Le 14 et le 15 juin dernier, on s’est offert une escapade normande direction la ferme de Rai pour le Biches Festival. Deux jours qui auront vu fleurir de belles éclaircies musicales entre deux averses (mais il nous en aurait fallu plus pour gâcher cette belle fête).
Poppy Fusée
Elle avait la tâche importante d’ouvrir le festival. Habillée de son ciré jaune, Poppy Fusée s’est transformée en soleil qui a réchauffé nos cœurs et donné le ton d’un week-end parfait. Et ce n’est pas la pluie ou un ordinateur capricieux qui aller gâcher la fête. Il faut dire que Poppy a pour elle un premier album fabuleux qui transformerait n’importe quel endroit en Better Place.
Toujours aussi drôle et désarmante, Pauline nous a une nouvelle fois charmé sans forcer. Il faut dire qu’en ces temps un peu étranges, on a bien besoin de morceaux comme Better Place, Insomnia Party ou For Better And For Worse, parfaite chanson d’amour qui nous fait pleurer à chaque fois.
On était donc au bon endroit, des petites biches devant Poppy Fusée, des sourires et quelques larmes effacées par la pluie. Des moments qu’on aime vivre encore et encore
Simone Ringer
On avait connu Simone Ringer avec Minuit, on était donc curieux de voir ce que la musicienne avait à nous offrir dans cette nouvelle aventure en solitaire.
Il faut dire que les deux premiers singles dévoilés, DANCE et INTENTIONNEL, avaient plus qu’attiré nos oreilles.
Et on peut dire que la mue est parfaitement réussie puisque Simone Ringer nous aura offert un des meilleurs moments du Biches.
Sur scène, l’artiste habite complètement sa musique et nous entraine dans un univers complètement fou qui en aura hypnotisé plus d’un. Impossible de quitter les yeux de celle qui se révèle sur scène en nouvelle prêtresse d’une pop aux multiples contours et à l’énergie plus que communicative.
Un grand choc qui nous rend clairement impatient quand à l’arrivée de son tout premier EP à la rentrée.
Johnny Jane
Lui aussi on l’attendait et il ne nous a pas déçus. Johnny Jane ne se rêve plus en rock star, il en est carrément devenu une !
Il faut dire que son premier album, Attitude(s), est clairement fait pour retourner les foules et nous emmener dans une grande tempête de guitares.
Explosif, le set du garçon d’Orléans l’était définitivement, bien aidé dans son entreprise par des superbes musiciens qui permettent à sa musique de gagner en rugosité et en puissance sur scène.
On se doutait bien que la musique de Johnny Jane avait gagné en notoriété mais voir tout un public reprendre en chœur Kleenex ou Normal (tout en dansant comme des damnés) à quelque chose d’à la fois impressionnant et émouvant.
De notre côté, on aura fortement apprécié les versions lives des morceaux de ses anciens EPs et surtout la version bordélique et dantesque des lois de l’univers.
Petite frustration : l’absence de 1995 dans la setlist. Alors si tu nous lis, on compte sur toi pour corriger ça à notre prochaine rencontre ;).
Bagarre
On avait raté (avec beaucoup de peine) leur date au Bataclan, il était hors de question qu’on ne retrouve pas Bagarre au Biches !
Il faut dire que cela fait désormais 10 ans qu’on suit les aventures du quintette et on se demandait bien ce qu’il allait pouvoir faire pour nous surprendre.
Et bien c’est simple : ils ont tout changé. S’ils font de la pop, Bagarre se comporte désormais comme une bête un peu étrange entre le crew de rap et l’hommage ironique aux boys band des 90’s.
Le résultat est absolument parfait, tour à tour chorégraphié et laissant place ici et là à l’improvisation et à la fougue toujours intacte qui nous plait tant depuis une décennie.
Ce nouveau set laisse grandement la place aux morceaux du CLUB C’EST VOUS, notamment le titre éponyme mais aussi les formidables BESTLIFE ou ON EST LES MÊMES.
Malins, les Bagarre ont aussi pris le temps de transformer leurs anciens morceaux avec des mentions spéciales à la version punk de KABYLIFORNIE ou encore un Diamant plus abrasif et intense.
Avec ce nouveau show, Bagarre continue de tracer sa voie avec une proposition qui divisera peut-être mais qui, de notre côté, a pour elle la force de la sincérité. Et ça, c’est à garder à tout prix.
Samba de la Muerte
Autant que possible, on ne manque jamais une occasion de voir Samba de la Muerte en concert. Et le groupe de Caen nous le rend toujours bien en nous offrant à chaque rencontre un vrai beau moment de musique.
Ce passage au Biches Festival n’aura pas fait exception à la règle. Venu présenter son superbe Ornament, Samba de la Muerte aura tout contré, de la pluie à l’heure de sa programmation, pour nous proposer un show absolument parfait.
Et, pour avoir vu bons nombres de concerts, on peut le dire : ça fait du bien de voir des artistes heureux d’être sur scène, sourire et partager avec les gens leur amour pour la musique.
Sans le vouloir, la musique du groupe se révèle politique, appelant au vivre ensemble, à se retrouver et à laisser nos différences de côté.
On adore les versions lives de Memory et 1989, la sensibilité exacerbée d’Ornament ou la grande fête que devient The Parade alors que ses minutes s’écoulent.
Un concert qui nous aura fait du bien à l’âme, on a déjà hâte de notre prochain rendez-vous avec Samba de la Muerte (PS : ce dimanche à Beauregard, ne les ratez pas !!)
Tomasi, Ojos, Ditter et tous les autres
On a forcément dû faire des choix et condenser un peu notre pensée, mais il faut le dire très honnêtement : cette édition du Biches Festival était au-delà de nos attentes, pourtant très élevées au vu de la programmation.
Alors on en profite pour saluer tous les autres artistes qui nous auront enchantés durant ces deux jours.
Il y aura eu notre cascadeur préféré, Tomasi, qui comme toujours aura profité de son concert pour faire vivre un collectif qu’il aime tant, faisant participer Yoa et Ojos pour des titres inédits et nous offrant une version parfaite de Mieux qu’avant en compagnie de Trente.
Ojos, étaient eux aussi de la partie et nous auront, comme toujours, offert un show intense, percutant et dansant au possible.
En parlant de danse et de grand bordel, impossible de ne pas nommer les spectacles de Ditter et de Michelle & Les Garçons qu’on ne regrette jamais de croiser sur scène.
Enfin, on place aussi un petit cœur à côté du nom de Saint DX qui, dans un registre totalement différent, aura une nouvelle fois ému aux larmes, grâce à sa voix venue d’ailleurs et à des musiciens au diapason.
Vous l’aurez compris, on garde de beaux souvenir de cette neuvième édition du Biches Festival et on a déjà hâte de se retrouver pour la dixième qui s’annonce exceptionnelle.
