ADN #983 : MEDICIS

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Les Nantais de MEDICIS viennent de sortir leur premier album Where we dive, l’occasion de nous rendre visite et nous partager leurs influences.

Choix de Julien (chant et basse)

Royal Blood – Out Of The Black

S’il y a bien un groupe de ma génération qui a marqué un tournant dans ma vie de bassiste de rock, c’est Royal Blood. La capacité de ces gars à écrire des riffs entêtants et des mélodies de chant accrocheuses est dingue ! Le son de basse de Mike Kerr a eu une énorme influence sur mon propre son de basse dans MEDICIS. La première fois que j’ai écouté Out Of The Black, je me suis pris deux claques : la première, par le riff hyper reconnaissable, la deuxième, quand j’ai vu que c’était un duo basse/batterie.

Sting – When The Angels Fall

Sting a toujours eu une place spéciale dans ma vie. Que ce soient les albums de The Police ou bien ceux de son projet solo, ils m’ont tous marqué à leur manière. Mais pour moi, l’album The Soul Cages, de 1991 est probablement son meilleur, mais aussi le plus incompris de sa discographie. Sombre et très introspectif, il est comme un grand voilier, naviguant dans des eaux teintées d’émotions et emplies d’âmes en perditions. When The Angels Fall, dernier morceau de cet album est encore aujourd’hui le phare qui me guide dans les moments difficiles.

Karnivool – Deadman

J’ai découvert Karnivool avec l’album Sound Awake sorti en 2009 et il fait depuis partie de mon panthéon personnel des meilleurs albums du genre. L’écriture, la composition, la production, les arrangements, etc. Tout me touche profondément dans cet album. Deadman est l’essence même de ce pourquoi j’aime ce groupe : une composition évolutive avec des variations fluides d’ambiances, d’intentions, d’énergies, des riffs intéressants, le tout dans un morceau qui, sur le papier fait 12 minutes, mais qui n’en parait que 4 à l’écoute, brillant !

Choix de Nicolas (guitare)

Thee Oh Sees – Web

Thee Oh Sees (Osees nom actuel) est le groupe de la scène rock garage indé qui m’a le plus influencé, que ce soit dans mon son ou encore dans mon attitude. J’ai commencé la guitare avec des groupes dits de  » Classique Rock  » mais au bout d’un moment, j’ai eu un peu la sensation d’en avoir fait le tour de ces sonorités, et tous ces groupes comme Thee Oh Sees, Fuzz ou encore King Gizzard And The Lizard Wizard ont été pour moi la suite logique de ce que j’imagine du Rock. Ces artistes et groupes m’ont ouvert la porte vers d’autres couleurs et d’autres textures.

Globalement d’autres manières de faire sonner mon instrument. Je me suis rendu compte qu’au delà des codes d’un genre musical, on pouvait quand même faire ce qu’on voulait et qu’il fallait explorer d’autres sonorités, d’autre ambiances et d’autres esthétiques. Ma première écoute du morceau Web a été importante pour moi dans ma vie de musicien.

Mild High Club – Skiptracing

En termes de claque musical, je me rappelle très bien de celle que Mild High Club m’a faite. Implanté dans un univers Indie qui me parlait déjà, Mild High Club m’a forcé à enrichir mon harmonie et mes connaissances en termes de théorie musicale pour pouvoir rejouer leurs morceaux. La couleur des accords utilisés fait partie de mon jeu mais aussi de mon son. Si je devais décrire ma manière de jouer de manière générale, je ferais écouter l’album Skiptracing de Mild High Club.

Arctic Monkeys – Star Treatment

De la fougue des premiers albums, aux riffs imparables de l’album AM, la discographie du groupe britannique Arctic Monkeys a eu un impact indélébile sur ma vie et sur ma façon de penser la musique. Mais le virage stylistique opéré par leur album Tranquility Base Hotel and Casino m’a particulièrement marqué. Je me souviens me réveiller, un matin pendant mes études, jour de la sortie de l’album et écouter la track n°1 Star Treatment et ne pas comprendre le changement musical que j’entendais. Ne pas comprendre, mais adorer.

