Bibi Club : « la fatalité, c’est un peu ce qui nous rend humain »

Il ya des albums qui, dans une époque un peu troublée, font du bien au coeur et à l’âme. C’est typiquement le cas de Feu de Garde, le second album de Bibi Club. On a retrouvé le groupe pour une conversation ponctuée par les cloches d’une église toute proche. On a parlé avec eux de l’évolution de leur musique, de créer un son brut mais sans violence, de fatilité et du besoin d’être ensemble.

Crédit : Cédric Oberlin

La Face B : Comment est-ce que vous allez?

Nicolas : Ça va bien!

Adèle : Ça faisait à peu près un an qu’on nétait pas venu.e.s en Europe et ici à Paris, mais j’ai l’impression que ça fait deux semaines, c’est très étrange!

Nicolas : C’est familier. C’est cool aussi d’être actif. Même si on a tourné beaucoup, ça faisait quand même un petit bout de temps qu’on était en pause et ça fait du bien d’aller à la rencontre des gens, de leur jouer des chansons. On dirait que ça fait du sens, c’est notre travail ultimement! C’est excitant. 

LFB : C’est marrant que vous parliez du temps parce que le premier album est sorti en 2022 et vous avez énormément tourné. Comment vous avez trouvé le temps de faire un album aussi beau avec toutes les activités que vous avez eu? 

N : (rires) C’est gentil! Je pense qu’on s’est habitué.e.s à travailler dans l’urgence d’une certaine façon, puis de prendre le temps de travailler. On a tous.tes les deux le réflexe et l’instinct de s’arrêter pis de prendre le temps quand on se sent inspiré.e.s, même si c’est juste d’enregistrer des trucs à moitié finis sur un téléphone. C’est un peu comme aller pêcher, quand on attrape quelque chose on le prend. 

A : On le saisit pis on en fait quelque chose.  

N : Et quand on va en studio, on a plein de petits morceaux et d’éléments. On se met en mode ouverture et instinct et on fonce. Il y a l’idée de to commit en anglais, je pense qu’on n’a pas de difficulté à s’engager dans ce qu’on fait artistiquement. Ça nous aide à avancer vite. On écrit aussi beaucoup en tournée lors des temps off.

A : En mouvement. 

N : Ça fonctionne bien, en mouvement (rires)

LFB : Même dans les textes, j’ai l’impression que quand on regarde l’album, l’inspiration surgit de partout et de tous les instants. 

A : On s’est souvent retrouvé.e.s dans un état contemplatif aussi. Je pense qu’il y a un moteur à ce niveau là chez nous. Se retrouver dans tous les contextes, finalement : de s’arrêter un instant pis d’observer autour de toi les gens qui t’accompagnent, que tu observes… Dans ces contextes là, il y a aussi la fatigue, l’état d’épuisement et de trop plein. Nico le mentionnait, mais il y a cette espèce d’urgence qui tape. Pour moi, quand je me sens plus vulnérable et sensible, j’ai l’impression de moins me censurer pis j’ai envie d’en faire quelque chose finalement.

N : C’est le cliché d’un deuxième album, mais je pense qu’on a quand même compris ce qu’on avait envie de jouer aussi. En même temps, je pense qu’en studio on ne se censure pas mais que ça poussait par moment une certaine radicalité dans les choix, de se dire “On a assez travaillé tel morceau, on a tous les éléments en place”. Même en tournée : le soundcheck, c’est une bonne place pour essayer des idées parce qu’il y a plus d’espace pour le son, et c’est un moment privilégié parce que c’est rare que tu composes dans une salle de spectacles. Je pense que ce côté-là a participé à faire des choix dans les types de chansons qu’on avait envie de faire. 

LFB : Ça se ressent. Je trouve que Le soleil et la mer était un album très sage et très calme, alors que celui-ci l’est beaucoup moins : il y a eu l’idée de capturer des instants et la puissance de ce que vous faites en live pour le retranscrire sur un album. Il y a beaucoup de libération dans cet album-là, je trouve, de l’expérience de ce qui a été fait avant pour le porter vers quelque chose de beaucoup plus brut. 

