Cet été Chalk a effectué sa première date française au festival Beauregard. Un baptême du feu un peu spécial réussit avec brio. On avait pu échanger avec le trio issu d’Irlande du Nord juste après le concert. Alors qu’ils reviennent en force avec The Gate et qu’ils seront présents aux Trans Musicales, on vous partage notre rencontre avec cette nouvelle sensation post-punk.
Version anglaise plus bas / English Version Below
La Face B : Salut, comment allez-vous et comment avez-vous vécu votre premier concert en France ?
Luke : C’était très amusant. Nous étions tellement excités d’arriver ici dès qu’on a entendu parler du concert. On n’a jamais joué devant une telle foule. On n’a jamais joué en plein air. C’était notre premier festival.
Ben : Beaucoup de premières fois ! C’est vraiment cool de jouer ici !
Ross : La foule devait être… Je ne sais pas… Dix fois plus grosse que la plus grande foule pour laquelle nous avons joué auparavant, donc oui, c’était un moment vraiment spécial. Et c’était seulement il y a une demi-heure ! C’était vraiment très spécial.
La Face B : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Parce que vous êtes un nouveau groupe, c’est votre première fois en France, je ne suis pas sûr que beaucoup de gens vous connaissent ici en France…
Luke : On est Chalk, on vient de Belfast, on est un projet de 3 personnes, nous sommes ensemble depuis 2 ou 3 ans et nous avons sorti notre premier single l’année dernière. Depuis, nous avons travaillé sur notre EP Conditions, qui est sorti en mai. Si vous aimez le noise rock et la musique électronique, vous aimerez peut-être notre musique. Si je devais vendre le groupe, ce serait un mélange de noise rock et de musique plus dance, techno. Nous essayons d’incorporer les deux.
Chalk
La Face B : J’ai écouté votre EP, je l’ai beaucoup aimé. Il y a une sorte de léger combat/tendresse dans vos textes et j’aimerais savoir ce que vous voulez partager dans votre musique, parce que pour moi, la façon dont vous écrivez vos textes, c’est comme si vous répétiez certaines phrases pour donner une idée d’aliénation ou comme votre réflexion intérieure, comme si vous parliez dans votre tête…
Luke : Lorsqu’on a écrit les paroles, on les a toutes lues ensemble et on a essayé de nous concentrer sur les choses que nous avions traversé de par notre condition humaine. Ce qu’on traverse en tant que personnes, en particulier ces dernières années, est étrange depuis des années dans la vie de chacun. On a essayé d’aborder ça à notre manière. Évidemment, au niveau des paroles, on est très visuels dans notre façon de raconter des histoires, et cela est lié au fait que nous avons tous étudié le cinéma ensemble et que nous sommes tous des cinéastes dans le groupe. Nous essayons d’incorporer ce côté cinématographique à notre côté narratif.
Ben : Oui, à 100 %. Comme Luke l’a dit, Conditions, c’est juste notre point de vue sur nous en tant que groupe pendant ces trois ans et tous les hauts et les bas que nous avons eus, comme tout le monde, en essayant d’appréhender le monde actuel. Mais aussi parce qu’on est allés à l’université ensemble et qu’on a obtenu nos diplômes ensemble et qu’on a dû devenir adultes ensemble, etc. Nous avons tous grandi ensemble. On essaye juste d’explorer autant de choses que possible. On fait beaucoup d’efforts avec nos textes et on a pensé que si nous aimons vraiment une phrase, et on fait beaucoup d’efforts pour avoir la bonne phrase, nous pensons que si elle est assez bonne, nous pouvons la répéter… Si c’est une bonne phrase, on pense que c’est un moment très poignant dans une chanson. C’est ce qu’on veut. Quand on écrit la musique, on veut aussi être contents nous-mêmes quand on l’écrit. Si on est contents, nous espérons que d’autres le seront aussi, et les paroles jouent un rôle important à cet égard pour nous. L’EP est évidemment assez sombre et sinistre, mais je pense que le dernier morceau, comme tu l’as dit, Conditions et remarqué qu’avec les paroles, comme le fait que nous réutilisons certaines paroles, certaines chansons, on voulait juste les rassembler dans une perspective un peu plus positive sur tout et essayer d’incorporer des idées plus positives pour rassembler les choses.
