Astrel K : « Quand tu travailles sur un album, c’est comme s’il te hantait tout le temps »

Les albums sont comme des planètes à explorer et Flickering i en est certainement une fascinante. Une fièvre rêveuse, une instrumentation à couches multiples, quelques morceaux instrumentaux expérimentaux, le disque est aussi riche qu’expansif. Le premier album du side project de Rhys Edwards (chanteur/compositeur d’Ulrika Spacek) est une aventure dans laquelle on découvre de nouveaux éléments à chaque écoute. Le fait qu’il soit sorti sur Duophonic Super 45s, le label de groupes que nous adorons tel que Stereolab, Broadcast ou Yo La Tango… et l’artwork genial continuent de nous séduire. Nous avons voulu en savoir plus et avons posé quelques questions au musicien britannique basé en Suède.
Nous avons parlé de l’art des structures traditionnelles dans l’écriture de chansons, de smileys, et d’Internet…

Astrel K
crédit photo : Nick Sayers

English version below

La Face B : Salut, comment ça va ?

Astrel K : Bien. Et toi ?

LFB : Oui, bien, merci.
Qu’est-ce que ça fait d’être sur le point de sortir ton premier album solo sans Ulrika Spacek ?

AK : Cela a pris beaucoup de temps. Principalement à cause de Corona et des délais de fabrication des vinyles. Nous voulions vraiment nous assurer que les copies physiques du vinyle étaient prêtes avant de l’annoncer. Donc on y est enfin. Et le Corona m’a donné un peu plus de temps pour le mixer et le travailler un peu plus, ce qui est bien.

LFB : Tu as déménagé d’Angleterre en Suède il y a quelques temps et tout l’album a été fait en Suède. Je me demandais si tu avais déménagé là-bas avec l’idée d’enregistrer un album en tête ou si c’est juste quelque chose qui s’est produit quand tu y es arrivé ?

AK : Ulrika (Spacek, l’autre groupe de Rhys) a fait une tournée américaine et à la fin de cette tournée, nous avons en quelque sorte décidé de faire une pause. Les autres n’avaient pas forcément envie de faire de nouvelle musique. Et nous avons perdu KEN, la maison dans laquelle nous vivions. Nous nous sommes donc dispersés. Déjà à l’époque, nous travaillions sur un album d’Ulrika, mais nous avons fait une pause, pour ainsi dire. Et puis j’étais en Suède et, ce n’était pas prévu, mais j’ai juste commencé à faire de la musique et c’est vite devenu un album.

LFB : Peux-tu nous parler un peu de la façon dont les chansons ont été écrites ?

AK : D’une manière similaire à Ulrika, dans le sens où nous, (moi et les autres), écrivons souvent par blocs. Donc j’avais beaucoup de petites boucles (loops) et de choses et ensuite c’était un vrai test pour moi d’essayer de les transformer en chansons.

J’ai apprécié le processus. C’était une direction peu plus traditionnelle d’écriture de chansons, j’ai essayé de vraiment maîtriser l’art des structures traditionnelles. Comme les couplets, les refrains, les pré-refrains, ce que je n’ai peut-être pas fait autant dans Ulrika. C’était une technique différente. C’était donc un défi, mais je pense l’avoir relevé (rires).

LFB : Avais-tu un objectif en tête ? Une vision de ce à quoi l’album devait ressembler ?

AK : Oui, pour être honnête, comme avec Ulrika, je travaille souvent de manière chronologique. Donc la première chanson était… en fait c’est un mensonge (rires). La première chanson était peut-être la deuxième que j’ai écrite. Le premier morceau que j’ai écrit était en fait la chanson titre Flickering i. Mais l’album a été écrit en gros dans l’ordre chronologique, ce que j’aime bien. Parce que cela donne le temps, lorsque tu travailles sur une chanson, d’avoir une idée de ce que tu veux faire ensuite, plutôt que de tout mettre ensemble à la fin. Donc je pense que dès le début, c’était une sorte de vision de travail. La pochette a été réalisée à cette même époque.

LFB : Oui, le visuel est de…

AK : Le sourire est d’un ami qui s’appelle Bo Robert Ek. A l’époque où je faisais l’album – il fait beaucoup d’artworks, surtout le mercredi après-midi – il m’a montré cette oeuvre qui avait des centaines et des centaines de smiley maniaques. Et l’époque était un peu incertaine pour moi. Je venais de déménager dans un nouveau pays. Je ne connaissais pas beaucoup de gens, et il y avait quelque chose dans ces visages souriants et maniaques qui essayaient d’être heureux, qui m’a marqué. C’est dommage, j’ai vu tellement d’iconographies de smileys maintenant, mais ça, c’était en 2018. J’aurais vraiment aimé qu’il sorte à ce moment-là (rires), mais qu’est-ce qu’on peut faire ?

