ADN #854 : Fawn

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Fawn a dévoilé Ambivalence au mois de juin. À cette occasion, le musicien s’est confié sur ses influences musicales.

Stromae – Bâtard

Fawn : S’il y a bien un texte du répertoire de Stromae avec lequel je me sens particulièrement connecté c’est celui de Bâtard. Pourtant choisir entre un de ses titres, ce n’est pas évident. Je trouve que dans ce morceau, il exprime vraiment bien l’absurdité qui peut se trouver parfois dans le fait de se polariser, de se positionner à 100% dans un camp, une communauté, etc. Inutile de préciser à quel point ça résonne encore très fort aujourd’hui.

Je me souviens m’être senti compris quand j’ai entendu pour la première fois ces paroles, ça a été un des déclics qui m’ont donné envie de travailler autour de la notion d’ambivalence. C’est très inspirant et ça me conforte dans l’idée de mettre la nuance au centre de mon processus de création. Et bien sûr, je salue l’ensemble de sa musique et de sa carrière, toujours plus époustouflantes et universelles.

Childish Gambino – Redbone

Je pense que peu importe où tu te trouves, à quel moment, avec qui, etc. ce morceau te téléportera toujours dans un canapé ultra confortable dans une pièce éclairée de néons bleus et te plongera dans un mood ultra chill.

Avec cette ligne de basse et ce riff de guitare qui rappellent clairement la funk des années 70, l’exploit qu’il réalise aussi est celui d’utiliser sa voix de tête sur toute la durée du morceau. La production de ce morceau est clairement incroyable. Et puisque ce n’est pas suffisant, le texte aussi est trop bien : « Stay woke ! »

Je pense que peu d’artistes peuvent se vanter d’avoir ce genre de morceaux qui promettent un voyage instantané. Puis bon, il fallait aussi choisir dans son répertoire, donc j’en profite pour faire une mention spéciale au clip de This is America, où Donald Glover montre à quel point sa vision artistique est complète. D’une manière générale j’aime les interprètes (comme Stromae, ci-dessus). Il ne fait aucun doute que Childish en est un.

Redcar (Christine & The Queens) – Nuit 17 à 52

J’aime trop ce morceau de Redcar. Je le trouve minimaliste, simple et atmosphérique. Il a réussi avec beaucoup d’avant-garde à mêler chanson française, électro et pop avec une émotion palpable.

Avec ses textes toujours très imagés voire surréalistes (comme j’aime dans La nuit, je mens de Bashung notamment), on ne sait pas exactement de quoi il est question, mais on a envie d’y être.
Là on se doute qu’il s’agit de désir, et de love. La prod et la mélodie plongent dans une ambiance introspective ; le temps s’arrête quand t’écoutes ce morceau, et ça c’est bien.

LCD Soundsystem – New York I Love You, But You’re Bringing Me Down

Vous l’aurez compris j’ai du mal à faire des choix. Pour moi, ce n’est pas ce titre qui représente le plus l’univers de LCD Soundsystem, mais mes affinités avec le piano me poussent à faire ce choix. La voix de James Murphy sur son piano est un cri du cœur. Alors non, je ne vis pas dans la Grande Pomme, mais Paris sait elle aussi être aussi impitoyable et éreintante.

Je pense que quiconque (sur)vit dans une grande ville peut comprendre ce morceau et l’émotion qu’y met James Murphy : cet amour/haine avec le quotidien auquel nous confronte la ville.

Le morceau évolue vers des parties punk/rock qui ramènent à l’authenticité et font du bien. Je l’écoute souvent quand il pleut ; ça fonctionne bien en BO des films que je me fais.

Earth, Wind & Fire – September

Si un jour on est en soirée ensemble et que cette chanson passe, vous saurez où me trouver. Depuis que je suis tout petit, avec mon père et mes petites soeurs, on danse au son de la voix de Maurice White sur ce morceau. Je ne peux pas évoquer les morceaux qui m’ont construit sans me souvenir de celui-là, parce qu’il faut aussi se faire kiffer ! NB : j’aurais pu mettre Boogie Wonderland ou Let’s Groove. Ou Isn’t She Lovely de Stevie Wonder. Bon ok, je m’arrête.

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