N : Tu le dis bien. Justement, en tournée, à un moment donné on avait un dîner avec des amis pis des gens du label, pis il y a juste quelqu’un qui a dit “Quand je vous vois en concert, il y a comme un espèce d’état de tension mais sans violence”. On dirait qu’il y a quelque chose qui a vraiment résonné en nous, même dans la conception de l’album à partir de ce moment-là. Cette tension était déjà un peu présente dans Le soleil et la mer, mais c’est comme si on avait décidé qu’il y avait quelque chose qui nous parlait dans ça. Il y a quelque chose de très humain dans une tension collective qui nous tient : la fatalité, c’est un peu ce qui nous rend humain. Ça revenait souvent dans nos conversations quand on travaillait l’album, et toi ça t’inspirait beaucoup.

A : Oui, la fatalité, l’anxiété, le trop plein… C’est quelque chose qui habite finalement un peu tout le monde (rires

N : Ça nous rend tellement humain, pis on dirait que ce qui peut aider cette tension là, c’est la communauté, c’est les gens autour, les amis, la famille… Peu importe quelle forme ça prend. Je pense que c’est un truc auquel on réfléchissait beaucoup. On pensait beaucoup à la communauté et aux gens autour de nous, même si on travaille à deux essentiellement (rires)

LFB : Typiquement, en terme d’énergie, si Le soleil et la mer est un album de matin, là j’ai plus l’impression que Feu de Garde est un album de fin d’après midi / début de soirée. Il y a ce besoin de vivre avec les autres qui est très présent dans la forme et dans le fond, dans les paroles et les thématiques. 

A : Oui, c’est vrai. D’ailleurs, ça s’est traduit un peu pendant l’enregistrement parce qu’on a eu des invité.e.s avec nous. Il y a d’ailleurs ma mère qui est venue jouer de la flûte traversière sur deux chansons. Il y a eu des ami.e.s aussi qui sont venu.e.s chanter en cœur avec moi. Je pense que c’était ce besoin de sentir la communauté, ça s’est traduit de cette façon là aussi. Essayer de sentir le groupe qui s’entraide et se soutient, finalement. 

N : Je pense qu’encore là, le fait d’être en mouvement et de rencontrer des gens, c’est comme si on avait aussi envie d’inclure ce côté là de notre vie : on rencontre souvent des gens vraiment intéressants. Même quand on va aux États-Unis, les gens qui viennent aux concerts sont souvent les plus queer, c’est souvent des gens qui sont vraiment intéressants et parfois marginalisés aussi. À un moment donné, dans un show, ce côté là m’est apparu : si on se met dans une position vulnérable pis authentique, on est encouragé.e.s à être nous-mêmes. Sur une scène, on dirait que ça fait ressortir quelque chose de très humain chez les gens. Ça nous connecte. Les gens ne sont pas sur leur téléphone, ils sont avec nous. Après ils retournent chez eux et voient ce qui se passe dans le monde, mais on dirait que ça ramène…

A : Une humanité? 

N : Oui, une humanité. On dirait que je me demandais pourquoi je faisais ça pis à un moment donné, ça m’est comme apparu en concert. On a quelque chose quand même à offrir. 

LFB : Ma théorie sur Feu de garde, c’est que c’est un grand album sur l’Amour avec un A majuscule. Je me demandais si c’était une idée que vous partagiez : l’amour pour sa famille, ses enfants, mais aussi dans les tumultes d’une relation de couple. Pour moi, il y a toutes ces idées là qui transparaissent dans cet album qui ne s’appelle pas Feu de garde pour rien non plus.

A : Tu as raison.

N : Je trouve ça super touchant que tu dises ça, je trouve que ça fait plein de sens.

A : Ça résonne pour moi aussi, je pense que ça n’était pas nommé de cette façon là pis c’est toujours intéressant d’avoir ces feelings externes après coup, de comprendre justement comment ça s’est traduit pour toi. C’est particulier mais ça fait beaucoup de sens. C’est vrai qu’au travers des thèmes de l’album, il y a tout le temps un souci de l’autre, un soin porté vers l’autre. Ce n’est pas très individuel?