LFB : Et pourquoi seulement le mercredi après-midi ?

AK : C’est un garçon occupé, il est architecte, et il a un enfant maintenant. Mais il réserve toujours un mercredi après-midi…

LFB : Il dessine donc des smileys le mercredi après-midi… (rires).

Avais-tu des inspirations ou des influences ? Écoutais-tu une musique particulière quand tu faisais l’album ?

AK : J’ai toujours beaucoup écouté Broadcast, mais je sais que j’écoutais beaucoup de Broadcast à l’époque. Je pense que cela m’a guidé dans la direction où je me sentais assez libre sur le disque d’avoir beaucoup d’interludes sans voix.

Et je pense que ça a bien fonctionné dans le sens où, d’une certaine manière, j’ai cherché à écrire des chansons traditionnelles, mais plutôt qu’une chanson pleine de ces chansons, j’aime les espaces entre. J’avais l’impression que lorsqu’une chanson vient après un interlude, elle a beaucoup plus de poids. Je pense que j’ai appris ça de… J’écoutais beaucoup de Broadcast, c’est sûr.

LFB : L’album ressemble à une escapade, il y a une forte énergie rêveuse. La musique est-elle pour vous un moyen d’échapper à la réalité et d’explorer d’autres mondes ? Qu’est-ce que l’écriture/la création musicale pour vous ?

AK : D’une certaine manière, je suis d’accord. Je pense que tu peux cligner des yeux pendant deux secondes et tu as l’impression qu’une heure s’est écoulée et que tu as travaillé sur les détails.

Mais il y a aussi quelque chose de très réel pour moi. C’est quelque chose qui, même dans ma vie de tous les jours, quand tu travailles sur un album, c’est presque comme s’il te hantait tout le temps. Et d’une manière très peu romantique, je dirais que c’est un horrible processus de résolution de problèmes, constamment. Un processus frustrant où l’on n’arrive pas à franchir un mur et où l’on attend le moment où on le franchit. Et je suppose que ces moments d’euphorie ou autres sont ce qui te font continuer. Mais une grande partie du processus est la frustration malheureusement.

LFB : Et y a-t-il une chanson sur le disque qui te tient particulièrement à cœur et dont tu aimerais nous parler ?

AK : Je pense que le premier morceau du disque, Is It or Is It i ? est un morceau qui me tiendra toujours à cœur, simplement parce qu’il a été l’un des premiers à être écrit et qu’il avait une sorte d’énergie qui, pour moi, capturait le fait de déménager dans un nouvel endroit avec tous les doutes et les moments de bonheur qui vont avec. Je pense donc que cette chanson est, même si elle commence, une bonne pièce maîtresse de cet album. Une fois que je l’avais, je savais que j’avais quelque chose sur quoi travailler en termes d’album.

LFB : Clicktivism est une chanson rêveuse à plusieurs niveaux. Elle parle d’internet et notre relation à ça. Peux-tu nous en dire plus sur cette chanson ?

AK : Tout d’abord, je dirais, pour en revenir à la frustration, que je suis très fier de cette chanson, mais c’est l’une de celles qui m’a causé le plus de problèmes. Donc, je suis particulièrement fier d’être parvenu à la terminer. Je pense que ça a commencé avec beaucoup de bleeps et toutes sortes de sons qui ressemblaient à Internet pour moi.

Et quand on a un thème, on fouille dans son bloc-notes et on commence à choisir des choses qu’on a écrites et à les regrouper. Il y avait donc bien ce thème. Surtout la phrase « internet me caresse » qui parle de ce sentiment de vouloir, comme nous le savons tous, être collé sur internet en essayant d’être… je voudrais dire « caressé » mais juste réconforté en quelque sorte, engagé.

LFB : Est-ce que tu as enregistré physiquement ou est-ce que des amis t’ont envoyé des enregistrements à différents endroits ?

AK : Certains étaient à distance, surtout le gars qui est en Angleterre. J’avais un petit studio de répétition à l’époque, où je pouvais faire venir des gens et les enregistrer, puis je faisais le montage après. Donc oui, c’est un album solo, mais au fil du processus, j’ai pu ajouter d’autres personnes pour ajouter des choses.

