ADN#286 : Amusement Parks on Fire

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Amusement Parks on Fire dévoile aujourd’hui An Archaea et à cette occasion, Michael Feerick, le fondateur du groupe de Nottingham nous dévoile son ADN musical.

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Prince & The Revolution When Doves Cry

FR : Je suis presque sûr que c’était en tête des charts dans le monde entier et au delà quand je suis né, ce qui serait raisonnable pour moi. Il est impossible pour moi de parler de cette chanson sans utiliser les hyperboles les plus exorbitantes, donc je vais essayer de faire bref. C’est juste une parfaite chanson pop (!). Les gens ont tendance à parler de l’excès du morceau titre de cet album, mais je dirais que la retenue et la clarté de production de Prince ici sont plus mémorables. Il n’y a pas d’accords de base dans le mix pour la plupart, ce qui permet à la performance vocale et au pattern irrésistible de la drum machine de s’accomplir, et les tonalités assez discrètes dans le dernier refrain prennent une sorte de poids biblique. La musique pop n’a jamais été aussi inspirée. Rien de moins que du génie. Vous voyez ce que je veux dire avec l’hyperbole ?

Amusement Parks on Fire

EN: I’m pretty sure this was at the top of the charts worldwide and beyond when I was born, which would stand to reason fo me. I find it impossible to avoid the most exorbitant hyperbole when talking about this song, so I’ll attempt to keep this brief. This is just about a perfect pop song(!). People tend to talk about the perceived excess of the title track of this album, but I’d argue that Prince’s restraint and sparsity of production here is more memorable. There are no basic root chords in the mix for the most part, allowing the vocal performance and irresistible drum machine pattern to really hit home and the eventual, relatively low-key keys on the last chorus to take on a kind of biblical weightiness. Pop music has never been so inspired. Nothing short of legit genius. See what I mean with the hyperbole? 

Dionne Warwick – Walk On By (écrit par Burt Bacharach & Hal David)

FR : J’imagine qu’il est difficile pour moi de parler de chansons incroyables, et de la musique en général, parce que toute intellectualisation semble insuffisante et échoue inévitablement à capturer la magie et le langage intrinsèque à l’intérieur. Cela ne peut qu’être réducteur. Je suis ce train de pensée parfois quand je contemple la composition de chanson (songwriting) de Burt Bacharach. On peut parler de la pure innovation et de la complexité de la progression d’accords et des changements de mesure apparemment expérimentaux mais toujours réussis. Le mariage harmonieux des paroles terre à terre avec lesquelles on s’identifie facilement de Hal David. Le chant prodigieux de Dionne Warwick douloureusement contrôlé. Aretha Franklin sur ‘I Say a Little Prayer’ vient aussi en tête. Mais ces chansons ne sont jamais juste des un exercice d’habilité et de forme. Elles connectent avec l’enthousiasme et raisonnent émotionnellement de manière unique. Peu importe le nombre de data qu’on ait à notre disposition, on ne peut pas quantifier la magie. La partie de piano monumentale ! Irréelle.

Amusement Parks on Fire

EN: I guess I find it difficult to discuss incredible songs, and music in general, because any intellectualising seems insufficient and inevitably fails in capturing the intrinsic magic and language within. It can only really be reductive. I sometimes follow this train of thought when contemplating the songwriting of Burt Bacharach. You can talk about the sheer innovation and complexity of the chord progressions and the seemingly experimental, but always successful, shifts in meter. The harmonious marriage with Hal David’s down-to-earth and effortlessly relatable lyrics. Dionne Warwick’s prodigious, achingly restrained vocal delivery here. Aretha Franklin’s on ‘I Say a Little Prayer’ also comes to mind. But these songs are never just an exercise in skill and form. They connect with the willing and are uniquely emotionally resonant. No matter how much data you have at your disposal, you can’t quantify the magic. That monumental piano part! Unreal.

The Doobie Brothers What A Fool Believes (écrit avec Kenny Loggins)

FR : J’ai des amis qui se sont moqués de moi pour ce qui était, à un moment, une addiction à cette chanson. Je crois que c’était basé sur leur supposition que ma passion pour cette chanson était presque entièrement ironique, ce qui n’est absolument pas le cas. Seul le plus inexcusable des hipsters serait capable d’un acte déplacé d’endoctrinement personnel. J’espère qu’ils lisent ceci, car je vais maintenant embarquer dans ce que j’imagine va être un savant traité, bref mais exhaustif sur le génie subtil de cette composition et en particulier l’arrangement et la production. Les petits intervalles des changements d’accords et la progression vocale épique m’ont légitimement inspiré massivement, à un âge où je pensais qu’une telle notion était physiquement et spirituellement impossible. Ce gros crash de cymbales avant le refrain. Le claquement de mains quand il commence. Tout est juste excitant jusqu’à l’âme. Ce qui est le point, non ? Rendez-vous un grand service et mettez-le en repeat immédiatement, ça vous prend réellement au bout de la quinzième écoute.

