ADN #996 : HOWARD

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Les membres de Howard ont dévoilé fin mars leur nouvel album, Oscillations. À cette occasion, ils nous dévoilent aujourd’hui leurs influences musicales.

Howard

No Quarter – Led Zeppelin

Tom (batterie) : En batteur de rock, difficile de faire l’impasse sur Bonzo et ses comparses. Si je connaissais déjà les titres les plus connus, le premier disque de Led Zep que j’ai acheté avec mes petites économies de collégien, c’était Houses Of The Holy.

Entre l’intro casse-gueule sur The Song Remains The Same, le beat fou sur D’yer Mak’er ou le riff impossible à se sortir du crâne de The Ocean, je me rappelle avoir pris une grande claque à l’époque sur la pièce de choix que représentait No Quarter. Son tempo, le petit Rhodes flanqué d’un phaser, l’architecture du morceau, sa tension, ce groove implacable…

Entre lourdeur et mobilité, un ancrage que j’essaie de garder en tête quand je joue avec Howard.

Make Things Happen – Birth of Joy

Jimbo (chant /guitare) : Je me souviens bien de l’énorme claque qu’a été la découverte de Birth of Joy. J’aimais déjà l’orgue électrique pour ses apparitions dans Deep Purple, Grand Funk Railroad, mais découvrir qu’on pouvait encore s’en servir au service d’un rock actuel et hyper énergique, ça m’a presque choqué ! Instantanément, j’ai eu envie de trouver un organiste pour monter un projet blindé de Fuzz et dégoulinant d’orgue, coup de bol on a trouvé la perle rare en la personne de Raphaël quelques mois plus tard : une aubaine !

Highway Star – Deep Purple

Raphaël (claviers / synths) : On est dans les années 2000, je monte une armoire avec mon père et pour que la tâche soit moins banale il sort un vieux best of de Deep Purple. Je tombe littéralement sous le charme du solo d’orgue de Jon Lord et je passe des soirées entières à le relever et l’apprendre. L’énergie qu’il y a dedans est formidable et c’est devenu une quête que de transmettre quelque chose de la sorte avec l’orgue Hammond. Ma passion pour cet instrument est née ce jour là.

Howard

Where Da Money Go – The Jim Jones Revue

Raphaël : 2010, mon frère m’emmène au Rock dans tous ses Etats à Evreux et je fais une des plus belles découvertes de live de ma vie : The Jim Jones Revue, une claque d’énergie, de puissance, de charisme et de communion avec le public. C’est bien simple, si Jim Jones jouait à Lourdes, le médecin du bureau des miracles serait en burn out. Le pianiste me rendait complètement ouf, et pareil j’ai passé des soirées entières à relever ses parties et à comprendre comment il jouait. Je les ai vus 7 fois en live.

The Story That Has Never Been Told – Slift

Tom: A la fin de notre première tournée DIY avec Howard en 2018, on a joué à Clermont-Ferrand avec une pelletée de groupe talentueux : Fuzzy Grass, Korto, Abschaum et… Slift. A l’époque, j’ai scotché et je reste bloqué sur ce trio quoiqu’ils sortent .

L’évolution de leur carrière et de leur son est une grande source d’inspiration pour moi et pour beaucoup de groupes de notre sérail. Leur dernier album ouvre un peu moins grand la porte au kraut et va chercher un prog à la King Crimson dont je n’étais pas hyper familier mais qui m’a quand même foutu plus de 10 secondes au tapis. L’album est massif, rugueux, aborde des motifs rythmiques que j’ai kiffé relever et de le voir jouer en live à la Cigale en 2024, c’était le pied.

Le final avec The Story That Has Never Been Told, au bout de l’épuisement, épique même presque héroïque m’a vraiment transcendé et je pense même n’en être pas encore vraiment redescendu.

Colère – Astéréotypie

Jimbo: Pareil, très gros choc que la découverte d’Astéréotypie, un mercredi soir au Hasard Ludique, sans trop savoir à quoi m’attendre. Et là, un groupe en osmose totale, des émotions d’une force incroyable, livrées sans filtre sur des instrus rock vachement surprenantes pour moi vis à vis de ce que j’écoutais à l’époque, j’ai halluciné et versé des larmes tout au long de la soirée, complètement transporté par les différentes énergies si communicatives du groupe. Une leçon totale en terme d’immédiateté et de sincérité. Mon groupe de rock français préféré de tous les temps, haut la main.

Come Back to Earth – Mac Miller

Jimbo : Eh ben, il a appuyé là où ça faisait mal cet album. Quels textes, quelles instrus. Alors apprendre juste après la sortie la disparition de Mac Miller, ça a fait encore plus mal. En ouverture de l’album, le titre Come Back to Earth a tapé tellement juste sur tout ce que je ressentais à l’époque, une graine de plus vers l’envie d’être beaucoup plus transparent dans mes propres textes. Il aura fallu quelques années pour que je m’autorise à me livrer librement dans Howard, et on entame fort cette route là avec Oscillations.

1314 – Arnaud Rebotini

Raphaël : Arrivé à Paris, je découvre l’electro et les soirées techno. Etant organiste/claviériste je connais déjà les synthés mais je ne sais les jouer qu’avec un clavier à touches noires et blanches, quand je vois un live de Rebotini je suis complètement fasciné par les programmations de machines et de boites à rythmes et surtout par le fait que ça groove toujours !

Je me penche alors sur le sujet des séquenceurs et autres outils qui me passionnent et j’écoute ses albums en boucle et en boucle pour saisir ce groove énergique à la danse irrésistible. Les lives sont dingues, une énergie folle et surtout l’électricité partagée avec le public est tout simplement incroyable.

Teach Me How To Fight – Junior Boys

Tom : Bon consommateur d’artistes plus « ambient », j’ai été cueilli il y a quelques années par les Canadiens de Junior Boys. L’atmosphère éthérée 80s et l’inventivité de leurs prods (un peu dans le goût de ce que fait Cristobal Tapia de Veer que j’aime beaucoup aussi) me parle énormément et sur ce titre en particulier.

Le parallèle est peut-être aujourd’hui mince avec Howard mais on a beaucoup de choses de cet acabit en tête et alors qu’on s’ouvre encore davantage avec Oscillations à l’électronique et à l’expression d’émotions plus intimes, il est possible qu’on aille explorer par là-bas, on gardant ce dénominateur rock vitaminé et une certaine idée de la transe. 

Crédit Photos : Silvere Kourolis

Découvrir Howard :

Retrouvez Howard sur Facebook et Instagram