Portal, le premier album audacieux de Balu Brigada

Fin août, Balu Brigada a dévoilé un premier album d’une certaine richesse sonore, dévoilant ainsi l’ambition du groupe.

Avec Portal, Balu Brigada signe un premier album riche et ambitieux. Un disque qui refuse les lignes droites et les répétitions. À l’image de son titre, Portal agit comme un passage : d’un genre à l’autre, d’un état émotionnel à un autre. Douze morceaux qui, sans jamais se ressembler, dessinent pourtant une cohérence : celle d’un duo qui cherche, qui tente, et qui s’autorise.

Tout commence par Portal, brève ouverture presque symbolique. Un passage sonore de quelques secondes pour traverser un seuil et entrer dans l’univers de Balu Brigada. Avec So Cold, la dynamique est posée. Hybride, percutant, le morceau combine rythmiques marquées et textures électroniques sans renier une certaine immédiateté mélodique.

Golden Gate Girl enchaîne avec une énergie plus désinvolte. Le morceau respire la spontanéité : rires en fond sonore, guitare omniprésente sur le refrain, tempo entraînant. Il y a quelque chose de relâché, de solaire, qui se prolonge dans Sideways. Véritable appel à la danse, ce titre fait cohabiter claviers électroniques, rythmes destructurés et un chant qui donne le sourire. Une pop aux contours larges, nourrie d’influences multiples.

Puis vient une pause avec Birthday (Interlude) : un moment suspendu, fait de synthés planants et de boucles électroniques. Un souffle avant le morceau central du disque : Backseat. Long de plus de six minutes, ce titre dense et changeant condense à lui seul toute l’ambition du projet. Il débute dans une ambiance électro tendue, presque minimale, avant de se charger peu à peu d’instruments, de textures, de styles. Post-punk, basses lourdes, touches de disco… Le morceau évolue, se transforme sans perdre sa ligne.

Avec Politix, l’album continue de se réchauffer grâce à son instrumentation qui vient nous envelopper. Porté par des guitares et une production ample, le morceau dégage une vraie tendresse. Le chant, presque scandé, prend des airs d’hymne doux. Cette chaleur se prolonge dans The Question, plus lent, plus intime. Piano en ouverture, voix posée, textures délicates : le titre explore le besoin d’une relation solide, qui dure. Une quête sincère, vulnérable et lucide.

4:25 et Isolation creusent le sillon introspectif. Le premier, hanté par une relation, mêle chant traînant et refrain entêtant, jusqu’à un final électronique qui déconstruit l’ensemble. Le second est plus délicat : guitare claire, voix susurrée, ambiance dépouillée. Puis, sans prévenir, les guitares s’épaississent, saturent, et offrent un contrepoint puissant à la fragilité initiale.

What Do We Ever Really Know relance la dynamique avec un questionnement existentiel sur ce que l’on pense savoir de la vie. Puisque nous ne savons rien, autant vivre pleinement et attendre de voir ce que l’avenir nous réserve. Le morceau, tout en énergie et en urgence légère, apporte un souffle bienvenu avant la dernière étape du voyage.

Butterfly Boy ferme la marche avec gravité. Le morceau, enveloppé de sonorités électroniques sombres, s’ouvre peu à peu pour gagner en profondeur. La guitare finale agit comme une dernière lueur, une porte entrouverte vers la suite.

Avec Portal, Balu Brigada signe un premier album riche et audacieux, où la diversité des styles devient un terrain de jeu plutôt qu’une contrainte. Cette capacité à fusionner sans jamais perdre de vue une certaine cohérence donne à l’album sa force singulière : celle d’un univers à la fois dense et accessible.

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