ADN #987 : The Flying Bones

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Les rennais de The Flying Bones viennent de révéler leur premier album We are The Flying Bones, l’occasion parfaite pour nous dévoiler leurs influences.

© Marine Bouteiller

Choix de Thibault Talmont (guitare et chant)

Badtime – Crash and Burn

Badtime c’est mon dernier coup de cœur. J’ai découvert ce belge un peu par hasard au Penny Lane à Rennes. Je croyais qu’ils allaient être plusieurs et que ça allait jouer tôt (je suis arrivé vers 21h et ça commençait à minuit 30, bien renseigné en effet). C’était une grande claque. Du bon post punk/synth punk rapide et grinçant comme j’aime.

Des morceaux qui durent entre 2 minutes et 3 minutes 30. Malgré le fait qu’il soit en solo les morceaux restent complets et cohérents, et avec cette durée pas le temps de s’oublier. Mention spéciale à Crash and Burn avec ses synthés hyperactifs et sa bassline résolument dansante. On dirait l’enfant maudit de Jay Reatard et de Kap Bambino. Très lourd.

Show me the body – Cyba Slam fif world dance party (Uppa echelon dance remix)

Découvert par hasard au Jardin Moderne pendant une pause de répète avec Flying Bones, j’ai été surpris d’être passé à côté de Show me the body. Ce groupe réunit énormément de styles et d’aspects que j’adore. Pour moi c’est un mélange assez bien dosé d’énergie punk, de rap, de glitch, de musique électronique saturée et de sensation brute. Le mélange fonctionne hyper bien et c’est assez rare à mon sens de trouver des groupes qui pratiquent ce genre de musique.

Dans ce morceau on retrouve même des toplines qui me font penser au classique de Uncle Luke : Scarred. La fusion des univers est pour moi top ! Enfin le côté esthétique crade avec un bon mixage me passionne. À mettre pour tout détruire (rires) !

Battles – Ambulance

Battles c’est un groupe / duo qui nous inspire pas mal sur certains aspects avec Flying Bones. Pas mal de boucles déjà, et des trucs assez malins et complexes rythmiquement. Dans Ambulance le morceau commence par une intro un peu lunaire qui me faire penser, sans l’expliquer, à l’ambiance du film Smiley face de Gregg Araki, un bon mélange d’absurde, d’humour et une sensation de planer. Enfin la bass line commence, un court motif entraînant et entêtant. La batterie se place à l’envers, gimmick très fréquent chez Battles. Ensuite vient ce riff de guitare qui sonne quasiment asiatique pour moi. On sent la track quasi « live looping », minimaliste à souhait où chaque intervention est marquée et a du sens. Pour moi un véritable tube !

Choix de Fabien Joffard (batterie et chant)

Horse Lords – Truthers

Dans les groupes actuels qui m’inspirent beaucoup à la batterie, il y a Horse Lords. Je l’ai découvert il y a 2 ans parce que La Colonie de Vacances les citaient en référence, et j’ai commencé à repiquer des beats il y a genre 1 an.

Rythmiquement parlant, c’est autant minimaliste qu’original. Le côté répétitif fonctionne donc hyper bien et les forêts de textures qui cernent la cellule rythmique nous plongent dans une vraie transe vite et longtemps.

Même si j’imagine que c’est pas évident de sentir l’influence de ce groupe dans notre album, il faut imaginer qu’en répète, je suis souvent face au tissu de boucles de Thibault et qu’il faut que j’arrive à trouver le riff qui semble sceller l’ensemble. Écouter Horse Lords m’a aidé à enrichir mon vocabulaire avec un kit minimaliste. Je recommande largement ce groupe à tous les batteurs.

Personal Trainer – Texas in the Kitchen

Dans les groupes actuels qui m’ont marqué récemment, il y a Personal Trainer. Je les ai vus avec des potes au Penny Lane à Rennes l’année dernière et c’était la folie. C’est un des rares groupes actuels qui semble s’autoriser absolument tout ce qu’il veut en ayant quand même une identité surpuissante. Chaque musicien est hyper investi et le mélange des 6 membres est une vraie fusion où tout le monde cause en se soutenant. Et puis le chanteur a une espèce d’anti-charisme qui me fascine et m’emporte sans poser de questions. C’est assez dingue à voir en live.

Il y a plein de moments super touchants et deep, plein de moments extatiques et généreux. Tout ce qu’on peut avoir envie d’avoir dans les oreilles en prenant le bus, qu’on aille bien ou pas du tout. 

Dans Flying Bones, il y a aussi cette recherche : mélanger plein de choses pour raconter un peu la vie.

Totorro – Motte-Rock

Je me sens obligé de parler de Totorro parce qu’il s’est passé un truc marrant par rapport à la compo d’un des morceaux.

La sortie de Home Alone en 2014, ça a été un choc pour mes potes et moi. On a écouté à fond sans vraiment comprendre ce qu’ils faisaient.

 Aujourd’hui encore, si je suis toujours à des années lumière de la technique qu’avait déjà Bertrand 11 auparavant, il faut croire que j’ai conservé des p’tites bribes de cette époque parce que le beat de Déception, Partie 2, c’est en fait un break dans le morceau Motte Rock (à 3:17) ! Et je l’ai capté en réécoutant leur 1er album y a genre moins d’1 an quoi. J’ai trouvé ça fou de « voler » quelque chose inconsciemment (ou pire d’avoir pu oublier) !

Ça m’a aidé à relativiser pas mal de trucs et maintenant je me dis que tout est un peu comme ça, non ?

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