ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Aujourd’hui, on part à la rencontre et à la découvert de DeLestran, qui nous partage ses inspirations.
Bob Marley – Waiting In Vain
Le reggae a toujours été un style musical dans lequel je me suis retrouvé (mon premier groupe était un groupe de reggae/rocksteady : ) et cette chanson de Bob, déjà presque de la pop, met vraiment dans le mood qui me correspond. C’est mélancolique, voire triste, et c’est renforcé par l’histoire de ce gars qui attend une fille qui ne l’aimera jamais (une expérience vécue aussi par moi.. : )
Techniquement elle est très simple, avec deux accords et un pont. C’est une structure que j’adopte dans certains de mes morceaux, quand ça vient comme ça et que ça se suffit à soi-même. OK, c’est répétitif, mais le mood n’est pas brisé, un peu comme un voyage en train. En fait, je crois que j’aime quand les morceaux sont un peu répétitifs.
La mélodie est vraiment chouette et reste en tête, sur ces deux accords, ça montre qu’une bonne chanson n’a pas besoin d’être complexe.
Et du coup, le morceau se joue très facilement seul à la guitare, ça fait toujours plaisir aux ami.e.s en soirée !
Gainsbourg – Sous Le Soleil Exactement
J’ai choisi ce morceau mais j’aurais pu en choisir tant d’autres de Serge Gainsbourg.
Sous le soleil exactement est effectivement une chanson signée par Serge Gainsbourg, extraite de la B.O. du film musical Anna (1967) avec Anna Karina dans le rôle principal, qui est chantée avec brio par cette actrice icône de la Nouvelle Vague.
C’est pop, rock, jazzy, c’est joyeux, insouciant, léger, c’est la Pop Culture américaine qui débarque en Europe. Ca parle de vacances, de plage et de soleil, c’est-à-dire une partie de mon univers.
J’aime beaucoup ces arrangements vintage des années 60, riches harmoniquement et originaux (que l’on ne trouve presque plus aujourd’hui, sauf exception).
Gainsbourg, c’est vraiment super dans la musique : avec des mélodies qui restent en tête, des idées d’arrangements originales, plein de petites trouvailles sympas pour les instruments (une ligne de basse, un riff de vibraphone…) qui rend les morceaux « pleins ». Mais ses textes sont aussi vraiment géniaux, drôles, pince-sans-rire, subversifs, originaux, très bien écrits. Pour mon premier EP, le fait d’avoir beaucoup écouté Gainsbourg (et d’autres chanteurs « à texte ») m’a poussé à essayer d’atteindre un certain niveau d’écriture formelle pour les textes (ce que j’abandonne un peu pour mon deuxième EP en préparation).
Paradis – Garde le pour Toi
Ce morceau de Paradis est, je trouve, un très bon mélange entre électro et pop frenchy. Un must pour moi.
C’est aussi une certaine idée de Paris, un Paris un peu rêvé, un peu idéal. C’est fin, élégant et poétique, on peut même dire distingué, il y a de la retenue et de la simplicité (l’inverse du bling-bling et de la vulgarité quoi).
C’est un bon exemple de ce que peut faire / être la French Touch.
De plus, le clip me plait beaucoup, il est simple et fait de pas grand chose, quelques plans fixes ou avec peu de mouvement, des éléments graphiques, des sortes d’instantanés esthétiques, et tout ça avec un côté un peu vintage qui ajoute au caractère mélancolique du morceau.
Polo & Pan – Canopée
Là encore, j’aurais pu choisir d’autres morceaux de Polo & Pan.
Pour moi, ils ont renouvelé le son de la pop. Car oui, c’est une chanson pop, avec de vraies bonnes mélodies, des harmonies de voix/choeurs, et puis de supers arrangements jazzy/pop dans le style 60’s des albums de Gainsbourg de l’époque (dont je parle plus haut), mais tout ça avec un bon gros son électro moderne, des trouvailles de mix qui claquent (c’est vrai que c’est bien bien compressé ; ) c’est clairement fait aussi pour danser. C’est un ensemble dont je voudrais m’approcher pour mon deuxième EP en préparation.
Et puis, j’adore le coté dansant mais cool et chill out du rendu global (que j’ai essayé de faire passer dans mon premier EP).
Soft Hair – Lying as to stop
Ce gars, Connan Mockasin (qui forme Soft Hair avec Sam Dust), est vraiment trop cool (comme savent l’être les Américains), tu te demandes s’il est capable de s’énerver. J’aime cette manière d’être, je voudrais pouvoir donner l’impression d’être aussi détaché et original que lui. Il a un côté Philippe Katerine (que j’aime aussi beaucoup) qui me plaît, avec cette nonchalance, cette naïveté et ce côté décalé, qui est presque un peu dérangeante chez Mockasin.
Je kiffe aussi beaucoup qu’il assume sa voix aiguë, il n’a pas de problème avec la masculinité ; ) Il joue aussi beaucoup avec son physique androgyne. C’est un peu l’inverse du brun ténébreux qu’on retrouve un peu partout dans le rock et dans lequel je ne me retrouve pas vraiment.
Et puis, il a ce son de guitare aigrelet, qui ne la rend pas vraiment chaleureuse, et qui participe un peu à ce côté dérangeant 🙂 mais qui porte bien son son jazzy pop chaloupé bizarre qui me plaît beaucoup et que je trouve original.