chest. : « On continue d’enregistrer pour un album »

À peine un an après avoir secoué la scène avec leur morceau Going Clear, les Français de chest. franchissent une nouvelle étape : se produire à Rock en Seine, et ce, pile en même temps que leurs idoles de Fontaines D.C.. Un dilemme cruel, mais loin de les freiner : le quintet a offert un show incandescent, l’un de ceux qui ont redonné des couleurs à une édition parfois en demi-teinte. Quelques heures avant leur prestation, La Face B est allée à leur rencontre pour parler du festival et de leur avenir. Et l’actualité est brûlante : leur nouveau single, Entertainment, vient tout juste de paraître ce vendredi 5 septembre.

©Crédit photo : Alexia

La Face B : bonjour. Comment vous sentez-vous avant ce premier concert à Rock en Seine ?

Elliot : Super bien.

Nicolas : Ouais, ça va. Je pense qu’on va stresser à partir des balances. Pour l’instant, c’est juste le kiff. On réalise qu’on vient pour la première fois en non-client.

Alexis : Moi, je suis dans le denier encore.

Thibault : J’arrive pas à pisser (rire)

La Face B : Avez-vous un rituel avant de commencer vos concerts ?

Thibault : Il y a Elliot qui fait des vocalises, et nous on se fout de sa gueule. (rire)

Elliot :Pilou fait aussi ses étirements. Mais ça, c’est parce qu’il pense qu’il a des problèmes de circulation quand il n’en a pas.

La Face B : On s’est rencontrés en février avant votre première petite tournée de concerts ? Parce qu’on s’est vus avant votre release party.

Elliot : C’était très cool. On a quand même beaucoup de chance. Cette année, on a pu faire des concerts avec pas beaucoup de groupes qui ont aussi peu de temps d’existence ont pu faire. Donc en vrai, tu progresses vite et puis surtout, c’est un gros kiff.

Nicolas : Je dirais que depuis les premières parties avec DITZ, on s’est professionnalisés. On a fait des grosses scènes. Et maintenant, tous les concerts qui suivent sont dans cette même veine-là.

Elliot : Toi, t’es professionnel ? Moi, je ne le suis pas ! (rires)

La Face B : Vous allez jouer sur la scène Nouveaux Talents. Et parmi les artistes qui y ont joué, il y a eu DBFC, Feu ! Chatterton, Gwendoline, Last Train, Lysistrata, MNNQNS, Rendez-vous, Structure, Psychotic Monks, Zaho de Sagazan Lequel de ces groupes vous inspire plus pour votre projet ?

Elliot : Les Psychotic Monks. On est hyper fans de leur travail et de leurs qualités humaines.

La Face B : Jouer à Rock en Seine, est-ce votre rêve ultime d’y jouer. Ou ce serait un autre festival ?

Elliot: C’est le festival où je suis le plus allé dans ma vie. Je viens quasi tous les ans, depuis genre 2010. Et c’est vrai que comme quand t’es jeune, c’est toujours les premiers festivals que tu fais où tu te dis « Putain, ça serait trop cool un jour de jouer là.» Doncc’était un peu le genre de festival que je voulais faire dans ma vie au moins une fois.

Nicolas : Moi, je suis très honoré de jouer à Rock en Scène, mais si je devais en choisir un vraiment en rêve ultime, c’est peut-être Glastonbury. Parce que j’ai vu tellement de vidéos plus jeunes, c’est tellement iconique. Mais Rock en Scène, c’est déjà très bien, c’est vraiment inespéré pour nous.

Thibaut : Ici c’est un rêve quand même, parce que je suis venu il y a trois ans pour voir FontainesDC. Et là, on joue en même temps que eux. C’est un petit step de fait, c’est cool.

Alexis : Je ne suis jamais allé à Rock en Scène. Je découvre…

Pilou : (qui vient d’arriver pour l’interview) Glastonbury !

La Face B : Quel était votre meilleur souvenir, en tant que spectateur à Rock en Seine ?

Elliot : Peut-être le concert de Kasabian quand ils étaient en tête d’affiche. C’était vraiment incroyable. Mais le meilleur, pour moi, c’est LCD Soundsystem l’année dernière.

Pilou : De ce que j’ai pu voir, c’est Massive Attack, l’année dernière.

Nicolas : Je n’ai fait que deux éditions de Rock en Scène, et je dirais que c’est Massive Attack. Je connaissais, mais j’étais pas spécialement venu pour ce groupe-là. Le fait de s’y arrêter et d’écouter, j’ai pris une claque d’autant plus grosse. Une belle surprise !

Thibault : C’était DIIV. C’était la première fois que je les voyais, c’était trop bien. Et à la fin, on a fait les groupies, on leur a filé un CD à nous, et ils ont planté le CD sur scène, du coup, c’était cool !

Alexis : Du coup, pour ça… Je suis jamais venu. (rires)

La Face B : Dans cette programmation de 2025, quel est le groupe que vous attendez le plus ?

Chest. : (ensemble) Qu’on pourra pas voir, du coup (rires). Fontaines DC !

Nicolas : Non, moi, c’est Queens of the Stone Age car c’est le groupe sur lequel j’ai grandi, et que j’ai le plus écouté. Mais bon, on va dire que je suis dans le déni.

