Il n’y a pas d’âge pour être un amoureux de musique, d’ailleurs plus tôt cela commence, mieux c’est. Maxime a 8 ans et aime la musique, aussi bien Maitre Gims que Bagarre ou Jul. Mais son grand héros c’est Aldebert ! Alors quand on a eu l’occasion de le rencontrer lors de la tournée de ses Enfantillages 4, on s’est dit que la meilleure idée serait de lui faire répondre au questionnaire de Maxime.
La Face B: Bonjour Guillaume, comment ça va?
Aldebert: Pas mal, même plutôt très bien!
LFB: Comment es-tu devenu chanteur?
Aldebert: Un peu par hasard. Enfant j’aimais bien raconter des histoires plus avec le médium dessin car mon père était dessinateur. Je suis venu à la musique avec mon oncle qui m’avait donné envie de faire du piano, il était pianiste. J’ai laissé tomber assez vite et à la fin du collège je me suis mis à la guitare et c’est là que j’ai vraiment eu envie d’approfondir plus comme guitariste car je n’osais pas chanter, c’était trop flippant. Je l’ai fait pour les copains au départ, on m’a encouragé à monter une équipe, un répertoire, écrire des chansons, ça s’est fait comme ça. Ce n’était pas du tout mon projet d’adolescent.
LFB: T’es tu déjà trompé dans des chansons, pendant un concert?
Aldebert: Oui, plein de fois, tout le temps! C’est rare les soirs où il y a zéro fautes, chez les musiciens aussi donc lorsqu’il y en a un qui en fait beaucoup, c’est lui qui paie l’apéro. Il va y avoir 250 représentations pour cette tournée, on se trouve dans les 30 premières là, il y a encore quelques fragilités et quand on en a 100, 150, c’est déjà un peu plus une autoroute. On est plus en confiance et on se trompe moins mais les débuts de tournées sont plus fragiles.
LFB: As-tu déjà fait un plongeon dans la foule?
Aldebert: Oui! Je l’ai fait pas mal de fois et à la fin de ce spectacle-là, ce sont des mamies qui slament. Elles montent sur scène, elles ont une cape de super-héros. On convoque des papas pour les porter et elles se jettent de la scène, elles sont portées à l’horizontale en mode super-héroïnes dans le public.
LFB: Comment peux-tu rouler sur la scène avec tes baskets?
Aldebert: J’ai une roulette dans le talon de la chaussure et dès que je lève les pieds, ça roule.
Ça fait comme un patin à roulettes. Ce qui me permet de courir, de sauter et de temps en temps, de me mettre sur les roues pour rouler, glisser.
LFB: Comment de temps t’entraines tu avant de faire un concert?
Aldebert: Maintenant, je suis vieux, je me prépare une demi-heure avant avec des assouplissements. Parfois je me coince le dos, ça m’est arrivé quelques fois où j’ai même demandé sur scène s’il y avait un ostéopathe dans la salle. Avec le temps ça devient dur! (rires)
LFB: Combien as-tu de concerts prévus par an?
Aldebert: Par an, environ 100, 120. Après on en fait très souvent deux par jours, là par exemple en une semaine on fait 6 concerts et on part 3 jours.
LFB: Comment as-tu fait pour faire la chanson Pour louper l’école avec tous les invités?
Aldebert: C’est compliqué de fédérer pas mal de gens sur une chanson mais on peut enregistrer en plusieurs fois. Ce qui fait que tous les invités viennent sur la chanson, que ce soit la nouvelle version ou l’ancienne, à des jours différents et on les enregistre chacun leur tour.
LFB: Est-ce que tu as pu inviter des gens à chanter avec toi pendant la période du Covid et du confinement?
Aldebert: Je l’ai fait par le biais de vidéos. J’ai fait une tournée en chaussettes, une tournée à la maison. Les invités, que ce soit Claire Keim, Mathias Malzieu, Bénabar... venaient en studio et enregistraient aussi chez eux, en visio. On a pu faire des duos comme ça, avec ce moyen-là.
LFB: As-tu pu écrire des chansons pendant le confinement à part Corona Minus?
Aldebert: Oui, j’ai écrit deux albums ! Celui que je joue ce soir et un autre album pour un auteur d’une BD qui s’appelle Mortelle Adèle. Du coup, Mortelle Adèle a sorti il y a deux semaines un Tome d’Adèle avec 15 chansons.
LFB: Est-ce que certains de tes invités étaient déjà tes copains avant de chanter avec toi?