A cette époque, j’étais aussi en train d’assembler le groupe qui est maintenant le groupe de scène. J’ai donc pu les faire participer à l’enregistrement à différents endroits. Et le fait d’avoir cette énergie différente d’autres personnes est évidemment une bonne chose. Je pense que lorsque tu fais un album solo, au début, tu as ces visions que tu peux faire n’importe quoi et puis tu t’ennuyes de toi-même assez rapidement. Donc je pense qu’introduire l’énergie d’autres personnes est une bonne chose.

LFB : Le titre Flickering i est assez mystérieux. Il me fait penser à l’enseigne vacillante dans le Steppenwolf d’Herman Hesse… Qu’est-ce que cela représente pour toi ? comment est-il devenu le titre de l’album ?

AK : C’est ce qui décrit le mieux l’époque dans laquelle je me trouvais, j’étais seul et j’essayais de faire de la musique et je me débattais un peu, créativement j’avais l’impression d’avoir des périodes où rien ne fonctionnait et parfois de petites étincelles auxquelles je pouvais me raccrocher. Comme une bougie vacillante qui essaie de ne pas s’éteindre. Je n’avais pas pensé à ta référence avant mais c’est cool. C’est bien que les gens puissent maintenant trouver leur propre interprétation de l’album.

LFB : Il y a beaucoup d’instruments et de couches sur les chansons et certains morceaux sont entièrement instrumentaux. Peux-tu nous parler un peu du processus d’enregistrement de l’album ?

AK : J’ai rencontré plus de gens quand j’ai emménagé ici et, par exemple, pour les bois (woodwind), j’ai pu mettre… le violoncelle sur l’album a été enregistré par un ami avec qui j’étais à l’école. J’ai pu le contacter sur internet et il est allé dans une salle d’église et a enregistré une partie.

L’album a vraiment beaucoup de textures d’instrumentations différentes. J’ai acheté un piano Rhodes, qui figure sur la pochette de l’album. C’était la première fois que j’écrivais des chansons au piano, pour ainsi dire. Peut-être moins de guitare écrite, même s’il y a beaucoup de guitare sur les disques.

LFB : Oui, c’est un peu ma prochaine question. Vous avez joué des dates avec tout le groupe en tant qu’Astrel K, je me demandais si c’était différent de jouer en live en tant qu’artiste solo par rapport à un groupe ?

AK : Je pense que lorsque nous sommes sur scène, nous nous sentons vraiment comme un groupe. Je suppose que la seule différence est que j’assemble un peu plus les idées. Mais dès que l’album a été terminé, c’était presque comme recommencer et faire des versions live des morceaux.

Il y a beaucoup de choses sur les versions live que j’aurais aimé avoir sur l’album. Mais c’est comme ça, je suppose. Oui, c’était bien de jouer avec eux, et j’espère que nous pourrons continuer à jouer et à faire d’autres albums où je pourrai les présenter davantage.

LFB : Est-ce que vous avez d’autres dates prévues ?

AK : On essaye ! Nous aimerions faire une tournée. Je pense qu’autour ou juste après la sortie de l’album, nous espérons jouer à Londres à nouveau, Stockholm et puis Paris est aussi un endroit où nous aimerions jouer si nous le pouvons. Si j’arrive à organiser une plus grande tournée une fois que l’album sera sorti, ce serait génial.

LFB : Et dans notre dernière interview, tu avais mentionné que tu avais déjà quelques nouveaux morceaux…

AK : Oui, nous en sommes à peu près à la moitié du deuxième album, je dirais. Je n’ai pas fait beaucoup de progrès dessus récemment. C’est drôle comme tu as des périodes où tu es très productif et puis ça s’en va. D’une certaine manière, tu dois te forcer à franchir ce mur, comme je l’ai dit, mais d’une autre manière, si ça ne marche pas à un moment donné, tu ne peux pas le forcer. Et j’ai travaillé avec Ulrika aussi…

LFB : As-tu découvert des choses récemment que tu aimerais partager avec nous ?

AK : J’ai beaucoup aimé l’album de Surprise Chef. C’est un collectif de jazz australien. Je dirais aussi un très bon groupe suédois qui s’appelle Mono Culture.

Il y a beaucoup de bonne musique qui se fait à Göteborg en ce moment. Il y a un super collectif de personnes qui jouent dans différents groupes. Chaque projet est différent, et tous sont très bons. Je recommande donc aux gens de découvrir la scène musicale expérimentale de Göteborg.

