ADN #947 : Fugue

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Le quatuor des Hauts de France FUGUE vient de sortir son deuxième EP Yell et il fait aujourd’hui escale à La Face B pour nous partager ses influences.

THE CURE – A Forest

Choix du groupe

A Forest est l’un des premiers morceaux que nous avons joué ensemble. Il est particulièrement important pour nous parce que c’est avec lui que l’on a commencé à écouter de la new wave et du post-punk ! The Cure nous a énormément inspiré depuis, aussi bien dans l’ambiance glaciale qu’ils peuvent créer dans A Forest notamment mais l’album Pornography est un super exemple aussi, dans les effets de réverb et delay digitaux. C’est vraiment le son des années 80 et on aime ça ahah ! 

Ce qui nous fascine le plus dans ce titre c’est qu’il n’évolue pas énormément. On suit une ligne droite du début à la fin sans perturbation. Et pourtant, on ne s’en lasse pas ! Ce n’est pas pour rien qu’on joue sur Jazzmaster…

FONTAINES D.C – Skinty Fia

Choix de Thibault (chant/guitare)

Depuis que j’ai découvert Fontaines D.C, ce groupe m’a énormément influencé. Ils ont cette force d’écrire des chansons d’une froideur et d’une tension extrême tout en mettant en avant des mélodies pop.

Skinty Fia m’a particulièrement marqué en termes de son. Il est différent des autres morceaux de l’album selon moi par son ambiance sombre. La voix est d’un grave pesant, nonchalante mais me transmet tant d’émotions. J’y retrouve des questions de recherche d’identité en tant qu’individu dans un monde complexe propice aux désillusions.  

Le travail des guitares me plaît beaucoup également. Ils ont réussi à faire dialoguer la batterie et les guitares pour construire un seul et même mouvement, créant une ambiance plus qu’une harmonie qui est bien plus efficace selon moi. 

FEWS – Massolit

Choix d’Antonin (batterie)
 
J’ai découvert FEWS en 2016 avec leur premier album Means. Depuis je n’ai pas arrêté de les écouter ! 

Le morceau Massolit issu de leur dernier album Glass City m’a particulièrement marqué ! Je le trouve hypotonique, porté par un pattern de batterie simple mais entêtant que la basse renforce. Le pont à la fin vient calmer la tension du morceau pour repartir sur un dernier refrain.

La raison majeure pour laquelle j’ai choisi de parler de ce morceau c’est que je m’identifie énormément aux paroles. Cette chanson parle d’une personne timide qui n’arrive pas à exprimer ses émotions amoureuses. Je me retrouve complètement là dedans. C’est un morceau que j’écoute énormément et le jeu du batteur m’inspire pour les morceaux que nous composons avec FUGUE. Un jeu épuré, sans fioritures, qui sert la chanson. 

DRAHLA – Default Parody

Choix de Robin (basse)

Je suis tombé sur Drahla avec l’album Angeltape… ça a été l’électrochoc ! Tant par leur aspect expérimental que leur penchant pour une tension très maitrisée. Mais aussi et surtout parce que les fills du bassiste me captivent. 

Default Parody m’a particulièrement marqué par cette place qui est donnée à cette basse froide et affirmative qui drive toute la track. Mais aussi par la gestion mélodique entre les layers de guitares et ce sax iconique.

Je trouve ce morceau particulièrement intéressant également pour les sujets qu’il aborde : le questionnement de personnalité, l’action incessante et l’incapacité de se décider. C’est très actuel, de plus en plus courant et surtout inter-générationnel.

JUST MUSTARD – Blue Chalk

Choix de Romy (guitare)

J’ai découvert Just Mustard pendant la tournée de Fontaines DC en 2022. Just Mustard jouait en première partie, et c’est là que je suis tombé amoureux de ce groupe.

Ce qui me plaît particulièrement c’est l’ambiance qu’iels arrivent à mettre sur tout un projet. Je trouve que Blue Chalk est le titre qui représente le mieux ça. La voix réverbérée, les saturations des delays, parfois agressives, parfois très rythmiques, la batterie venant appuyer la tension à la fin du morceau, tout est tellement bien trouvé et relève d’une maîtrise parfaite des effets.

Écoutez-le la nuit, dehors, il vous transportera tout droit dans un film.

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