Essayer de tout équilibrer, vraiment, c’est ce qu’on va faire.
Oui, parce qu’on a traversé tellement d’épreuves qu’on a tous ressenti pendant le confinement. Mais Conditions est positive. C’est notre chanson euphorique et elle reflète ce que nous avons ressenti en tant que groupe, les choses incroyables que nous avons pu faire en tant que groupe et la musique que nous aimons. Tout le positif que nous avons et l’amour de notre musique, vraiment, nous sommes capables de laisser Conditions s’exprimer demain, vraiment.
La Face B : Comme votre pochette, votre musique est vraiment en noir et blanc. Comment avez-vous trouvé l’équilibre entre les paroles et le son ? Parce que parfois c’est vraiment calme et jouer l’effet de surprise est vraiment intéressant dans votre musique…
Chalk : Je pense que ça affecte. Parfois, la musique vient en premier, elle peut avoir un aspect. Tu ressens quelque chose, puis une ligne peut surgir et ensuite une idée de mouvement autour de cette ligne. C’est le but du jeu. Il s’agit simplement d’essayer.
De trouver l’équilibre dynamique et thématique. Quand tu regardes un film, on l’a déjà dit, il n’y a pas que de l’action tout le temps. Il n’y aura pas que des boums, des boums, des boums tout le temps. Il faut essayer de trouver un moyen d’explorer le calme et la lumière. C’est comme ça qu’on peut faire ressortir l’émotion et qu’on peut garder les choses fraîches, grâce à ces changements dynamiques. Cela nous permet de rester enthousiastes quand nous ne le sommes pas. On ne veut pas que tout se résume à une seule note ou à la même chose. On veut avoir un set avec de nouvelles idées en permanence.
Parce que les meilleurs moments d’un film, pour nous et pour les gens en général, sont ces moments calmes, vraiment, parce que c’est le moment où on peut réfléchir. Quand il y a trop de choses qui se passent, c’est le moment où on peut ralentir pendant une seconde. Si tu peux capturer ça avec une ligne, et si c’est une ligne répétée, tu peux prendre du recul et te permettre d’aimer, avec un peu de chance, la chanson, le son et toutes ces émotions qui te submergent, c’est ce qu’on essaye de faire avec certains aspects de notre écriture. C’est ce qu’on essaye de faire de toute façon.
Chalk
La Face B : Vous étudiez le cinéma, avez-vous essayé de faire des courts-métrages avec une chanson ?
Chalk : Des clips ? Oui, oui, oui. Ce dont on est vraiment fiers, c’est qu’on est capables de faire nos propres clips, on les fait ensemble. C’est une grande partie de notre identité, vraiment. C’est aussi une façon pour nous de nous connecter. On est vraiment content de pouvoir continuer à le faire en tant que groupe. C’est vraiment difficile et ça prend beaucoup de temps, mais le côté live a pris beaucoup d’importance pour nous maintenant, ce qui est génial parce qu’évidemment, on avait beaucoup plus de temps pour travailler sur le côté visuel des choses. Mais maintenant, on est tellement contents à l’idée que le côté live prenne vraiment de l’ampleur. Tout semble bien se passer. On espère juste pouvoir continuer sur notre lancée et continuer à progresser.
On voulait faire du DIY. Je pense que quand on a commencé, c’était un point unique pour nous et quelque chose qui, on l’espérait, nous rendrait uniques d’une certaine manière, en essayant de tout faire nous-mêmes. Il y a beaucoup de groupes qui essaient de faire ça en ce moment, parce que financièrement, c’est difficile de trouver des gens pour faire des choses pour vous et de payer tout le monde. En fin de compte, on devait essayer de le faire nous-mêmes. Je pense qu’on est contents de ça.
C’était une nécessité à 100 %, parce que personne d’autre ne le fera à notre place. On voulait aussi de très bonnes vidéos musicales. C’était un bonus tellement important qu’on a voulu se l’approprier, tant au niveau de la musique que de notre apparence, de notre image, de tout ce qui s’y rapporte.
