ADN #794 : Omega Violet

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Le trio Omega Violet vient de sortir son premier album, Hic Sunt Leones, un petit bijou d’indie rock. A cette occasion, il nous a confié les morceaux qui le définissent et l’influencent.

Crédit photo : Ambra Ret

StarlessKing Crimson

Cet album a cinquante ans et il est fou de constater à quel point cette musique libre, sans compromis, nous touche encore. C’est un long voyage
comme le rock progressif le permet. La mélancolie intense et solaire de la première partie suivie de la puissance inquiétante et pachydermique de ce riff de basse ultra lourd en 13/4 qui se mue progressivement en une folie débridée, tout dans ce morceau (comme dans l’album d’ailleurs) est intelligent, sensible et efficace !

Twin Peaks Theme – Angelo Badalamenti

L’ambiance instantanée qui s’installe avec ces 3 notes de D50 (synthé de la marque Roland qu’on a aussi utilisé sur l’album) relève de la magie.
Kinny Landrum qui a joué et programmé les synthés sur toute la B.O. de la série a réussi la gageure de sonner aussi bizarre à l’époque qu’encore aujourd’hui. Son travail de texture si spécifique est une grande inspiration. Nous sommes tous les trois très orientés musique à l’image et David Lynch (qui a réalisé la série) est une influence massive.

The Barrel – Aldous Harding

L’album Designer a été une vraie révélation. Le chant est subtil et libre, les arrangements sont très épurés mais riches en ornements qui apportent une
touche d’étrangeté, de mystère et d’humour. Caractéristiques qui se retrouvent aussi dans la vidéo de The Barrel. Dans notre musique nous cherchons également à être agréablement dérangeants tout en évitant l’écueil d’ effets de style trop grossiers.

El Caminos in the West – Grandaddy

Cette chanson allie mélancolie et joie, encore une fois humour et désespoir. “here comes the chaos, perfectly on time again” : l’écriture simple et belle
combinée à la brillance des synthétiseurs confèrent un grand pouvoir d’évocation à cette chanson, des paysages se dessinent et nous invitent au voyage. Nous aspirons à ce que ces mêmes qualités soient perçues dans nos chansons.

Lebroba – Andrew Cyrille (avec Wadada Leo Smith et Bill Frisell)

Andrew Cyrille est un monument du free jazz, les échanges généreux entre les trois complices se font dans la poésie et la retenue, conférant à l’album une énergie saisissante. C’est très planant, et accessible, il faut juste se laisser porter par le son.
C’est une musique à laquelle on est très attachés et une de nos pratiques favorites collectivement que de partir en improvisation libre.
Un rituel de connexion les uns aux autres.

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