N : Il y a des obstacles dans l’album. Le côté où ce n’est pas si simple de sentir l’obstacle, aussi. Je pense que c’est aussi une volonté d’ouvrir : sur Le soleil et la mer, il y avait quelque chose qui nous inspirait beaucoup dans notre quotidien qui est resté et est vraiment présent, mais il y avait ce truc d’élargir un peu, de regarder plus loin que dans notre cuisine finalement (rires)

LFB : Ce qu’il y a d’intéressant, c’est qu’il y a beaucoup d’écriture autour des éléments. C’était déjà le cas avant, mais là le fait est que c’est recentré sur deux éléments qui sont l’eau et le feu. Ce sont des choses qui sont nécessaires à la survie d’un être humain mais qui en même temps peut complètement le blesser. J’ai l’impression que c’est utilisé de cette manière là aussi. De dire que ce sont des choses qu’il faut protéger, mais aussi faire attention. 

A : À quel point c’est puissant et plus fort que nous, aussi. C’est vrai que dans l’album, on se bat contre un courant plus d’une fois : il y a cet espèce d’obstacle là, la puissance de l’eau et du feu qui est un élément qui réchauffe, qui réunit, qui donne envie de chanter (rires). 

LFB : Mais qui peut blesser.

A : C’est clair.

LFB : Ce n’est pas par hasard si l’album commence avec un morceau qui s’appelle La terre. Il y a cette idée de filer la métaphore et d’ouvrir l’imagination aussi. Le fait est que l’écriture est très intime mais elle est faite d’une telle manière qu’on pourrait passer à côté des propos.

A : C’est vrai! 

N : C’est un des morceaux qui est venu au début. Dès que ce morceau là est arrivé, c’était évident pour nous que ça ouvrait l’album. Ça n’existait pas avant d’être en studio. Adèle avait fait plein de trucs avec des percussions et ça nous évoquait la forêt, ça nous a groundé. Ça rappelait à Adèle la communauté, quand elle était dans les scouts, tout ça. Le côté humain, forêt…

A : Les branches qui craquent.

N : Il y a des éléments qui font peur autour, mais en même temps on cohabite avec. C’était présent. C’est une chanson qui a fini avec plein de gens qui chantent dessus, mais au départ c’était juste Adèle. On voulait le feeling autour du feu.

A : La chanson est au nous aussi, il y avait une belle introduction à apporter avec celle là, c’est vrai. 

LFB : C’est un morceau assez joyeux quand même. C’est un album qui a été fait en réaction à l’époque et à ce qu’on vit, et il est au final très chaleureux et très dans l’échange et l’humain. C’est un album qui m’a fait du bien et qui a été fait pour faire du bien aux gens aussi. 

N : Moi ça m’a fait du bien de le faire, à la limite!

A : (rires)

N : Il y a des trucs qui sont plus durs dans l’album, un côté dans la vulnérabilité qui fait du bien. Comprendre qu’on vit tous des obstacles, que ce n’est pas si simple en ce moment.

A : Non, ça ne va pas super bien sur la Terre.

LFB : Cette recherche de préservation de ce qui nous rend heureux et vivant.

A : C’est important d’entretenir ses repères, ces relations qui nous recentrent parce qu’on a mille et une raison de s’en faire. Je ne veux pas que ça sonne ésotérique, mais il y a un côté “mantra” dans ces répétitions de phrases chantées en cœur. 

N : Et tu finis par rire à force d’être en groupe…

A : C’est positif et on a l’impression d’avancer ensemble. 

LFB : Ce qu’il y a de marrant, c’est que ça s’applique aux morceaux en français. Les morceaux en anglais sont plus connectés et au réel et beaucoup moins imagés. 

A : C’est vrai, peut-être! 

N : J’ai l’impression que les morceaux en anglais reflètent beaucoup l’aspect contemplatif et sont dans l’observation. Je sais d’où ça vient pour une une chanson qui s’appelle You can wear a jacket or a shirt. Il y a quelque chose de très smooth et léger, mais il y a quelque chose qui relève peut-être plus de l’anxiété et de se calmer en observant autour de nous, et en même temps avoir le soutien des ami.e.s et des gens autour de nous.

A : C’est un truc de très connu: au moment d’une crise de panique, tu nommes ce que tu observes autour de toi. Tu te recentres dans l’espace pour éviter de partir complètement. Une amie m’avait donné ce truc là à un moment donné pis ça m’avait beaucoup aidée. Finalement, cette chanson là était un peu la promenade d’un adulte et de son enfant. Ça pourrait être deux ami.e.s qui se promènent, et une des deux personnes a un trouble de santé mentale. Finalement, la promenade peut être une des deux personnes qui prend soin de l’autre et qui l’accompagne dans sa marche.

