ADN #956 : Thelmaa

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. À l’occasion de la sortie de leur tout premier album, Noctural Animals, les Tourangeaux de Thelmaa lèvent le voile sur leur ADN musical et nous plongent dans un univers aux multiples facettes.

Joji – Glimpse of us (Paolig)

Paolig : Quand le single est sorti accompagné du clip, ça m’a rendu fou. Une jolie mélodie au chant, des beaux accords de pianos qui nous rappellent nos maux d’ados, des images trashs qui flirtent entre le documentaire et la fiction. Il y a un vrai contraste entre le clip et la musique qui me fait toujours couler une petite larme. Ça fait partie des incontournables dans l’histoire de Thelmaa.

EartheaterBelow the Clavicle (Constance)

Constance : Avant de parler du morceau en lui-même, j’aimerais parler de l’artiste. Eartheater m’inspire particulièrement car elle représente ce que j’aimerais être dans l’art, mais que je n’ose pas encore pleinement incarner. De par ses choix artistiques ou la façon dont elle s’approprie son corps, elle est une œuvre d’art à elle seule.

Below the Clavicle fait partie des rares œuvres qui ne cessent de m’inspirer. Je redécouvre ce morceau à chaque fois que je l’écoute et, malgré sa mélancolie, il me donne plein de force.

Découvrir des artistes comme Eartheater m’a beaucoup aidée à rester dans mon axe et à trouver la force nécessaire pour me réinventer, parler de sujets tabous ou difficiles, et défendre la musique que j’aime faire.
J’ai également choisi Below the Clavicle pour cette note aiguë qu’elle balance comme un chant de baleine et, à chaque écoute, je me dis : « Mais comment a-t-elle eu l’idée de faire ça ? »

Tout est très doux et, d’un coup, on a ce cri qui représente la force dont j’avais besoin lors de la création de l’album.
Malgré la tristesse qui se dégage de cet album et son côté « hybride » (car il y a beaucoup de sound design et pas une seule batterie tout au long), je trouve qu’il parvient à aller droit au but et à dégager une force incroyable à travers une folk douce et onirique. Ce genre de sensibilité, c’est exactement ce que j’aspire à atteindre dans ma propre musique.

Je vous invite vraiment à découvrir cette artiste et d’autres toutes aussi impressionnantes comme FKA Twigs, Sevdaliza ou Anohni.

Saya Gray – 😉 (Jérémie)

Jérémie : Ce son me rappelle Thelmaa, tout simplement parce que je crois qu’on l’a découvert ensemble, peut-être bien pendant une résidence de création. Plus globalement, Saya Gray est une grande source d’inspiration par la dimension libre et authentique de sa musique. On ne sait jamais quelle direction elle va prendre, et ça fait du bien. La pureté du son est délaissée au profit de la justesse du propos.

070 Shake – Skin and Bones (Paolig)

Paolig : Dans ce titre Skin and Bones, j’ai adoré le découvrir et le réécouter en boucle (comme l’album). Le changement d’ambiance un peu radical au milieu du morceau est quelque chose qui me parle beaucoup et auquel je me suis identifié parce qu’on fait la même chose dans Thelmaa, essayer de surprendre.
L’album you can’t kill me a été une grande découverte pour Thelmaa. On a l’impression de ressentir une certaine liberté dans le processus de création qui nous a inspiré pour composer notre album.

Rosalía – G3N15 (Constance)

Constance : Ce morceau m’a beaucoup inspirée, car il est incroyablement beau mais techniquement, c’est une référence de maîtrise vocale pour moi.

J’ai eu des problèmes aux cordes vocales très rapidement, et ma voix cassée n’a pas toujours été simple à maîtriser, car j’ai pris de mauvaises habitudes à force de chanter par-dessus une blessure.

Depuis que je ne suis plus blessée, je retravaille ma technique vocale, et G3N15 est une énorme référence pour moi, car sur le premier refrain, elle retient sa voix pour la sortir douce et avec un soutien parfait.

Et c’est à la fin du morceau qu’elle la projette en pleine puissance, ce qui nous procure un sentiment de liberté encore plus immense.

Ce sont des morceaux comme G3N15 qui m’ont poussée à plus exploiter mes aigus, à assumer ma fragilité et à me réapproprier ce souffle permanent que j’ai dans la voix. Au-delà de l’aspect technique, Rosalía fait aussi partie de ces artistes iconiques qui révolutionnent la musique et vont puiser leurs inspirations partout. Lorsque l’on passe d’un morceau comme Saoko à Sakura, les deux univers sont bien distincts et pourtant ils fonctionnent parfaitement ensemble. Des albums comme Motomami me confortent dans l’idée qu’un.e artiste est multiple et a besoin d’aller explorer divers horizons pour s’exprimer.

Thom Yorke – Suspirium (Jérémie)

Jérémie : Là aussi, c’est le caractère sincère et brut de la musique de Thom Yorke qui me traverse. Je ne sais pas pourquoi Suspirium a toujours fortement résonné en moi. Lorsque le morceau est sorti, c’est comme s’il avait toujours été là, son essence avait préexisté à sa composition.

Chaque note est jouée avec assurance, le geste est entier. Pourtant, la musique me renvoie à ma propre vulnérabilité, aux aspérités de la vie, celles-là même qui donnent de la profondeur à notre existence, qui nous disent que la vie vaut la peine d’être vécue.

Découvrir Thelmaa :

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