ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Retenez bien leur nom, car Dear March s’apprête à adoucir votre quotidien. Un son qu’ils décrivent comme une sorte de grand écart entre un « premier degré 80’s » et une sobriété plus « Songwriter ». Les musiciens viennent de sortir un nouveau morceau, The Undone. À cette occasion, ils nous ont partagé les morceaux qui les définissent et les influencent.
Crédit photo : Romain Rival
When Love Breaks Down – Prefab Sprout
Tanel : Prefab Sprout et cet album en particulier (Steve McQueen) c’est le point de départ de Dear March. Ça a été un vrai choc pour nous : le phrasé de Paddy Mc Alloon, les mélodies, les textes très premier degré, le songwriting, la production de Thomas Dolby…
Bref je trouve que c’est un disque quasi parfait dont on devrait plus parler. D’ailleurs le premier morceau qu’on a partagé (Artetan) est complètement un hommage à Prefab Sprout !
Arthur : Il y a un truc spontané, presque exalté dans les chansons de cet album. When Love Breaks down en est le single, et le refrain rentre directement en tête. J’apprécie beaucoup les versions acoustiques sorties plus récemment, à l’occasion de sa réédition, qui restent tout aussi touchantes et sensibles.
Romain : Je ne pouvais pas ne pas parler du clip… ahah. Ce qui est incroyable c’est que les mouvements de caméra, les filtres, les fondus…tout cela a l’air très sincère. Et c’était déroutant à découvrir pour moi, cette “authenticité” dans autant d’artifices. Mon moment préféré dans la chanson est la petite envolée de choir à 1:08, dans ma tête se forme l’image d’un vol de colombes 8-bits.
Ballad Of Big Nothing- Elliott Smith
Romain : On passe un peu d’un extrême à l’autre. Le son de cet album est ouf, c’est de la force avec de la douceur autour, les batteries sont ouvertes et résonnantes, mais pas martelées, la production de voix est minimaliste mais quand même énorme. Et bien sûr les chansons sont super. Ce qui me frappe dans Big Nothing c’est la place qu’il y aurait pour plein d’arrangements par dessus, et ben non il n’y en a pas parce que c’est très bien comme ça. Je le ressens un peu comme un euphémisme.
Tanel : De mon côté, j’ai mis du temps à apprécier la musique d’Elliott Smith. Il a fallu que je tombe amoureux de quelqu’un et qu’elle me le fasse apprécier.
Mais depuis, l’album Either/Or est un disque de chevet que j’écoute très régulièrement.
J’adore l’authenticité de la production, ce côté très brut. Et puis cette façon de chanter, très susurrée et retenue, a été une vraie source d’inspiration pour nous.
On a eu une période de plusieurs mois de disette où l’on arrivait plus à rien. Cet album, ça a été un chemin de sortie de ce labyrinthe que peut être la composition !
La question – Françoise Hardy
Tanel : Je voue un vrai culte à Françoise Hardy (enfin sa musique, pas ses convictions politiques). C’est pour moi la plus grande interprète que la chanson française a pu avoir et cette chanson…mon dieu.
Je peux l’écouter 30 fois par jour, les textes sont justes incroyables.
Après je suis peut être un peu trop fleur bleue mais quand j’entends : “Tu es le sang de ma blessure, le feu de ma brûlure, ma question sans réponse, mon cri muet et mon silence” ça résonne vraiment très fort en moi. Utiliser des mots aussi simples et que ça ait une signification aussi forte, c’est pour moi la perfection en termes d’écriture !
20 Anos Blue – Elis Regina
Arthur : Depuis l’adolescence, j’ai une passion particulière pour la MPB (musica popular brasileira), et l’album Elis a constitué l’une des portes d’entrée pour découvrir le genre. 20 Anos Blue ouvre parfaitement l’album, à la rythmique entre bossa lente et blues, dégageant une sorte de mélancolie heureuse. J’y reviens souvent, admirant la personnalité d’Elis Regina, son agilité dans le chant, la profondeur de son interprétation.
Seconds – The Human League
Romain : Dare est un de mes albums préférés, difficile d’y choisir une chanson mais Seconds est, avec Darkness, une des meilleures chansons à écouter collé à une fenêtre de voiture ou de train. Les paroles se demandent ce qui se passe dans la tête de l’homme qui va tuer JFK, quel genre de personne il est. Les mots sont d’abord comme sortis d’article de presse, puis se font plus subjectifs. Leur scansion sur la musique donne un truc hyper épique. Le feeling est très martial, martien même avec les leads de synthé serpentant comme des guitares du futur.
Sur cet article on peut lire plein d’histoires sur la production de Dare, je le recommande à tou.te.s les fans.