La Face B : J’ai une question à propos de la dernière chanson de l’EP, Conditions. Ca me fait penser à une chanson d’Underworld, le groupe des années 90. C’est la manière dont vous chantez. C’est comme une façon d’apporter des couleurs dans votre musique à la fin. Je me demandais si c’était un plan pour l’avenir de faire plus de musique comme ça ?
Chalk : C’est une grande influence. C’est tout à fait ça et il y a cette lenteur. On voulait avoir une narration à travers l’EP Conditions et on voulait pousser à travers ça… Ca ressemble à de la couleur pour nous de toute façon. Bravo !
Parce que c’était la fin. C’est comme si cette chanson était notre couleur. Oui, c’est comme regarder un film, mais en noir et blanc. La dernière chose. La dernière chose, c’est la couleur. Donc bien joué ! C’est impressionnant.
On espère que si les gens nous entendent en concert, ils l’entendront. On a d’autres chansons qui sont dans la même veine de Conditions, qui sont très simples, oui, certaines sont plus colorées, mais d’autres sont juste très noires et blanches aussi.
La Face B : Vous voulez continuer à faire des vidéos pour les prochaines chansons ? Ce n’est pas trop compliqué de tout faire vous même ?
Chalk : Oui, probablement. Qui sait ce qui va se passer ? Pour l’instant, je pense qu’on doit le faire. Mais évidemment, nous aimerions collaborer avec différents artistes et faire des featuring, bien sûr. Et on est impatients de le faire. La réalisation d’un film nécessite également beaucoup de personnes. La plupart de nos vidéos sont réalisées avec trois personnes, voire quatre, si on a de la chance. Mais il y a quelques jours, je travaillais sur un clip et je crois qu’on était 15 personnes. Le groupe est comme une anomalie, vraiment, mais totalement pour les choses qu’on veut explorer à l’avenir. Je pense qu’on va certainement construire une équipe autour de nous qui pourra nous aider à explorer des choses, nous animer et nous inspirer de plein de manières différentes. On est tout à fait d’accord avec ça, parce que c’est un tel… Le cinéma est un moyen de communication très collaboratif, tout comme la musique. C’est un moyen de collaboration.
La Face B : Vous êtes un groupe très jeune et vous êtes très appréciés dans la musique en ce moment. Comment gérez vous cette mise en avant ?
Chalk : Oui, c’est difficile. Je pense qu’on essaye tous de trouver un équilibre avec la musique. On a tous un vrai travail et on essaye tous de composer avec les différents éléments de la vie en jouant avec la musique. Mais comme les choses sont devenues plus intenses avec les vies auxquelles nous consacrons de plus en plus de temps, je pense qu’on est tous ensemble et que ce n’est pas toujours facile. Il peut être difficile de s’asseoir et d’essayer de créer quelque chose à partir de rien. Parfois, on a rien et Ross nous dira de prendre la balle au bond. Le patron est celui qui rédige l’essentiel de notre composition et qui la lance. C’est donc… Oui, ce n’est pas facile, mais je pense qu’il faut avoir d’autres choses dans la vie qui vous permettent de garder le contrôle.
Tous les concerts que nous donnons influencent la prochaine série de chansons. Conditions est basé sur le fait que nous vivons ensemble à Belfast, sur nos vies personnelles, mais nous avons été capables de sortir et de faire des concerts et de donner de bonnes sensations sur les visages, ce qui nous informe sur notre réaction. Je pense donc que tout ira bien. Mais ce n’est certainement pas une promenade de santé. Je pense qu’il faut traiter chaque chanson comme si c’était la meilleure. C’est la façon dont on aime se comporter, en leur donnant beaucoup d’amour.
Au début, on était perfectionnistes, maintenant, nous jouons plus souvent en concert, où il faut juste… On a constaté que le fait de jouer des chansons en live a vraiment influencé les choses. Alors qu’avant, on composait tellement avant de jouer devant quelqu’un, on pouvait être très perfectionnistes à ce sujet et on y passait beaucoup de temps. Mais maintenant, on a l’impression que le côté live influence beaucoup plus les choses et ça nous a permis d’essayer de nouvelles choses et de ne pas nous retenir autant, juste parce qu’on pense que ce n’est pas encore parfait. On se dit : « Ok, allons-y et voyons ce que les gens en pensent ». On espère que notre évolution en tant qu’auteurs-compositeurs nous permettra de grandir en tant que personnes aussi.