LFB : Il y a plein de niveau de lecture sur les morceaux. D’habitude, je m’intéresse beaucoup aux morceaux en français mais j’ai vraiment eu l’impression qu’il y avait un impact un peu différent sur les morceaux en anglais. Même au niveau de l’énergie, j’ai l’impression que ce sont les morceaux qui sont un peu plus évanescents.

N : Oui, c’est vrai. Ils ont ce côté là, un peu. C’est tout le temps un drôle de challenge quand on travaille les chansons : on ne se pose pas la question de la langue. Même sur les demos, on sait déjà si ce sera en français ou en anglais quand Adèle fredonne la mélodie. Ça guide sûrement le processus créatif et l’écriture du morceau ensuite. Il y a quelque chose de très direct dans comment tu écris les textes. Ça fait du sens. 

LFB : En parlant de composition, on parle beaucoup de minimalisme à chaque fois qu’on parle de Bibi Club. Est-ce que vous n’avez pas l’impression que cet album là est un peu trompeur? J’ai l’impression qu’au contraire du minimalisme, vous tirez le maximum des éléments avec lesquels vous travaillez. 

N : Je pense que c’est du minimalisme contrôlé. Il y a des choix qu’on fait, mais je pense que pour nous, c’est une idée d’évoquer le plus possible l’énergie de ce qu’on est ultimement comme individus. Quand on performe ensemble, peut-être qu’il y a un aspect plus performatif, mais je pense qu’en même temps le langage n’est pas si simple non plus. Il n’y a pas tant d’éléments, mais ce n’est pas du minimalisme.

A : Tu l’as mentionné tantôt, c’est la radicalité dans les choix : on n’a rien surtravaillé. Beaucoup des takes sur l’album sont les premières. On voulait juste vraiment préserver l’énergie de nous deux qui jouons de la musique. Je le ressens plus sur cet album là. 

LFB : Mais qui est quand même habité par le monde : ne serait-ce que par les choeurs, mais il y a aussi beaucoup de sonorités de flûtes qui ont été rajoutées et qui permettent à la musique de grandir et d’évoluer par rapport au premier album. Il y a quand même une étape et un truc qui amplifie la musique. 

N : On a ouvert les portes. C’est tout le temps des choix amicaux ou familiaux, des rencontres… C’est ce que les gens nous évoquent, on avait envie de les intégrer à l’album. On avait une mélodie de flûte en tête et on savait que la mère d’Adèle joue de la flûte traversière depuis toujours… C’est comme si on imaginait les gens en studio avant qu’ils soient présents pis ça fait du sens de les avoir avec nous à ce moment là. C’est comme un casting. On se disait tout le temps “Ça va être drôle quand ta mère va jouer telle section, elle va être stressée” (rires). Ça nourrit le processus finalement, et ça fait du bien d’avoir d’autres gens. 

A : C’est clair.

N : Même pour le mix, pour l’autre album on avait tout fait nous-mêmes et pour celui-là…

A : On a ouvert un peu l’équipe. 

N : Ça nous a obligé à s’arrêter, à moins surtravailler les morceaux, à ne pas avoir cette option.

LFB : Une composition qui est fluide, en fait. C’est un groupe qui vit. Ce qu’il y a d’intéressant, comme vous êtes un couple qui vivez ensemble, la musique évolue aussi avec votre relation. Tu ne mets pas un morceau qui s’appelle Nico sur un album sans raison non plus.

N : (rires

LFB : Il y a forcément aussi ces clins d’oeil à ce qui nourrit Bibi Club de l’extérieur et qui permet de faire avancer le projet.

N : C’est comme une ligne mince sur laquelle on doit naviguer constamment. C’est une des parties les plus le fun de notre vie de faire de la musique. Ce n’est pas compliqué ou difficile, c’est simple de faire de la musique ensemble. Je me sens encore émerveillé quand je vois Adèle chanter. Quand on joue ensemble, je me sens encore étonné à chaque fois, et c’est vraiment un moteur en fait. 