LFB : Cool. Merci !

crédit photo : Liam Warton

English version

Albums are like planets to explore and Flickering i is certainly a fascinating one. A strong dreamy vibe, multi layered instrumentation, experimental instrumental tracks, the record is as rich as it is expansive. The debut album of Rhys Edwards’ (singer/songwriter of Ulrika Spacek) side project is an adventure in which you discover new elements every time you listen to it. The fact that it was released on Duophonic Super 45s, the label of bands that we love such as Stereolab, Broadcast or Yo La Tango… and the great artwork make it even more enticing. We wanted to know more about Flickering i, and asked  a few question to the British musician based in Sweden.
We talked about the art of traditional structures in songwriting, smileys, and internet…

La Face B: Hey, how are you?

Astrel K: Yeah, good. You?

LFB: Yes, good thank you.

How does it feel to be about to release your first solo record away from Ulrika Spacek?

AK: Good. It’s taken a long time. Mainly because of Corona and vinyl delays I would say. So we really wanted to make sure that the physical copies of the vinyl were ready before we announced it. So we’re finally here. And Corona gave me a bit more time to mix it and kind of work on it a bit more, which is good.

LFB: You moved from England to Sweden a while ago and the whole album was made in Sweden and I was wondering if you moved there to record an album in mind or if it’s just something that happened when you got there?

AK: Ulrika (Spacek, Rhys’ other band) did an American tour and at the end of that tour, we kind of decided to take a break. People weren’t necessarily up for making new music. And we lost KEN the house we lived in. So people kind of spread out. Even then there was an Ulrika album that we were working on, but we kind of took a pause so to speak. And then I was in Sweden and, it wasn’t planned, but I just started making music and then it soon became an album.

LFB: Can you tell us a bit about how the song were written?

AK: In a similar way to Ulrika, in the sense we, or I and them often write like blocks. So I had lots of little loops and things and then it was a real test for me to try and make them into songs.

I enjoyed the process. It was a bit more of a traditional songwriting path where I tried to really master the craft of traditional structures. Like verse chorus, pre chorus, which is something that I perhaps didn’t do so much in Ulrika. It was a different technique. So it was a challenge, but I think I’ve got that (laughs).

LFB: Did you have like a goal in mind? Did you have a vision of how the album should look like overall?

AK: Yes, in a similar way to Ulrika, I often work in quite a chronological way. So the first song was… actually that’s a lie (laughs). The first song was maybe the second song I wrote. The first track I wrote was actually the title Flickering i. But the album pretty much was written in chronological order, which I quite like. Because it gives you time when you’re working on one song, to kind of get a feel for where you want to go next, rather than put it all together at the end. So I think from the start it was very much a kind of working vision. And similarly, the artwork was made at that time, as well.

LFB: Yes, the artwork is by…

AK: The smile is by a friend called Bo Robert Ek. Around the time I was making the album – he makes a lot of artworks, especially on Wednesday afternoons – he showed me this piece which had hundreds and hundreds of manic smiley faces. And the time was a little bit uncertain for me. I’d just moved to a new country. I didn’t know so many people, so there’s something about the manic smiley faces of trying to be happy or something and this stuck with me. It’s a shame though, I’ve seen so many Smiley iconography happening now, but this was like in 2018. So I really wish it would have come out then (laughs), but what can you do?

LFB: And why just on Wednesday afternoons?

AK: I guess he’s a busy boy, he works as an architect, and he has a kid now. But he always sets aside a Wednesday afternoon…

LFB: So he would draw smileys on Wednesdays afternoons… (laughs)

Did you have any inspirations or influences? Were you listening to some particular music when you were making the album?

AK: I’ve always listened to a lot of Broadcast, but I know I was listening to a lot of Broadcast back then. I think that it guided me in the direction where I felt quite free on the record to have a lot of interludes with no vocals.

And I think it worked well in the sense that in one way I was going for this traditional songwriting thing, but rather than a song full of those songs, I liked the space in between. It felt like when a song came after an interlude, it had a lot more weight to it. I think I learned that from… I was listening to a lot of Broadcast for sure.

LFB: The album feels like a getaway, there’s a strong dreamy feel and energy. Is music for you a way to escape reality and explore other realms? What is music writing/making to you?

AK: In one way, I agree. I think you can blink for two seconds and it feels like an hour’s past and you’ve worked on the details.

But there’s something also quite real about it for me. It’s something that, even in my everyday life, when you’re working on an album, it’s almost like haunting you all the time. And in a very unromantic way, I would say that it’s a horrible process of problem solving, constantly. A frustrating process of not being able to break through a wall and trying to wait for that moment where you break through. And I guess those moments of euphoria or whatnot is what keeps you going. But a lot of the process is frustration unfortunately.