La Face B : Je pense que c’est intéressant parce que vous pouvez voir la transition entre le studio et le live et je vous vois comme des gens qui aiment être sur scène. Je pense que c’est pas facile d’être sur scène quand on est un jeune groupe. Le plan c’était pas forcément jouer Beauregard avec votre premier EP, je pense…
Chalk : Oui, on n’en demandait pas tant. C’est vraiment très enthousiasmant. Et j’espère qu’à l’avenir, on jouera encore et qu’on fera plus de concerts ici en France. Oui, on a adoré être ici et jusqu’à présent, c’est un endroit magnifique avec des gens formidables qui aiment la musique. C’est tout ce qu’on aime !
La Face B : Ouais et bientôt à Paris !
Chalk : On adorerait. On aimerait jouer dans un petit club là-bas. C’est une expérience différente en France. Parce que ces concerts sont vraiment cool, les grands festivals en plein air. Mais on aimerait bien jouer dans ces pubs où on transpire…
La Face B : J’ai une dernière question. Avez-vous des coups de cœur récents à nous partager ? Comme un film, un livre que vous avez lu récemment ?
Chalk :
Luke : Je viens de lire La chambre de Giovanni. Je vais juste le dire parce que c’était un objectif à atteindre. C’était génial. (rires)
Ben : Je suis un grand fan de Tim Hecker. C’est un véritable artiste électronique. Il a sorti l’album No Highs.
Ross : Un coup de cœur cinéma. C’est un très bon réalisateur français. Si quelqu’un ne l’a pas encore vu, regardez La Jetée de Chris Marker. Ça dure 40 minutes et c’est sur YouTube. C’est une influence énorme pour nous en tant que personnes, pour notre musique et pour nos visuels. C’est notre référence cinématographique.
Sans soleil aussi. Un autre Chris Marker. C’est un documentaire français sombre.
Voilà notre amour, Français, et nous sommes là aussi pour vous.
English Version
La Face B : Hello, how are you and how did you live your first gig in France ?
Luke : Yeah, I mean, that was so much fun. It was so much fun. We were so excited to get here. Ever since we heard about the gig and we’ve never played a crowd like that. Never played outdoors. That was our first festival ever.
Ben : Lots of first ! So cool to play here !
Ross : The crowd must have been… I don’t know… Like ten times the size of the biggest crowd we played before so yeah it was a really special moment. And it was only like half an hour ago ! It felt really really special.
La Face B : Could you introduce yourself to our readers ? Because you’re a new band, it’s your first time in France, I’m not sure many people know you here in France…
Luke : We’re Chalk, we’re from Belfast, we’re a 3-piece project, we’ve been together for about 2 or 3 years and we released our debut single last year. Ever since then, we’ve been working towards our EP Conditions, which came out in May. If you’re into noise rock and electronic music, you may be like our music. If I had to sell the band, it’s a mixture of noise rock and more dance, techno music. We’re trying to incorporate both.
La Face B : I listened to your EP, I really liked it. There is a sort of a light fight and tender in your lyrics and I want to know what you want to share in your music, because for me, the way you write your lyrics, it’s like repeating certain sentences to give an idea of alienation or like your inner reflection, like you’re speaking in your head…
Luke : When we were writing the lyrics, we all read the lyrics together and we were just trying to really, I suppose generally, focus on just things that we’ve been through in the human condition. What we go through as people, especially in the past few years, it’s been strange for years in everybody’s lives. We were just trying to touch on that in our own way. Obviously, lyrically, we’re quite visual with our storytelling, and that just ties into the fact we all studied film together and we’re all filmmakers as well as the band. We just try to incorporate that film side with the storytelling side.
