Chantier des Francofolies: Rencontre avec Yndi, Romane & Zinée

De retour pour une année que nous espérons un peu plus normale, le dispositif d’accompagnement musical qu’est le Chantier des Francofolies à accueilli en bord de mer ses trois premières artistes, début février. Durant une semaine, Yndi, Romane et Zinée ont pu bénéficier d’un accompagnement complet et personnalisé à La Rochelle. Nous partons à leur rencontre afin de parler de leurs différents processus de recherches créatifs, de ce que cette semaine a pu leur apporter mais aussi de jeux vidéo, de l’impact qu’a eu la crise sanitaire dans leurs projets et d’inspirations en tous genres. Enjoy!

Zinée, Chantier des Francofolies @ Caroline Jollin

LFB: Comment allez-vous?

Yndi: Super. Il y a une super ambiance. Je suis déjà venue aux Francofolies mais il y a très longtemps. 

Romane: Je ne suis jamais venue, première fois.

LFB: On se retrouve au Chantier des Francos cette semaine. Vous faites partie de la première session de travail de cette année 2022. Comment appréhendez vous cette semaine? 

Romane: Avec un peu de stress, il faut le dire. On ne savait pas trop à quoi s’attendre. Des choses qui sont remises en jeu, remises en question donc un peu de stress. Lorsqu’on se rend compte qu’on est bien entouré, ça va mieux! 

Yndi: On savait que ça allait être intense. Dès le départ, on voyait le nombre d’intervenants avec les différents ateliers. On est venu en sachant que la semaine allait être très chargée. Et c’est le cas. On est là depuis deux jours et c’est hyper intense. Tu travailles trois heures intensément sur ta voix, ensuite sur ton corps, sur la scène et tout ça dans la même journée. 

« Cette expérience, elle pousse à aller au-delà des limites que tu t’es fixé à un moment donné. »

Romane: Tu n’as même pas le temps de réfléchir tellement que ça va vite et que ça s’enchaîne. Le soir, tu cogites. C’est prenant, c’est très intense. 

LFB: Un dispositif tel que le Chantier des Francofolies semblait déjà être nécessaire il y a quelques années. Il a l’air de l’être d’autant plus depuis deux ans. Nous sommes en milieu de semaine. Qu’est-ce qu’elle vous a apporté cette semaine, tant sur le plan travail que sur le plan humain? 

Romane: Cette expérience, elle pousse à aller au-delà des limites que tu t’es fixée à un moment donné. À te surpasser, à aller là où tu ne serais peut-être pas allé. C’est assez intéressant comme travail à faire sur soi.

Yndi: Ça te force à t’ouvrir aussi. Même si tu n’es pas forcément en accord avec ce que l’on te dit, explorer d’autres choses et même si tu ne vas pas le garder, essayer d’en tirer vingt pour cent, cinquante pour cent. Pouvoir se dire “si je veux, je peux aussi faire ça!” L’essayer, ensuite ça cogite. Tu n’es pas non plus obligé d’appliquer tout ce que l’on t’apprend, tout ce que l’on te dit. En 48 heures, il y a eu déjà beaucoup de réflexion.

C’est physique et mental aussi. Le fait de restructurer un morceau que l’on a l’habitude de jouer depuis longtemps ou le fait de poser sa voix différemment. Étant donné que l’on a l’habitude de le faire autrement, c’est du coup très mental. Quand on fait de la musique, on est en studio, en répet, en résidence pour le son, pour les lumières et ensuite on est en concert, en tournée. Entre deux, on peut réfléchir à ce que l’on fait sur scène mais ces moments peuvent être rares. Tout s’enchaîne donc c’est cool de pouvoir se poser.

Zinée: Il y a beaucoup d’informations, beaucoup de domaines qui sont exploités dans un large spectre et des choses hyper personnelles, tout de même. Qui touchent au-delà de la musique aussi. Qui te positionnent à réfléchir autrement. Là, nous sommes obligées de penser collectivement. On a chacune notre projet mais nous avons des moments où l’on échange ensemble. Ça prend beaucoup d’énergie et ce n’est pas tant physique.