Alexis : Moi aussi, je dirais peut-être plus Queens of the Stone Age, parce que j’ai écouté ça pas mal au lycée et tout, et je les avais déjà vus à Bercy, j’avais bien aimé.

Pilou : Fat Dog aussi.

Chest. : (encore ensemble) Ouais, mais on ne le verra pas non plus avec les interviews (rires)

La Face B : On va parler un peu de votre futur et de vos prochains concerts. Vous allez jouer à l’étranger, le Misty Fields Festival aux Pays-Bas, le Kinett Kusel en Allemagne et une mini–tournée en Angleterre, début janvier. C’est un pas important, et je reviens à ce que tu as pu dire sur la pré-professionnalisation dans le métier, Nicolas. Assumez-vous de plus en plus votre avenir en tant que musicien en parallèles de vos métiers d’à côté ?

Nicolas : Ah, c’est une question intéressante : Je pense que la dernière fois qu’on s’était vus, il y avait la blague qu’on travaillait tous au Supersonic. Moi, je change de boulot à la rentrée pour rester très proche en allant à Take Me Out. Ça débloque cette contrainte où Elliot et moi avions exactement le même poste. Donc, c’est un tout petit pas de côté, mais qui va permettre de décoincer nos disponibilités pour certaines dates.

Elliot : Pour le moment, le groupe chest. reste toujours un truc à côté. Et c’est un bonus. Parce qu’on a aussi la chance de pouvoir faire ça sans trop se poser la question de sacrifier nos vies professionnelles. Et je pense qu’en vrai, c’est un confort.

Pilou : Mais si on est amenés à accumuler des dates comme en ce moment dans l’année, je pense que c’est une question auxquelles on va devoir se poser

Nicolas : On attend que ça arrive avant de se poser la question. On ne veut pas en faire des plans sur la comète avant que ça arrive. Il y a deux dans le groupe qui sont déjà en intermittence et qui seraient, à mon avis, tout à fait prêts à compléter leur métier d’ingé-son par un métier de musicien.

Elliot : On sait qu’on a quand même beaucoup de chance dans le sens où on fait quand même des métiers qu’on aime, dans le milieu qu’on aime. Ce n’est pas comme si on lâcherait un travail purement alimentaire pour faire ça. On a une relation plus personnelle avec le travail qu’on fait. Donc forcément, ce n’est pas évident. C’est moins évident de juste dire je vais lâcher mon taf ou je pose dans un resto pour aller faire des concerts.

La Face B : Parlons de l’actu toute chaude. Votre nouveau single sort le 5 septembre. Alors à quoi faut-il s’attendre et où a-t-il été produit ?

Elliot : On a eu beaucoup de chance de pouvoir enregistrer ce nouveau single au studio de La Frette. Il s’appelle Entertainment

Pilou : Avec un E.

Elliot : Non, il n’y a pas de E. Oui, il y a un E au début mais pas au milieu parce qu’on ne sait pas écrire ce mot apparemment. On ne sait pas l’écrire. En fait, je ne sais pas, j’ai buggé sur le mot et je l’ai mal écrit. Donc il fallait refaire l’artwork ! Sinon on a eu de la chance. Thibaut travaille à La Frette. On a pu faire 3-4 jours là-bas et on a enregistré plusieurs morceaux. L’idée, c’est un peu de continuer d’enregistrer pour un album mais aussi de sortir des titres au fur et à mesure en enregistrant un album.

Nicolas : C’est aussi peut-être la première fois qu’on travaille avec quelqu’un qui produit plus ou moins. Il s’appelle Anthony Cazade. Il a accessoirement enregistré Fontaines DC et Arctic Monkeys. Et c’est la première fois où il y a quelqu’un d’extérieur qui a apporté des idées sur le morceau, etc. Il y a des idées un peu plus léchées dans la production, des sons plus synthétiques. Il y a un petit gap aussi en terme de production.

La Face B : Donc l’idée, d’ailleurs, c’est d’avoir un album. C’est-à-dire que vous avez déjà 7-8 nouveaux morceaux de prêt ?

Elliot : Non ! On va travailler sur l’album tout en sortant de nouvelles choses. C’est-à-dire l’inverse du schéma classique actuel : sortir l’album puis des morceaux. On veut quand même pouvoir garder notre spontanéité et de se dire que les morceaux vont sortir et que la plupart d’entre eux se retrouveront sur l’album. Mais l’album, il sera fini quand il sera fini. Et on ne veut pas s’empêcher de sortir de la matière et de proposer des morceaux entre temps sans se mettre la pression !

La Face B : Dernière question, on se donne rendez-vous ensemble à Rock en Seine, dans quelle année et sur quelle scène ?

Thibaut : Ah, Pilou va le raconter. Il a prévu un truc.

Pilou : Hier, j’étais bourré. je ne sais pas, j’ai établi un truc, après à vous de me dire si c’est présomptueux. Je me suis dit, allez, dans 7-8 ans, le Main Stage à 15h !

Elliot : Oh ! Il faut être patient ! Moi, dans 7 ans, je suis mort, frérot (rires)

La Face B : Merci à tous !

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