Un morceau ouvertement vintage, “jazzy” et une esthétique globale retro à laquelle je ne m’attendais pas. Des riffs moins présents mais qui laissent la place à une arrivée des claviers et un travail d’ambiance bien plus présent que sur les autres albums du quatuor.

Encore aujourd’hui, il ne se passe pas une semaine où je ne me replonge pas dans cet album.

Chet Baker – Almost blue

Pour le coup, j’ai un souvenir moins précis du moment où l’immense Chet Baker est arrivé dans ma vie. Probablement dans mon adolescence. Ce qui est sûr en tout cas, c’est qu’il y a eu un avant et un après. Je crois l’avoir découvert avec le très célèbre morceau Almost blue. J’ai toujours eu un faible pour les morceaux mélancoliques, sombres et nostalgiques. Je crois qu’avec ce morceau j’étais comblé.

Entre cette intro à la trompette, le cœur du morceau au piano et le chant d’une grande sensibilité du dernier tier, ce morceau a une place particulière dans mon cœur. Les musiciens jouent de leurs instruments, mais j’ai toujours pensé que Chet Baker parlait avec le sien.

Phantom of the Paradise – Faust

Il y a deux choses qui me marquent tout particulièrement dans un film : la photographie et la bande son. Je ne compte plus les films pour lesquels j’ai oublié les scénarios mais où la bande son est restée gravée intacte dans ma mémoire. Je pense que toutes ces œuvres ont façonné mon amour de la musique dans son ensemble.

La musique est vectrice d’émotions et quoi de mieux qu’un film pour en magnifier l’essence. Je crois que ce qui me fascine le plus dans ces musiques c’est l’ensemble du travail autour de l’arrangement, de l’orchestration mais surtout du thème. Ou comment partir d’une ligne mélodique et l’adapter au gré du film et de son intrigue/ambiance.

Le dernier souvenir qui me vient en tête est le film Phantom Of The Paradise qui m’a accompagné durant l’enregistrement de l’album Where We Dive. Le thème principal Faust évolue au fil de l’intrigue et du changement du personnage principal. C’est une belle allégorie qui nous rappelle que la musique nous accompagne tout au long de notre vie. Nous construisons nous-même la bande son de notre existence.

Choix de Thomas (batterie)

The Psychotic Monks – Décors

Difficile de ne choisir qu’un seul titre de ce groupe, tant leur influence a été forte sur nous et notre façon de concevoir la musique, la création et le live. Les morceaux en plusieurs parties, les changements d’ambiances, l’imagerie sombre et en tension permanente… autant d’éléments qui font ce qu’ils sont et ce pourquoi on aime leur musique. Leurs messages également.

Leur performance live est pour nous un exemple : le format des concerts, peu de blabla, un show compact sans trop de pauses, et un voyage musical intense qui dure une bonne heure mais pas beaucoup plus.

Leurs influences de Gilla Band (l’un des membres a produit leur dernier album) et la recherche de textures et de sons nous touchent, elles concordent avec notre volonté d’expérimentation sonore. Je souhaite également citer leur album Private Meaning First, qui fait partie de mon Panthéon.

The Dead Weather – Gasoline

Juste avant les débuts de résidences pour la création de notre album, j’ai découvert The Dead Weather, que j’écoutais tous les jours. Les sons de caisse-claire et le jeu de Jack White m’ont indirectement inspiré, surtout pour notre morceau Timecrash et sa partie de caisse-claire très rebondissante. J’aime le mélange garage/blues/punk de ce groupe, ils ont compris que faire évoluer le rock c’est aussi s’inspirer d’autres genres, pour donner une nouvelle couleur.

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