ADN #252 : Blumi

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Aujourd’hui, on laisse la parole à Blumi, qui nous raconte cinq morceaux qui l’ont influencé dans la confection de son premier EP : I Know About You.

Crédit : Sarah Boris

J’ai choisi 5 titres qui ont eu une influence sur l’EP qui vient de sortir, “I know about you”. 5 titres qui ont eu une influence sur moi, en général, c’était impossible – j’en étais à faire des listes et des listes de titres que j’essayais vaguement de classer par ordre d’influence, vous n’auriez jamais eu vos 5 titres à temps 🙂 

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Blumi : J’ai été complètement fascinée par ce film, que j’ai eu la chance de voir au cinéma (ce temps révolu), complètement immergée dans les images et la musique, Je me suis fondue dedans. Les samples et loops de cordes, les glides de partout que permettent les cordes justement, l’effet synthétique et nu et en même temps très éclatant ; la symphonie et les glitches.

Ça ne te laisse pas le choix, tu es obligé de prendre la main de Scarlett Johansson et de plonger dans l’épaisse texture noire pour t’y dissoudre. J’ai voulu bosser avec le Prophet 6 justement parce que j’ai eu l’impression de pouvoir atteindre ce genre de sonorités avec.

Solange – Weary

Blumi : Cela peut paraître étonnant quand on écoute l’EP mais l’album “A seat at the table” de Solange a été l’une des inspirations les plus fortes au moment de faire les arrangements.

La production de “Weary” est super épurée, il y a beaucoup d’air, ce qui permet, je trouve, beaucoup de groove. Moins il y a d’éléments, mieux ils sont placés, plus on entend tout le sous-texte rythmique dans le silence entre les éléments, et ce groove “transparent” moi ça me rend un peu folle.

Et puis, au-delà de l’aspect rythmique, la prod est super originale, très laid back et en même temps très très ciselée dans le choix des sons. Ca créé une atmosphère unique. 

Joni Mitchell – My Old Man

Blumi : Joni Mitchell je pourrais la citer à chaque fois. Je crois que c’est l’artiste qui m’a le plus influencée – je l’ai découverte jeune, à une époque où la possibilité de devenir chanteuse n’avait même pas commencé à m’effleurer l’esprit. J’ai eu vraiment un gros choc à l’écoute de “Blue”, l’album dont est issu cette chanson.

Je l’ai découvert dans une maison du Pays Basque que mes parents avaient loué pour quelques semaines un été, et j’ai passé beaucoup de temps à l’écouter, l’oreille collée aux baffles, avec un air un peu ébahi je crois. Joni Mitchell ça reste une inspiration pour sa liberté – dans ses techniques de jeu, dans ses mélodies, ses structures de morceaux. Elle fait ce qu’elle veut, ce qu’elle sent.

Et, c’est mon impression en tous les cas, c’est souvent le texte qui va donner sa forme à la mélodie, et au morceau en général, comme dans « My Old Man ». Et ça je crois que c’est quelque chose que j’ai gardé d’elle. 

This is the kit – Moonshine Freeze

Blumi : Je commence à me dire que je suis autant voire peut-être plus inspirée par les gens autour de moi, mes amis musiciens ou artistes plus généralement, que par les artistes que je ne connais pas. Kate Stables, la chanteuse de This is the kit, est une amie et une musicienne que j’aime profondément.

L’album “Moonshine Freeze” c’est de la folk – il y a les guitares, les banjos, les voix cristallines – mais il y a un groove de folie, qui naît du jeu rythmique entre les picking de guitare, les découpages du chant, les lignes hyper mélodiques de basse et les rythmiques presque décomposées à la batterie.

C’est simple, et donc ça permet l’émotion, en plus complètement magnifiée par la voix de Kate, mais en même temps super créatif, comme dans le titre “Moonshine Freeze”. 

Halo Maud – Des bras en live !

Blumi : Autre amie et musicienne de mon cœur, Maud Nadal aka Halo Maud, grâce à qui il y a de la guitare électrique sur cet EP. Techniquement d’abord, parce que c’est elle qui joue et qui a trouvé les lignes de guitare, et plus généralement parce que c’est elle qui m’a fait aimer la guitare électrique.

Je n’ai jamais trop aimé – dans le jazz ça ne me plaît (toujours) pas, globalement ; dans le blues ça peut m’emmerder un peu, ou alors je vais trouver ça émouvant mais ne pas me retrouver dedans ; je n’ai pas vraiment de culture rock … mais le jeu de guitare de Maud, avec ce son chorusé et réverbéré bien spécifique et son jeu majoritairement en arpèges qui est, comme chez Kate, super bien articulé avec son chant, ça me plaît beaucoup.

Et ce titre “Des Bras” en live montre particulièrement bien cet aspect là du jeu de Maud.

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