En 2019, Bandit Bandit débarquait avec un premier EP éponyme qui mettait tout son petit monde d’accord. Une première salve de titres fous qui les aura vu être partout, des iNOUïS du printemps de Bourges au chantier des Francos en passant par le top 10 du prix Ricard.
2020 aura un peu ralentit leur course en avant mais entre une réédition de leur EP, quelques prestations scéniques furieuses, les nouveaux Bonnie and Clyde du rock français ont continuer de marquer leur territoire. Bien décidés à battre le fer tant qu’il est chaud, les voilà de retour avec Désorganisée, premier titre de Tachycardie, second EP prévu pour juin.
Mettre des mots sur les maux. On l’avait déjà dit, mais cette petite phrase maligne est sans doute une ligne directrice de l’esthétique Bandit Bandit. Depuis le départ, le duo s’amuse à mystifier sa propre existence, jouant avec le réel pour créer une mythologie, une sorte de masque déformant qui par l’élude poétique transforme le terre à terre en brûlots rock incendiaires, percutants à l’énergie communicative.
Une approche de l’écriture qui permet au duo de renforcer les thématiques abordées dans leur morceau, leur donnant tour un tour un côté physique, fantasmagorique ou cinématographique. Un besoin de créer un monde parallèle, une auto-fiction alléchante qui leur permet de parler du monde sans trop se dévoiler soi même.
Et cela, donne aujourd’hui Désorganisée. Vous ne pensiez pas un jour écouter un morceau sur le syndrome prémenstruel ? C’est désormais chose faite. Derrière les images, la poésie et les chœurs envoutants, se cache un message on ne peut plus clair; celui du corps féminin qui se brise et se reconstruit. Des sensations et des violences qui se répètent et qui vibrent dans chaque parties de l’âme et de l’être.
Bandit Bandit
L’impact est ici multiplié par les images et les métaphores employées par Maëva dans son texte, qui plus qu’une étude clinique offre avec Désorganisée, un cri du corps et du cœur. Un appelle à s’écouter soi même, à la prise de conscience des éléments immuables et un vrai besoin de raconter le corps féminin qui vit en terme de cycle. Un sujet sérieux et important et une prise de parole nécessaire tant celui-ci est souvent mis dans l’ombre. Comme si la société refusait encore de reconnaître et de se renseigner sur les souffrances que vivent une grande partie du sexe féminin.
Musicalement, le groupe s’envole dans des textures plus psychédéliques et éthérées, laissant la voix et les mots imprimer le rythme et les émotions. Alors que pour certains, Bandit Bandit était avant tout synonyme d’énergie, le groupe montre ici une nouvelle facette de sa musique, plus subtile mais toujours aussi entêtante.
Pour accompagner le morceau, Bandit Bandit fait une nouvelle fois confiance à Théo SAUVAGE, présent depuis le début et véritable miroir visuel à la musique du groupe. Une nouvelle fois, il s’amuse à les mettre en scène, les embarquant dans un trip onirique.
Hyper-cinématographique, la vidéo joue sur les codes de l’imagerie 70’s et sur le besoin toujours présent de transformer le duo en icône pour offrir un pendant superbe et nécessaire à Désorgansiée, aussi beau dans le son que dans l’image.
Tachycardie, le second EP de Bandit Bandit est attendu pour le mois de juin.