Ross : Yeah, 100%. We definitly came out of lockdown, we’re like a lockdown band really as well… As Luke said, Conditions, it’s just our take on just us as a band for the three years and all the ups and downs we had, just as everyone did, trying to get into grips with the world now. But also just as we all went to university together and we both graduated university together and we had to become adults together and stuff like that. We’ve all grown up together as well. We were just trying to explore as many things as we could. We try really hard with our lyrics and we thought if we really like a line, which we try really hard to get a great line, we feel like if it’s good enough, we can repeat it because we feel like that’s just a really… If it’s a great line, we feel it to be a really poignant moment in a song. That’s we just want them. When we write the music as well, we want to be excited ourselves when we write it. Hopefully, if we can get excited by it, hopefully other people can get excited about it, and lyrics are such a big part of that for us. The EP is obviously quite bleak and quite dark and sinister, but I think the last track, like you said, Conditions and well noticed as well with the lyrics, like the fact we reuse some lyrics, some songs, we wanted it to just bring it together in a bit more of a positive outlook on everything and try and incorporate more positive idea of as well to bring things together.
Ben : Try to just balance everything, really, is what we’ll do.
Yeah, because we touch on so many of the hardships we all felt through lockdown come up together. But Conditions is like a positive. It’s our euphoric song and that reflects how we’ve felt as a band and the amazing things we’ve been able to do as a band and the music that we like to that. All the positive we have and the love of our music, really, we’re able to let Conditions shout out tomorrow, really.
La Face B : As your cover, your music is really like black and white, you know. For me, how did you find balance between the lyrics and the sound ? Because sometimes it is really calm and playing the effect of surprise is really interesting in your music…
Chalk : I think it affects. Well, sometimes the music comes first, it can have a look. You’re feeling about and then a line can come out and then an idea to be moving around that. That’s the point of the game. It’s just trying.
To find the balance dynamically and just thematically. When you’re watching a movie, we’ve said this before, it’s not going to be just action all the time. It’s not going to be boom, boom, boom all the time. You’ve got to try to find a way to explore the quiet and the light. That’s the way to get the emotion out and to keep things fresh is to have those dynamic switches. It just keeps us excited when we’re not. We don’t want everything to be one note or same thing. We want to have a set with new ideas constantly.
Because a lot of the best moments in a film for us and for people normally are it’s those quiet moments, really, because that’s the time you get to reflect. When there’s so much going on, when you actually get to slow down for a second. If you can capture that maybe with one line and if it’s a repeated line, you can then take a step back and it allows yourself just to like, hopefully, the song and the sound and all those emotions to wash over you is what we try and do with some aspects of our songwriting as well. That’s what we try to go for anyway.
La Face B : You study movies, right? Yeah. Did you try to do some short movies with a song ?
Chalk : Yes. Something we’re really proud of is that we’re able to make our own music videos, we make them together. That’s a big part of our identity, really. It was a way that we all connected as well. We’re really happy that we’re able to keep that going as a band. It’s really tough as well and it takes up a lot of time, which the live side has been picking up so much for us now, which has been amazing because obviously we had way more time to work on the visual side of things whenever we weren’t getting as much. But now we’re just so excited for the live side of things to really get. They seem to be going well. We just hopefully can keep the momentum that we’re gaining and hopefully just keep going up.
We wanted to do DIY. I think that was like when we started out, that was like a bit of a unique point for us and something that we hoped would make us unique in some ways, like trying to do everything ourselves. There’s a lot of bands obviously trying to do that at the minute because financially it’s hard to get people to make things for you and pay all these people. We ultimately have to try and do it ourselves. I think we’re happy with that.
Yeah, it was 100% a necessity as much as no one else is going to make it for us. We just wanted really good music videos as well. It just was such a great bonus that we felt like we wanted that ownership ourselves just as much with the music as how we look, our image visually, everything like that.
La Face B : I have a question about the last song of the EP, which is the name. Let’s get the state of play of Black and white and it makes me think like a song of Underworld, the band from the 90s. It’s the way you sing. It’s like a way to bring colours in your music at the end. I was wondering, if it is like a plan for the future to be more music like that?
Chalk : It’s a big influence. Well, yeah, that is. Well, you have cracked it where Conditions will be in colour, whatever that. So you’ve totally got that and there is that slow. We wanted to have a narrative through the EP Conditions as well and we wanted to kind of push you through that and that does feel like a lot of… That feels like colour to us anyway. Well done on the way you said that as well.