Romane, Yndi, Zinée, Chantier des Francofolies 2022 – @ Caroline Jollin

Tu es constamment dans un processus de recherche. Il y a de bonnes choses à reprendre et, je parle en mon nom, de choses auxquelles je n’avais pas pensé à explorer par moi-même. À notre stade de développement, c’est déjà énorme d’avoir la chance de pouvoir faire ça. Il y a des artistes confirmés qui n’ont pas eu la chance de passer par un tel processus. C’est fatigant mais c’est de la très bonne fatigue. Quand tu rentres, tu t’écrases! C’est de la bonne intensité et nous sommes toutes dans le même bateau. 

Yndi: Nous avons nos musiciens qui participent amplement aussi! Nous sommes un sacré groupe. Ils font du sport avec nous, il y a un truc d’équipe qui se crée!

Zinée: Ils pourraient tellement esquiver! /rires/ Petite esquive à 9h!

Yndi: Ils sont hyper investis. Il y a réellement cet esprit d’équipe qui se crée. Tu as envie de donner aux autres. Tu reçois beaucoup donc c’est vraiment important une fois que tu y es, ce moment-là et ce processus sont essentiels à différents niveaux pour te découvrir. Comme tu le disais Zinée, il y a des choses auxquelles nous n’aurions peut-être pas pensé. 

Zinée: J’ai fait des choses très liées au corps. Prendre une musique, la détacher, savoir comme tu l’exprimes, ça te replonge dans ton processus créatif plein bar que tu as pris il y a six mois, un an, deux ans. On est tellement en automatisme, là, pour le coup, tu décèles petit à petit le puzzle. 

LFB: Un vrai travail scénique et d’accompagnement avec des professionnels commence ici, à La Rochelle, lors d’une session. Vous repartez au bout d’une semaine. L’évolution se fait réellement dans les prochains mois, sur scène. Est-ce facile de laisser des personnes rentrer dans son projet, dans son univers? 

Zinée: Ça dépend! Ce n’est pas facile mais d’un côté lorsque nous avons déposé notre dossier et que nous souhaitions venir, nous en avions envie et nous étions en attente de ça. Et le contexte fait que, de mon côté, je suis beaucoup plus ouverte qu’en temps normal. Si après un concert, quelqu’un venait me faire une remarque, je ne me serais peut-être pas remise en question. Alors que là, c’est le contexte! Je suis dans une disposition où de toute manière, je suis là pour ça. 

« Avoir un avis extérieur, ça aide et ça te pousse à aller au-delà de ce que tu faisais avant. »

Zinée, Chantier des Francofolies 2022
@ Caroline Jollin

Les intervenants sont tous hyper bienveillant. Il n’y a pas de hiérarchie chelou, de “ouais, je sais, j’ai vingt ans de scène! » En plus, ils ne font pas du tout la même chose au niveau de la musique, c’est très personnalisé. Si tu sautes partout, ils vont peut-être te faire penser au silence, à respirer. Si tu es statique et que tu ne bouges pas, ils vont venir chercher à te bouger davantage. Même donner des conseils totalement opposés à deux personnes et ils vont vraiment faire par rapport à toi. C’est une chance en mode Star Ac’! /rires/

Romane: Comme tu le disais, tu es dans un mood ouvert. On est là une semaine donc quant à faire, prendre toutes les informations. Avoir un avis extérieur, ça aide et ça te pousse à aller au-delà de tes limites et de ce que tu faisais avant. Ça remet beaucoup de choses en question. C’est une dynamique où tu es amené et poussé sans cesse. Comme on disait, c’est assez fatigant émotionnellement et mentalement. Tu es toujours dans une dynamique de travail. 

Zinée: Aussi, ils ne s’imposent pas à nous. C’est ce qu’il faut comprendre. Ils ne sont pas en train de te dire que ce que tu fais est mal ou non mais c’est plus des “dans mon axe, tu peux faire telle chose ou telle chose..” En tant qu’artiste, tu sors de scène, il y a un peu d’ego tout de même. Mais là, tu es face à des gens qui ont de l’expérience. Ils t’ouvrent une porte, tu test, c’est cool, tu n’aurais peut-être pas pensé à cet axe. 

