On était dans les coulisses du Café de la Danse pour… Chien Noir

Mercredi 15 mars, Chien Noir célèbre sa première grande date parisienne en solo, au Café de la Danse. Afin d’immortaliser tout ça, La Face B l’a suivi de la préparation du show, au show lui-même. Immersion avec Jean et son équipe.

chien noir
© Charlotte Engel

On arrive en début d’après-midi devant le Café de la Danse. La voix de Chien Noir raisonne depuis la rue déserte. À cette heure, Bastille fait la sieste. Ses travailleurs digèrent devant leur écran. La manager, Maylis, nous ouvre la grande porte ardoise donnant sur une salle vide. 500 places vacantes et nues sous les yeux ébahis. Jean fredonne justement ces paroles. On reconnait aussi Tour du monde. Focus sur sa musique, il nous adresse un clin d’œil à défaut de pouvoir saluer pour le moment.

Les balances battent leur plein, plutôt que de l’interrompre on se dirige vers la loge où se trouvent la set list annonçant l’ordre des chansons et d’autres indices sur la prestation à venir. On nous tend notre badge all access pour déambuler en toute liberté dans la salle de spectacle. Pas peu fiers. Jean aussi est enfin libre. Il travaille l’intro et ça n’a pas l’air de lui plaire. Il s’octroie une cigarette d’inspiration et nous livre ses premières impressions au passage. Un enthousiasme et une confiance en émanent : « On n’a jamais été aussi prêts. » nous dit-il. Encore deux ou trois réglages sonores et il sera au point. Il reconnait les compétences et l’humanité de son équipe. Il reconnait sa chance. Nous on pense qu’il l’attire, cette chance.

Nos premiers clichés se cherchent un peu. Difficile de suivre les essais de lumière. Mais très vite on s’y acclimate et on saisit notre chance de circuler librement sur les planches, avant le grand soir. Jean ajuste l’intro.

Perfectionniste, Chien Noir sait se faire entendre autant qu’il ne parvient à cacher sa joie lorsqu’il se rapproche de ses attentes. Il s’enthousiasme comme un enfant. Il aspire au beau, comme sa chanson. Rigoureux et travailleur, il sait aussi accueillir la spontanéité et ce, en osmose avec son public auquel il accorde une confiance aveugle. Cette préparation n’empêche pas l’émotion de le saisir par surprise et de le parcourir d’un frisson jusqu’à la fin du concert. Il se laisse porter par le vent. « Je suis le vent », dit-il. Il débute avec Lumière bleue toute la salle plonge dans un brouillard azur. Nos visages en prennent la teinte, on croirait voir la mer face à un ciel d’été. Nos corps se meuvent comme des vagues dans l’océan agité.    

Beaux : c’est probablement cette chanson qui nous a le plus marqués. On ne se remet pas de son interprétation et de son « on est beaux… pas vrai ?! » sorti du cœur. Un live de Chien Noir réunit deux éléments indispensables : une mise en scène travaillée et une spontanéité propre à sa générosité d’âme, à sa sincérité.

À mi-parcours, il brandit sa guitare et s’exclame : « Ça va danser ! » Message entendu. On agite la tête en cadence sur Drôle de vie et son rythme plus groovy. Certains osent une petite chorégraphie.

Le temps s’arrête. On en laisse tomber les appareils photos. On confond déjà « le jour et la nuit » quand il annonce la fin. Certains sifflent des « Encore ! Encore ! » mais Jean n’a pas l’air décidé à partir vraiment. C’est une deuxième partie de soirée qui se prépare, ainsi que l’inattendu : plusieurs titres exclusifs chantés dans les tribunes, acoustique. Chien Noir glisse même un trait d’humour : « Et si on faisait un petit feu de camp ? » Il suggère à son public de former en cercle, autour de lui. On chante avec lui. Ému, il fait plusieurs faux départs et ses maladresses nous attendrissent. Une jeune femme lui suggère d’en chanter une autre : Quelle importance.

On trouve le titre à propos. Oui, quoi de moins grave que d’écouter son corps réagir à ce trop-plein de joie. Il le dit, il le clame haut et fort : « Quelle joie de vous voir tous là, au complet, dans ce Café de la Danse. » Plus rien d’autre ne compte. Un cylindre lumineux venu d’en haut, dessine un masque doré sur son visage. Pour lui c’est un miracle d’être ici parmi nous, face à cette foule réceptive à ses mots et à ses gammes. Chien noir respire à l’air libre. Il puise son oxygène dans cette salle tamisée et nous renvoie cette énergie, décuplée.