Chez La Face B, la musique se vit sans genre ni frontière. Malheureusement, le monde est différent de nous. On a donc décidé de casser tout ça pour mettre en avant des artistes québécois qu’on adore. Entre jeunes pousses et artistes confirmés, Bons baisers du Québec, c’est le rendez-vous voyage chez nos cousins du Canada. Aujourd’hui place à la lumière avec les Montréalais de Debate Club.
L’album est sorti en Octobre 2019, c’est dire le temps qu’il nous aura fallu pour le digérer. C’est un peu à l’image du maxi, une lumière phosphorescente qui vous aveugle dans un premier temps puis petit à petit la vue réapparait teintée de noir, et redevient enfin normale. Debate Club joue justement avec cette couleur, le noir, figure de l’ombre, le groupe le chasse, le dissipe, l’éclate en mille morceaux, l’embrasse et finalement l’accepte. Cet album c’est la lumière dans le noir et le chemin que l’on trace dans l’ombre, un chemin si tumultueux et chaotique mais tellement nécessaire !
Debate Club c’est 4 potes Montréalais, Alexandre Aubut, Alexandre Martel, Francis Roy et Philippe Hamelin qui au cours de leurs nombreuses sessions de travail durant ces deux dernières années nous ont concocté cette petite pépite aux accents post-rock garage. Tout juste passés sous l’égide de Michel Records, ils nous dévoilent un disque rythmé par des riffs acérés, à la fois amères et costauds et pourtant très juste, ils sonnent presque comme une évidence à l’oreille.
L’album est composé de 10 pépites au teintes garage, le coffre musical des slackers Montréalais vient nous frapper dès le premier titre avec Pterodactyl,qui déménage comme il faut avec des riffs bien incisifs et une batterie qui tabasse tout le long du morceau, un petit plaisir bien rock. On se laisse aussi happer par l’envie de chanter à tue tête et danser comme des sauvages sur le morceau Rabbit Hole « I’m just slipping off,…, down my rabbit Hole ». Comment ne pas parler de la basse bien lourde et conséquente, caractéristique du morceau Feeling Good qui nous angoisse aussi bien qu’elle nous libère de certains de nos plus profonds démons. Chacun des morceaux nous fait passer par des moments de doutes intenses mais on peut tout envoyer valser, s’offrir un moment de répit en se laissant porter par la voix nonchalante de Philipe, le chanteur du groupe. Et entre nous, qu’est ce que c’est bon le doute quand ça sonne aussi bien !
L’énergie que dégage l’album est communicative, vous connaissez cette volonté presque animale de se défouler en se jetant les uns sur les autres. Une bière à la main pleine au début, vide dès la première charge, comme un exutoire on rentre dans la mêlée plein de rage et on laisse échapper toute notre frustration et nos démons dans une danse effrénée, presque effrayante. C’est en quelques mots la puissance de cet album, autant dire qu’en concert la chaleur doit monter d’un cran.