Aldebert: Sur les nouveaux, il y a juste Jeanne Cherhal que je connaissais depuis longtemps sinon Oxmo Puccino, Thomas Dutronc, Calogero ce sont des gens que je connaissais un petit peu, que j’avais croisé mais ce n’était pas des gens que je connaissais vraiment.
LFB: Lorsque tu invites un artiste, est-ce que tu écris auparavant la chanson ou tu l’écris après qu’il ou elle aie dit oui?
Aldebert: J’écris vraiment avant et c’est la chanson qui va proposer l’invité. En fonction de ce qu’elle dégage en terme d’émotions, de couleur, de style, de sensibilité, je vais m’adresser à quelqu’un que je sens bien.
LFB: Comment as-tu réussi à faire chanter Charlie? (le fils de Aldebert ndlr)
Aldebert: Je lui ai proposé, il avait déjà chanté. Il chante pas mal à l’école et il fait de la trompette, du piano. Je lui ai proposé une chanson sur cette idée de voyage, de naissance, de mort, tout ça. Parler de ce sujet très onirique et ça s’est fait assez naturellement.
LFB: Dans la chanson Mytho-Man, est-ce vrai que Charlie est allé chez Mathéo, il a pris la tronçonneuse du papy, qu’il a découpé sa tortue et sa petite sœur et qu’il a brûlé la maison avant de rentrer?
Aldebert: Ca c’est dans Ecran, rendez-nous nos parents! avec Thomas Dutronc. Évidemment, c’est une connerie que j’ai inventée. C’est un petit sketch que l’on a joué à deux avec Charlie. Il est allé chez Mathéo, il a une petite sœur effectivement mais c’était calme!
LFB: Est-ce que tu as un papa cool ou un papa sévère?
Aldebert: Plutôt cool, plutôt très cool!
LFB: Quel est ton jeu préféré avec tes enfants?
Aldebert: Ahh! Ce que j’aime bien c’est les suivre en vélo, en jogging. Ce n’est pas vraiment un jeu, c’est plutôt du sport. Sinon, nous on fait pas mal de Lego à la maison On fait plein de vaisseaux Star Wars en Lego. Je les commande, parfois je me demande si ce n’est pas plus pour moi que pour eux!
C’est quelque chose qui fédère aussi beaucoup les adultes. J’adore aussi leur montrer des films. Que ce soit des Pixar, des Star Wars et puis en discuter avec eux. Ils ont toujours une réaction et de leur montrer mes grands classiques de quand j’étais petit et qui ne sont pas forcément des films pour les enfants. Je pense par exemple à la vieille trilogie La chèvre, Les compères, Les fugitifs, tout ça ils ont surkiffé et donc ils découvrent ce monde des années 70-80. Cet humour, ils sont réceptifs ou pas, ça dépend des moments mais c’est intéressant de voir comment ils réagissent aussi.
LFB: As-tu des coups de cœur récents à partager avec nous, que tu voudrais nous faire découvrir?
Aldebert: J’écoute beaucoup de choses bien différentes. Par forcément que de la chanson. J’écoute beaucoup de métal aussi! Il y a une BO que j’aime beaucoup en ce moment, c’est celle d’un film qui s’appelle Drunk. Il y a des trucs superbes dedans. Il y a du Bach à l’accordéon, un titre un peu électro.. J’avais bien craqué pour ce film qui est franchement pour adulte, on est d’accord. Sinon, dans la playlist de mes enfants je leur ai mis des génériques de dessins animés. C’est rigolo car je leur fait découvrir Goldorak qui est un des plus vieux mangas et qui est revenu en BD. Chez nous, à côté de la télé on a un buste Goldorak que j’ai eu pour mon anniversaire.
J’aime beaucoup ce personnage. Je leur fait écouter des vieux trucs, d’autres plus récents. Ils écoutent aussi bien Aznavour que System of a Down. Ils aiment bien aussi le skate-rock. Richard Gotainer, ils craquent bien aussi. J’avais beaucoup aimé quand j’étais petit. Ce n’est pas des choses récentes que je te donne.
Le deuxième a craqué pour Sébastien Patoche, c’est un mec qui fait des imitations de Patrick Sébastien, c’est un cauchemar mais on rigole bien.
Ils aiment beaucoup Renaud, Souchon, des classiques aussi. Dick Annegarn, Pascal Parisot qui fait de la chanson pour enfants et qui est super. Pierre Perret, avec qui j’ai fait une soirée récemment donc ils l’ont découvert. C’est ce que j’ai envie de faire aussi, c’est-à-dire de faire des chansons qui connectent les générations. Pierre Perret, il parle aux enfants, aux parents, aux papys et mamies, ça c’est chouette!