Bons Baisers du Québec #8 : Klô Pelgag s’impose comme une poétesse des temps modernes

Chez La Face B, la musique se vit sans genre ni frontière. Malheureusement, le monde est différent de nous. On a donc décidé de casser tout ça pour mettre en avant des artistes québécois qu’on adore. Entre jeunes pousses et artistes confirmés, Bons baisers du Québec, c’est le rendez-vous voyage chez nos cousins du Canada. Ce vendredi 26 juin est un grand jour pour Klô Pelgag, dont on vous si souvent parlé. Aujourd’hui, cette dernière dévoile son troisième album et La Face B vous présente dans cette chronique : Notre-Dame-Des-Sept-Douleurs.

Klô Pelgag se lance dans une nouvelle aventure : sortir son troisième album. Il faut dire que la chanteuse semble sûre d’elle, car après huit ans dans le monde de la musique, Klô a su trouver sa voix, comme elle nous le confier dans son interview. Pour elle, la musique s’inspire des réflexions et des émotions de l’auteur. Autant vous dire que vous ne serez pas déçus de la mise en pratique de ces propos dans Notre-Dame-Des-Sept-Douleurs.

Plongeons plus profondément dans le cœur de ce nouvel album, qui est à vrai dire très éclectique. Sur les douze chansons qui font partie de cette œuvre, certaines tendent à un style quelques peu électro, comme Mélamine, là où d’autres semblent plus inspirées par la pop. Klô a déjà commencé à révéler certains titres de l’album, assez tôt cette année, à commencer par Rémora. Des titres qui sont encore une fois très différents. Ce qui uni les morceaux de cet album, c’est la magnifique voix grave de Klô Pelgag, qui se pose sur des mélodie souvent enjôleuses et berçantes, bien que parfois mélancoliques, avec son accent québécois libéré qui réchauffe les cœurs. Pour ce qui est des thèmes de ses textes et de la mise en scène de sa voix, la chanteuse sait faire preuve d’inventivité.

Rémora est le second morceau de l’album, mais pourtant la première chanson qui figure sur celui-ci. Il semblait donc chronologique d’en publier le clip en premier lieu. Un riff de guitare posé sur les chœurs formés par la voix de Klô elle-même, voici la mélodie de base de ce morceau, de quoi lui donner un certain accent pop. Rémora est pourtant scindée en deux parties, cette première partie assez pop et dansante, et une deuxième partie qui sonne comme une conclusion à l’histoire contée par Klô Pelgag, cette fois bien plus dramatique.

D’autres titres, comme Für Elise, sont plus inspirés de la nature. Cette chanson est tout simplement bouleversante. Comme les plus grands poètes, Klô utilise le champ lexical de la nature pour raconter l’histoire d’un être humain tout au long de la chanson. Oscillant entre comparaisons, métaphores et oxymores, le texte de Für Elise s’écoute comme un doux poème raconté doucement à notre oreille par son auteure. La mélodie également semble fusionner avec la nature, puisque les premières notes rappellent à l’auditeur le quasi-silence présent dans une forêt dans laquelle les arbres cacheraient le ciel.

Nous ne pouvons pas conclure avant de vous parler de Mélamine, neuvième morceau de Notre-Dame-Des-Sept-Douleurs. Des premières notes angoissantes, comme un cri sourd de douleur, lance la voix de Klô sur la chanson. Des cris que l’on retrouve tout au long de la chanson, et pour cause, la chanteuse y exprime la souffrance de voir les autres désirer la vie de quelqu’un d’autre, qui se voit à contrario comme un monstre « Ne vois-tu pas que je suis un monstre ? ». Une instru angoissante et pesante qui correspond alors parfaitement au texte, texte qui nous tient en haleine avec l’espoir d’y entendre le dénouement de l’histoire.

Il est grand temps pour nous de vous laisser voler de vos propres ailes, afin de vous laisser profiter de l’écoute de Notre-Dame-Des-Sept-Douleurs. Dégustez sans modération l’intro et l’outro instrumentales, qui mettent parfaitement en valeur les dix titres chantés de ce délicieux album.