Lauréat du FAIR 2024, Bøl a conquis très vite notre cœur. Nos oreilles jusque là habituées à la noirceur se sont penchées sur cette aventure sonique d’un autre genre. Transe ? Post-rock ? Jazz ? Les toulousains de Bøl chahutent toutes ces étiquettes conventionnelles pour offrir un combo qui détonne. Trois lettres pour le double de musiciens derrière. Le premier album Where the glitter goes trouve sa singulière place dans les esprits et dans les discothèques de mélomanes les plus avides de découvertes.

Si vous pensiez que l’album allait commencer en douceur, c’est raté. Toukasser ouvre le bal. Et peut-être qu’il porte bien son nom. Comme sur une rampe de lancement, vous vous dirigez vers l’avant sans vous soucier de ce qu’il y a autour de vous. Et une fois dans les airs, vous voulez gagner en vitesse. C’est brûlant et ça circule dans tout le corps, c’est puissant comme premier morceau. On vous laisse imaginer l’allure du live. Mais ce n’est que l’épique début !
Koudou dans un autre genre prend la relève. C’est dans un univers sonore plus psyché que Bøl évolue. Ce n’est pas pour autant planant. On a cette sensation de zenitude progressive jusqu’à mi-parcours. Et le rythme s’intensifie pour signer un objet petit à petit plus rock.
A mi-parcours, place à Wolfdog ! Fier de ses près de 9 minutes, Wolfdog nous embarque toujours plus haut et cette fois-ci, la course initiée sur Toukasser est plus progressive. La rythmique endiablée s’installe dans le premier tiers du morceau, une forme de transe se diffuse. Les cuivres dialoguent, s’entendent et ponctuent en rugissant. Sur la dernière partie, ils se mettent à murmurer sur une guitare qui n’a pas dit son dernier mot.
On vous l’avoue ici : Empty line a été notre porte d’entrée de l’univers atypique de Bøl. Un morceau qui laisse planer le mystère sur les intentions musicales. Le paysage est plongé dans la pénombre, néanmoins on aperçoit une flamme onduler au loin ; les cuivres. C’est sauvage et on se sent comme scrutés dans nos mouvements.
GLHF reprend les chemins rock progressif, ça vrombit de tous les côtés. Au niveau de la batterie, ça s’agite. Ca en devient carrément perché, si pourtant le morceau trouve sa place, il sonne plus improvisé que son entourage.
En guise de conclusion, les toulousains signent END. Une rythmique effrénée, des cuivres qui prennent une place plus lumineuse et s’installe une ambiance peut-être plus jazz avec une guitare plus provocatrice qui leur tourne autour tel un fauve. Jusqu’à ce que l’animal se calme et installe une tension à mi-chemin qu’il confie aux percussions.
Bøl signe avec Where the glitter goes six morceaux qui sont de véritables paysages hallucinés. Des ambiances aussi puissantes musicalement que visuellement. Un univers sonore qui pioche dans des registres pointus et les font se percuter pour un choc sublimé. Après leur concert de la Boule Noire, il est peu dire que les toulousains vous feront bouger. Impossible de rester immobile. La magie opère instantanément.
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