LFB: Clicktivism is a dreamy multi-layered song. It’s about internet and our relationship to it. Can you tell us more about this song?

AK: First of all, I would say, going back to being frustration, I’m very proud of that song but that was one of the ones that caused me more problems than anything. So, to get to the other side and be able to finish that one, I’m particularly proud of it. I guess it started with lots of bleeps and all these kinds of sounds that sounded quite like the Internet to me.

And when you have a theme, then you kind of go through your notepad and then you start picking out things you’ve written down and then grouping them together. So it definitely had that theme about it. Especially the “internet caress me” line which is, I guess, talking about that feeling of just wanting, as we all know, just being stuck on the internet trying to be… I want to say caressed but just comforted somehow, engaged.

LFB: And is there a song on the record that is particularly close to your heart and that you would like to tell us about?

AK: I think the first track on the record, Is It It or Is It i? is one that will always be close to my heart just because it was one of the first ones written and had a kind of energy that to me captured moving to a new place with all the doubts and pieces happiness that come with that. So I think that one is, even though it starts, I think it’s a good centrepiece of that record. Once I had that I knew I had something to work with in terms of an album.

LFB: The title Flickering i is quite mysterious. It makes me think somehow of the flickering sign in the Steppenwolf by Herman Hesse… what is it to you? how did it become the title of the album?

AK: It just best described the time i was in, i was alone trying to make music and struggling a bit, creatively it felt like i was having periods where nothing was working and sometimes little sparks that i could hold on to. Like a flickering candle trying not to go out. Didn’t think of your reference before but that’s cool. It’s nice that people can now find their own interpretation to the record.

LFB: There are many instruments and many layers on the songs and some all instrumental tracks. Can you tell us a bit about the recording process of the album?

AK: Well, I guess I met more people when I moved here and, for instance, woodwind, I was able to put on… cello on the album was recorded by a friend I went to school with. I was able to reach out on internet and he went to some church hall and recorded a part.

The record really has lots of textures of different instrumentation. I bought a Rhodes piano, which is pictured on the front cover of the album. It was the first time I wrote songs via piano, so to speak. Perhaps less guitar written, even though there is lots of guitar on the records.

LFB: Did you record it physically or did you have friends send you recordings over different parts?

AK: Some were remote, especially the guy that’s in England. I had at the time, a little rehearsal studio where I was able to bring people down and I would record them, then I edited after. So yeah, it’s a solo record, but through the process I was able to add more people to add stuff.

At this time I was also kind of assembling the band that are now the live band. So I was able to get them on the record in different places. And just having that different energy of other people is obviously a good thing. I think when you make a solo record, at the start, you have these visions that you can kind of do anything and then you get bored of yourself quite quickly. So I think introducing other people’s energy onto it is for the best.

LFB: Yeah, it’s a bit my next question. You played dates with the whole band as Astral K, I was wondering how it was different to play live as a solo artist compared to as a band?

AK: Well, I think when we’re on stage, we feel very much like a band. I guess the only difference is I assembled ideas a bit more. But as soon as the album was done, it was almost like starting again and making live versions of the tracks.

There’s many things on the live versions that I kind of wish that were on the record. But then that’s just the way I guess. Yeah, it’s been nice playing with them, and I hope we can continue to play and make more albums where I can also introduce them more.

LFB: Do you have any more dates planned?

AK: Trying to! We’d love to do a tour. I think around or just after the album release, we’re hoping to play London again, Stockholm and then Paris is also a place we’d like to play if we can. If I can then assemble more of a tour once the album’s out that would be great.

LFB: And in our last interview you mentioned you had some new material already…

AK:  Yeah. It’s about halfway through the second album I would say. Haven’t made so much progress on it recently. It’s funny how you have a period where you’re very productive and then it goes away. In one way you have to force yourself to kind of break through that wall like I said, but in another way if it’s not working at a time you can’t force it. And I’ve been working with Ulrika as well…

LFB: Have you discovered things recently that you would like to share with us?

AK: I really liked this album by Surprise Chef. They’re an Australian jazz collective. Also, I would say a very good Swedish band called Mono Culture.

There’s a lot of good music being made in Gothenburg at the moment. There’s a nice collective of people that play in different bands. Each project is different, but all very good. So I would recommend people to check out the Gothenburg experimental music scene.

LFB: Cool. Thank you!

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Lire notre interview d’Astrel K pour la sortie en 45 tours de You Could If You Can.

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