LFB : Est-ce que vous avez l’impression que vos morceaux font des ricochets dans la création de votre musique? Le morceau a une sorte d’echo sur les morceaux faits après sans même vous en rendre compte?

N : Définitivement. C’est clair.

A : Bien vu! (rires)

N : Des fois, on s’en rend compte plus tard. On dirait que les morceaux s’influencent, pis quand on commence à avoir quelques morceaux, ils s’informent les uns les autres et les thématiques sont claires. On n’a plus le choix, on doit aller sur ce chemin. 

LFB : Et avec cet album-là, est-ce que vous avez l’impression d’avoir réussi à dompter l’héritage qu’on avait accolé à votre musique? On vous a rapproché de beaucoup de groupes, ce qui peut être un poids. 

A : J’ai l’impression qu’avec cet album-là, on se définit encore plus sur ce que l’on est. De manière générale, les références qu’on nous donne, je les aime bien. 

N : Je sens que c’était assumé avec l’album précédent, ce qu’on faisait. Je sens qu’on assume encore ce qu’on a envie de faire, en fait. On comprend plus ce qu’on est, même si quand on travaille des chansons, on se pose des questions sur comment ça se passerait en show, sur ce qu’on imagine… On a aussi tourné avec des groupes qui nous inspirent dans l’année, et ça nous inspire encore plus nous-mêmes. Ça nous aide à comprendre ce qui nous plaisait dans d’autres projets aussi. Se dire “Ça, ça me plait” pis ça nous appartient d’aller jusqu’au bout. 

LFB : Si on pouvait vous accorder trois vœux, qu’est-ce que vous souhaiteriez?

A : (rires) Trois vœux? Oh la la…

N : Ça nous a beaucoup touché cette année, donc je dirais définitivement une résolution du conflit en Palestine et un arrêt du génocide palestinien.

A : C’est un vœu partagé. Sinon, pour un vœu de famille, j’aimerais bien qu’on puisse continuer de faire ce qu’on fait, d’avoir l’aide qu’on peut avoir et continuer à vivre de notre musique et prendre les opportunités qui se présentent sans devoir renoncer. C’est quand même un défi de partager un groupe de musique et une vie de famille!

N : Et j’ai un vœu pour notre milieu de la musique, que ce soit au niveau des répartitions peu équilibrées des richesses ou de l’ego. Moins d’ego, et plus de prise de risques! Pour les labels, les promoteurs, les bookers… S’intéresser aux groupes pour vrai et les accompagner, leur laisser de la place.

A : En général, il y a une homogénéité très présente et valorisée j’ai l’impression.

N : Plus tu joues, plus tu produis d’albums et plus tu es bon.ne dans ce que tu fais. Plus tu t’assumes, plus c’est intéressant et on te donne la chance d’assumer et d’être toi-même. Ça permet de connecter avec les gens. On donne de la chance à peu de gens, et les scènes musicales pourraient être beaucoup plus diversifiées. Même s’il y a des efforts, le milieu musical est encore beaucoup dominé par des hommes. J’ai un peu étalé mon vœu! (rires)

LFB : Est-ce qu’il y a des choses récentes qui vous ont marqué et dont vous avez envie de parler? La dernière fois, vous m’aviez parlé des plantes dans votre jardin

A : Oui, l’agastache! Je m’en rappelle (rires)

N : La dernière fois, Adèle avait parlé de l’agastache. Cette année, je vais parler de l’ortie parce que j’en ai fait pousser beaucoup dans notre maison pour les planter à l’extérieur. Je trouve que cette plante-là représente bien l’état actuel des choses : si tu la touches, c’est très piquant, mais si tu en prends soin et que tu la fais bouillir, c’est une plante qui fait extrêmement de bien à tout le monde. Plus tu l’apprivoises, plus t’en prends soin, mieux c’est!

LFB : Ça va bien avec les idées de Feu de garde! 

A : J’ai une petite chorale avec 5 autres ami.e.s qui s’appelle Scotch Bonnets Choir, c’est un projet qui fait du bien. Ça fait un an qu’on chante les 6 tous.tes ensemble. On parlait de préserver ces moments de communauté, pis depuis un an j’ai l’impression d’avoir accès à une communauté. On fouille dans des vieux canons, des vieilles chansons, pis c’est précieux pour moi. 

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