Amusement Parks on Fire

EN: I have a couple of friends who made fun of me for what was, at one point, a morbid addiction to this song on my part. I think it was based on their assumption that my fondness for the song is almost entirely ironic, which is absolutely not the case. Only the most inexcusable hipster would be capable of such an unseemly act of willful self-indoctrination. I do hope they are reading this, as I am now going to embark on what I’m imagining will be a brief but exhaustive scholarly treatise on the subtle genius of this composition and this arrangement and production in particular… The tiny intervals of the chord changes and epic vocal progression legitimately inspired me in a big way, at such an age that I thought such a notion to be physically and spiritually impossible. That big crash cymbal before the chorus. The hand-claps when it kicks in. It’s all just thrilling to the soul. Which is the whole point, right? Just do yourself a favor and put it on repeat immediately, it really gets you around the fiftieth listen. 

Guided By Voices – Game of Pricks

FR : Vous avez probablement entendu parler d’eux. Ils boivent beaucoup de bière et joue des sets de 3 heures géniaux. Les informaticiens geek les aiment bien apparemment. Ils ont sorti comme 5000 chansons dont la plupart sont vraiment bonnes et beaucoup sont du génie certifié. Il est bien sûr difficile d’en choisir une, donc celle-ci est aussi bonne qu’une autre à mentionner ici. Un sous-produit génial et chéri de leur production extrêmement prolifique est que le génie du songwriting de Bob Pollard vous est toujours délivré de façon modeste et naturelle, tout le groupe montrant un rare conscience de soi. L’essence du morceau lui-même est toujours protégé. Si ‘Hold On Hope’ ou ‘Girls Of Wild Strawberries’ avaient été enregistrés par un groupe plus mainstream, ils auraient peut-être eu un genre de mega-hit qui aurait conquis le monde, mais ça aurait été horrible. Toute cette merde ne concerne pas ces gars cependant. Leur intension est véritable. J’aspirerai toujours, mais n’arriverai jamais, à leur pureté d’approche et leur totale autorité en composition de chansons, mais je continuerai à essayer. Inimitable, inspirants sans limites.

Amusement Parks on Fire

EN: You’ve probably heard of these guys. They drink lots of beer and play awesome 3-hour sets. I.T geeks like them apparently. They’ve released like 5,000 songs of which most are truly great and many are certifiably genius. It’s of course hard to pick one, so this tune seems as good as any to mention here. One great and cherished by-product of their wildly prolific output is that Bob Pollard’s songwriting genius is always delivered to you in a very unassuming and naturalistic fashion, the whole band exhibiting a rare self-awareness. The essence of the song itself is always protected. If ‘Hold On Hope’ or ‘Girls Of Wild Strawberries’ were recorded by a more willfully mainstream act they would’ve maybe been some kind of world-conquering mega-hits, but so much worse off. All that shit is not the concern of these guys, though. Theirs is a truer intent. I’ll always aspire to, but never achieve, their purity of approach and utter authority on song-making, but I’ll keep trying. Inimitably, unlimitedly inspirational. 

Sparklehorse – Sunshine

FR : Mark Linkous a fait de la musique tellement belle que j’en ai peur. J’imagine ne pas être le seul à ressentir cela. Il n’y avait pas de cynisme dans la production ou dans ses manières de jouer, il n’essayait pas de vous manipuler. Il le disait juste tel qu’il le voyait, faute de phrase plus adaptée. Son destin épiquement tragique donne maintenant un poids terrible non désiré mais inévitable. Je sais pas, ce morceau en particulier me tue. Encore une fois c’est inarticulable. Juste la pure profondeur de ce qui est essentiellement une berceuse, une chanson pop. Déchirant et inspirant.

Amusement Parks on Fire

EN: Mark Linkous made music that is so beautiful I’m kind of scared of it. I don’t imagine I’m the only person who feels that way. There was no cynicism in the production or delivery, he wasn’t trying to manipulate you. He just told it as he saw it, for want of a more suitable phrase. His epically tragic fate now gives it all an unwanted but inescapable, terrible weight. I dunno, this song in particular kills me. Again, it’s inarticulahrable. Just the sheer profundity of what is essentially a lullaby, a pop song. Heartbreaking, inspiring shit.  

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