LFB: Il y a un point que vous avez en commun, vous avez déjà un pied bien ancré sur la scène musicale. Malgré les deux dernières années, on parle de vous, le public suit ce que vous faites. Est-ce important pour vous de construire une relation avec ce public? Comment vous y prenez-vous? Les réseaux sociaux ont-ils une place importante dans vos projets?

Yndi: Les concerts, c’est compliqué. Avec les annulations, on ne sait jamais vraiment ce qui est confirmé ou pas. Forcément, nous avons eu des échecs, des déceptions, en 2020, en 2021, comme tout le monde. Et pas que les artistes. À la base, je devais avoir une formation un peu plus lourde. On l’a réduite mais nous avons tout de même réussi à faire de superbes choses. Ce sont des questions d’adaptation. Évidemment, on doit faire des croix sur certaines choses. Par rapport au public ou au concert mais on trouve un moyen. Il faut être encore plus créatif! 

Zinée: Ça a créé quelque chose. Il faut prendre la chose positivement. Si on s’en sort, là, si on a su exister à cette période, lorsque ça va reprendre à la normale, ce sera dingue. Les gens ne nous ont pas rencontrés en direct, en premier temps. Certains t’ont supporté sans avoir eu la chance de pouvoir te voir en concert, à la sortie de ton projet. C’est fort. Le jour où tu vas pouvoir les rencontrer réellement et régulièrement, ça va être easy. 

Yndi: Je pense que les gens en auront trop envie. Ils se sont rendu compte que ça leur a manqué et c’est déjà le cas! Les festivals, les concerts, ça manque au bout d’un moment. Quand ça reviendra, le public aura surement d’autant plus envie de découvrir des artistes. J’essaye de voir ça positivement. Après, c’est sûr que c’est compliqué. Pour toutes les personnes qui sont un peu invisibles dans la musique. Les ignés sons, lumière… Il y a tellement de monde. Le public vient en concert, ils ne voient pas un groupe sur scène. 

« L’image est un travail qui se fait par les clips et par l’image que tu renvoies sur scène. »

Zinée: Ce sont surtout les technicien.nes qui ont subis la chose pleinement.

Yndi: Il y en a beaucoup qui ont arrêté, qui ont changé de voie. Ce n’est pas évident mais on s’en sort.

Yndi, Chantier des Francofolies 2022 – @ Caroline Jollin

Zinée: On s’en sort carrément, il y a pire comme métier. C’est partie remise.

LFB: Ce qui vous rassemble également, c’est cet aspect à l’image dans vos projets. Je pense à vos clips, à vos pochettes d’EP ou d’albums, qui sont travaillés. Apportez-vous une place importante à cette image dans votre projet? 

Yndi & Zinée: Alors oui, ensuite nous avons des styles très différents.

Romane: Nous avons des choses très différentes mais nous sommes toutes singulières dans ce que nous faisons. Pour ma part, je pense que l’image est un travail qui se fait par les clips et par l’image que tu renvoies sur scène. Ca justement, c’est quelque chose que l’on travaille sur scène. C’est quelque chose qui est ancré en nous, en tant qu’artiste. L’image que l’on renvoie aux autres et l’image que l’on a de nous également. 

Yndi: Je voulais faire du cinéma avant de faire de la musique donc l’image c’est ultra-important. C’est pour ça justement que dans tous mes clips ou autres, je n’apparais pas. J’ai fait des dessins animés ou du collage. J’ai vraiment voulu comme un univers visuel qui n’était pas forcément relié à moi, à ma personne. Plus à ma musique.

C’est un moyen d’expression qui est extrêmement fort et qui m’intéresse parfois même davantage que la musique! En 2021, je n’ai rien écouté mis à part un ou deux albums mais j’ai vu tellement de films! C’est aussi ce qui fait la musique d’une manière. J’essaye de retranscrire en musique des images. J’aime quand des artistes proposent un univers visuel. Les gens sont aussi assez friands de ça aussi.

Zinée: La première chose que tu vois dans la musique c’est une pochette et, ensuite, tu écoutes. C’est le premier truc qui marque les gens. Moi aussi je faisais du cinéma avant tout. Pour le coup, je me montre un peu. Je choisis comment me montrer. Le nerf de la guerre aussi, c’est de trouver une identité, la développer. Justement, je travaille qu’avec un mec qui s’appelle Bouherrour pour la pochette. Je n’ai pas de pochette avec mon visage, c’est du graphisme. Ça permet de développer des propos que tu n’aurais peut-être pas le temps de développer si tu étais en tournée. Là, on a le temps de se poser sur des processus.