Well done because that was the end. It’s like this song is our colour. Yeah, like watching a film, but it’s a black and white. The last thing. The last thing is colour. So, fair Play, well done ! That’s impressive. Definitely and hopefully if people hear us live, they’ll hear. We do have some more songs that are in that vein of Conditions as well, which would just be very simply, yes, some are more colourful, but some are just very black and white as well.
La Face B : You want to keep doing your video for the next songs ? It’s like be a collective and do everything for yourself.
Chalk : Yeah, probably. Who knows what will happen? At the minute, I think we just have to. But obviously, we’d love to collaborate with different artists and things and feature, of course. And we’re excited to. Filmmaking does take a lot of people to make as well. We do make most of our videos, though, with I think three people, maybe four, if we’re lucky. But I was working on a music video a couple of days ago, and I think we had 15 people. Our band is like the anomaly, really, but totally for the stuff we want to explore in the future. I think definitely we will be hopefully just building a team around us that can help us explore things and excite us and inspire us in lots of different ways as well. We’re all for that because it’s such a… Filmmaking is such a collaborative medium and music as well. It’s such a collaborative medium.
La Face B : You’re like a really young band and you’re a lot of likes in music right now. How do you feel like to see the attention about you right now ?
Chalk : Yeah, it’s hard. I think we’re just all trying to balance the music. We all have real work and we’re all trying to balance different elements of life playing with music. But as obviously things have got more intense with the lives that we put more and more time into I think that we’re all together and it’s not always easy. It can be quite hard to sit down and try and come up with something from scratch. The boss is the one who writes the bulk of our composition and starts it off. So it’s… Yeah, it’s not easy, but I think you just have to have other things in life that can keep you in check.
We think all these shows that we’re doing is informing the next set of songs as well. Conditions-EP is based on us just living together in Belfast, our personal lives, but we’ve been able to actually go out and do their shows and you give them good feeling to the faces that’s informing us on our reaction to that. So I think we’ll be okay. But certainly that’s never a walk in the park. I think it’s like to treat every song like it’s our best song. That’s the way that we like to treat as well, giving it a lot of love.
We were perfectionist about things. I think now we’re playing live more where you just have to… We found playing songs live now really influenced stuff. Whereas before we were composing so much before we actually playing to anyone, we could be real perfectionist about it and we spent a long time. But now we feel like the live side of things influences things so much more and it’s allowed us to just try new things and not hold back as much, really, just because it’s thinking it’s not perfect yet. We’re just like, Okay, let’s just go out there and let’s see what people think of it and have that. We’re hoping our songwriting growth of us as people as well.
La Face B : Your life was really intense. I saw you, you were really red. I was not sure. I think it’s interesting because you can see the transition use you can see the transition between the studio and live and I see you as people who like being on stage. It’s not easy to be on stage, I think, when you’re a young band. The plan was not to play Beauregard with your first EP, I think.
Chalk : Yeah, we couldn’t have asked for much more than that. It’s actually so exciting. And hopefully in the future we’ll play again and play more shows here in France as well.
We’ve loved it here and so far it’s such a beautiful place with great people who just love music as well. That’s what we’re all about.
La Face B : Yeah, to see you in Paris !
Chalk : We’d love to. We’d love to play a small club there. It’s really sweaty and just have a different experience in France as well. Because these shows are really cool, big open-air festivals. But we’d love to play those sweaty pub gigs…
La Face B : I have a final question. Do you have any recent favourites to share with us? Like a movie, a book you read recently ?
I just read Giovanni’s room. I’ll just say that because it’s setting targets for. That was great. (laughs)
I’m a big fan of Tim Hecker. He’s like a true electronic artist. He released that album No highs.
It’s a cinema thing. It’s a really good french filmmaker. If anyone hasn’t seen it, just watch La Jetée by Chris Marker. It’s 40 minutes and it’s on YouTube. That’s a huge influence for us who we are as people and our music and our visuals as well. That’s our film reference.
Sans soleil as well. Another Chris Marker. That’s a dark French documentary.
There’s our love, French, and we’re there as well for you.