On est en train de créer un truc, ça va prendre un an, un an et demi. Si la situation n’avait pas été la même, ça n’aurait peut-être pas eu le même impact. On est dans un métier où ton cerveau est constamment allumé et réactif. On se nourrit de tout ce qui nous entoure. Il y a énormément de choses qui se passent aussi, de monde qui fait de la musique. Autant se singulariser dans ce que l’on fait. Je pense que c’est ça la clé. Faire comme tu le sens. Si tu ne te sens pas de te montrer, que tu as une entité. Je trouve ça hyper important. Ça fait beaucoup de taff la musique en vrai. 

« Cette semaine, je la prends réellement comme une occasion de me surpasser et de me diriger vers l’inconnu. »

Yndi: Ouais! Je me souviens du premier confinement.. S’il n’avait pas été là, on aurait sûrement tourné plus de choses mais vu que les plateaux étaient fermés, c’était la galère! On a fait une vidéo session live mais en réalité, c’était si galère à mettre en place avec la situation. C’est une des raisons pour laquelle, ça m’a confirmé de faire de l’animation et du collage. Je le voulais dès le départ mais avec le Covid qui est arrivé, je me suis dit que c’était le moment! Et je n’étais pas la seule personne! Tous les studios d’animation étaient pris d’assaut. Mais tu as raison Zinée, tu es toujours en action et tu dois t’adapter tout le temps.

LFB: J’aimerais bien que l’on parle de vos projets respectifs. Romane, j’ai cru comprendre que tu viens d’un milieu où la musique n’était pas l’élément essentiel. Y a-t-il eu un moment particulier dans ton parcours où tu t’es dit, que là, maintenant, c’était le moment d’y aller et que c’était ce que tu avais envie de faire?

Romane: Je viens d’une famille avec pas de musiciens du tout. Mon père écoute beaucoup de musique. Je pense que j’ai tout de même baigné dans un environnement assez musical. J’ai vraiment commencé à composer et écrire en solo. J’ai eu un parcours scolaire assez classique. Je suis partie à la fac, après un an de droit, je me suis dit que ça n’allait pas le faire /rires./ Ça a probablement été le déclencheur de “qu’est-ce que tu aimes faire, quelle est ta passion?

À partir de là, je me suis lancé. Mon projet est de faire de la musique et je veux faire ce que j’aime. Ça a été un déclencheur mais nécessaire. J’ai toujours su quelque part en moi que je voulais faire de la musique. C’est tout de même revenu d’une manière ou d’une autre. 

LFB: On va te suivre aux alentours les prochains mois, je pense au festival Nouvelles Scènes de Niort. Ton passage au Chantier a-t-il fait naître, jusqu’à aujourd’hui, de nouvelles idées pour tes futurs scènes? 

Romane: Justement, tu es poussé à faire des choses que tu n’as pas faites avant. Quand tu les fais, tu te dis que tu aimes bien faire telle chose et que tu aimerais bien prendre telle ou telle direction sur scène. Cette semaine, je la prends réellement comme une occasion de me surpasser et de me diriger vers l’inconnu. Même si c’est effrayant, souvent tu te dis que tu ne pourras pas faire telle ou telle chose. Cependant, là, tu es dans le contexte et tu es entouré pour, tu le fais et ensuite ça peut matcher et ce sont des choses que tu vas reproduire sur scène prochainement. On a réduit la formation pour cette semaine, pour essayer d’explorer au maximum plein de possibilités nouvelles. 

LFB: Zinée, il y a quelque chose que je trouve dingue chez toi c’est ce contraste que tu arrives parfaitement à gérer entre des sons où on peut retrouver ton côté presque enfantin et d’autres, où tu vas être beaucoup plus cash, plus brutale. Comment se passe ton processus d’écriture et d’enregistrement en studio? 

Zinée: J’écris tous les jours. Je ne peux pas faire autrement, c’est vital. J’écris au moins un morceau par jour, j’essaye. Sinon, dans mon processus créatif, je fais partie du collectif 75e Session. J’ai un directeur artistique qui s’appelle Sheldon et qui est le fondateur de la 75e. Souvent, on commence une prod à deux, on met juste un synthé, pas d’éléments rythmiques. J’écris beaucoup, je pose et ensuite on construit sur ça. Ça se fait souvent comme ça.

Après, souvent, on se pose avec le synthé en fait on change carrément le synthé par-ce qu’on se rend compte de certaines choses. Ça bouge souvent et ça se fait principalement en studio mais ce sont de longs moments. Ça peut durer dix heures, quinze heures en studio. Nous sommes sur de longues périodes et de réflexions. On peut faire une quarantaine de maquettes et en choisir que quatre. On fait de la musique tous les jours!

« Lorsque j’ai une idée, je suis obligé de rester hyper longtemps avec. »

LFB: J’aimerais beaucoup que tu nous parles de tes influences. Est-ce qu’elles sont que musicales? T’inspires-tu des gens que tu rencontres?

Zinée: Je viens du cinéma aussi du coup. Je suis très inspiré par les lieux et les couleurs. C’est ce que je voulais faire à la base. Je voulais soit travailler en déco, soit aux lumières. En mode technicienne! 

Yndi: Cargo pants avec tous pleins d’outils! /rires/

Zinée: Almodóvar est un réalisateur qui m’a beaucoup suivi. Il a une utilisation des couleurs qui me met des gifles en vrai! Je suis fan des couleurs très vives. Quand il y a des émotions tout autour, ces problématiques elles m’interpellent. Sinon, c’est très musical ou sinon un lieu. Dans la rue, un endroit où j’ai vécu un moment. Quelqu’un qui me parle d’un lieu, c’est quelqu’un que j’apprécie, je passe devant ce lieu, sans cette personne, je me dis « mais attend, qui est-ce qui a construit ça, comme ça a été fait? » L’apport au lieu, le cinéma, la musique bien sûr. Que ce soit du flamenco traditionnel, de la pop, du rap, j’écoute plein de choses. Ça fait déjà beaucoup! Les jeux vidéo aussi! On est connecté sur ça avec Yndi!

Yndi: Ahh, la base! C’est parti en geekage sévère hier soir. C’est une de mes influences principales. On a fait un mini-jeu pour un de mes sons. Le clip pour le morceau Nuit, j’ai travaillé avec un concepteur de jeu. Le jeu, on l’a fait avec des manettes et ensuite on l’a monté, le code existe. On ne pouvait pas le mettre à disposition du public, c’était impossible. On a reproduit des niveaux, des lieux de jeux qui m’ont influencé. 

Zinée: Vive les jeux vidéos! /rires/

LFB: Yndi, j’ai cette impression que tu es hyper ouverte aux champs des possibles dans ta musique. Te fixes-tu des limites dans ton processus créatif? Savais-tu où tu voulais aller en écrivant ton dernier album?

Yndi: Non! Si je savais, j’aimerais bien mais le problème c’est que je ne sais jamais où je vais. J’ai passé cinq ans sur cet album. Il a eu plusieurs versions, de formations. Je travaille en accumulation. Je suis un peu fasciné par les artistes, comme en jazz, qui sont en impro. Lorsque j’ai une idée, je suis obligé de rester hyper longtemps avec.

Zinée: C’est un autre processus mais c’est hyper intéressant!

Yndi: J’aime beaucoup ce processus-là aussi. J’ai l’impression que ces morceaux sont des tranches de vie. Je vais dans tous les sens. C’est une sorte d’accumulation. Après, je savais dès le départ que je voulais m’intéresser à mon origine, donc à la musique brésilienne. Ça a commencé par un travail de recherche au niveau des percussions, de l’histoire de ces percussions.

Ma famille aussi, avec ma grand-mère. Ça répondait à des discussions que l’on a eu dans ma famille, des moments que j’ai vécus également. Finalement, j’ai fini par travailler avec un concepteur de jeux vidéo! /rires/ Mais c’est ce que j’aime. Je ne suis pas intéressé par le fait de faire quelque chose de parfait. Je préfère proposer plein de choses et je suis sûre que dans quinze ans, mon album sera bien et je n’ai aucun doute là-dessus. 

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