Les clips de la semaine #187 – Partie 1

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Sans plus attendre voici la première partie de notre 187ème sélection.

Silly Boy Blue – Hate, Forever

Au centre d’Eternal Lover, l’excellent second album de Silly Boy Blue, se trouve un morceau puissant et virulent : Hate, Forever.

Dans ce morceau, Ana règle ses comptes de manière frontale, que ce soit dans les mots ou dans le son. Une pièce importante, qui lui permet de relâcher sa colère et d’anéantir un lover qui l’a sans doute bien trop fait souffrir. Dans l’album, cette prise de conscience est réellement un game changer, une sorte de prise de conscience qui permet à Silly Boy Blue de reprendre le contrôle, de s’émanciper aussi d’une certaine image qu’on lui donne trop souvent.

Pour l’accompagner, il était donc hors de question de donner les rênes à quelqu’un d’autre. Il fallait que ce soit elle qui dirige et imagine ce clip. Accompagnée de Jean-Maxence Chagnon, elle s’est donc débarrassée des chichis, de la politesse et d’une certaine forme de glamour pour proposer une vidéo intense qui sent le souffre, la violence et le sang.

Pas besoin d’en faire trop pour créer de la tension, le regard habitée et le choix d’une tenue bien sentie sont suffisant. On se retrouve donc directement dans l’action, une sorte de fuite en avant d’un lieu et d’une histoire dont on ne saura rien. Un mystère qui nous entraine dans le sillage de Silly boy Blue, en pleine nuit dans une ruelle sans nom. Et on n’a besoin de rien de plus pour ressentir toutes les émotions qui émergent de ce morceau.

Un clip parfait pour annoncer le lancement de sa tournée. De notre côté, on a déjà prévu de la retrouver à Paris, Caen et Lille. Et vous, on vous retrouve où ?

Vincent Khouni – La Même Histoire

La vie met parfois des jalons étranges dans nos existences. En achetant un appareil pour la création de son premier album, Vincent Khouni ne pensait pas trouver un message étrange qui donnerait le nom à celui-ci : 8:12 pm.

Cet enregistrement, on le retrouve au début de La Même Histoire, pièce qui termine ce premier long format. Un morceau poétique, hypnotique, une sorte de boucle dans le son et dans les paroles comme cette histoire qui se répète encore et encore. On se laisse embarquer par les ambiances, les sons oniriques et parfois inquiétant qui habitent La Même Histoire.

Pour l’accompagner, et fête dignement la sortie de l’album, Vincent Khouni fait une nouvelle fois confiance à Philippe Beauséjour, qui nous entraine une nouvelle fois dans un clip qui mêle avec brio animation et collage. Des êtres sans visages se promène devant nous, alternant avec des animations de Vincent Khouni en pleine création/ interprétation de ce morceau.

C’est beau, lumineux et coloré, une sorte de making-of animé de ce morceau accompagné de moment d’étrangeté bien senti.

Une manière idéale de lancer l’histoire de 8:12 pm avant de retrouver Vincent sur les scènes du Québec et, on l’espère, de France.

Fleur bleu·e – L’été ivre

Cette semaine, on a dit au revoir à l’été pour saluer l’automne. Comme un clin d’œil, c’est le moment qu’à choisi Fleur bleu.e pour dévoiler l’été ivre, second extrait de Unrequited Love attendu pour le mois d’octobre chez Pan European Recording.

Ce morceau, porté par la voix de Delphine, jouit d’une certaine langueur, comme si il avait été composé sous le soleil qui frappe, donnant au morceau cette sensation à la fois tendre et moite d’une chaleur qui nous frappe le corps et le coeur. On se laisse bercer par cette douceur qui nous envahit, le morceau ayant la très bonne idée de jouer sur les sensations et sur des sonorités de guitare qui nous font planer.

Pour accompagner le morceau, Fleur bleu.e nous offre une carte postale visuelle confectionnée par leur soin. En caméra embarquée, ils nous entraînent avec eux dans leur voyage, celui dont parle le morceau : un retour aux sources après une absence importante. Direction donc l’Île Maurice à la (re)découverte des racines de Delphine. On suit le duo dans leurs aventures, entre visite à la plage, retrouvailles familiales et temple.

Pour le reste, ils nous donnent rendez vous le 10 novembre prochain à La Boule Noire pour leur release party en compagnie de leurs guests.

Chien Méchant – ÉTOILE FILANTE

En suivant l’étoile filante de Chien Méchant, notre regard se perd et la direction sonore est assez évidente : le futur.

Un morceau qui, en jouant avec les codes 80’s, nous entraîne dans une certaine idée de la science-fiction comme on l’aime. Ça groove sec, ça nous emballe et entre la voix grave et celle bien vocodée, on se retrouve embarquée dans tout un tas d’images et d’idées qui nous rappelle notre enfance, celle où on laissait vagabonder notre esprit pour créer des histoires où les héros s’envoler vers l’espace. Il ne manquerait qu’un solo de saxophone pour parfaire le tout … rectification, il est bien présent lui aussi !

Pour l’accompagner, le groupe a fait appel au grand ami/ennemi du moment : l’intelligence artificielle. Le résultat est explosif et coloré et permet à Chien Méchant de développer une imagerie qui rappelle bien les influences de son morceau tout en s’autorisant un univers foisonnant qu’ils n’auraient sans doute pas plus s’offrir autrement.

Tout ce qu’on aime au final avant de retrouver le groupe en concert à La Maroquinerie en janvier prochain.

Ulysse Manhes – Grandeur et décadence

Nouveau single d’un EP intitulé Nos désirs provisoires à paraître le 10 octobre prochain, Grandeur et décadence est un titre révélateur de l’univers poétique d’Ulysse Manhes.

Dans un clip en ombres chinoises inspirées des œuvres de Michel Ocelot – à qui l’on doit les admirables KirikouPrinces et princesses ou encore Azur et Asmar – réalisé par Emile Thevenin et une équipe de 12 techniciens, le jeune chanteur amiénois décortique la mécanique des sentiments quand celle-ci commence à connaître la rouille. Corps qui prennent leurs distances, monologues désespérants, sentiments consumés, tentatives de réconciliation quand on est pris dans sa tempête intérieure, les silhouettes illustrent le couple qui s’use pour mieux se reconquérir et retrouver l’étincelle du début. Jusqu’à redevenir flamme ardente.

Ulysse Manhes est un cocktail aux ingrédients bien français ; la douceur d’un Alex Beaupain qui côtoie l’amour des mots d’un Alain Bashung et la fantaisie d’un Alain Souchon.

ATOEM – Uprising

Premier album baptisé Entropy dans les bacs depuis vendredi – on vous fait la chronique tantôt – , on attendait un clip et c’est tombé sur le neuvième morceau : Uprising.

Après avoir bossé sur le complètement décalé Sinking ocean, le duo improvisé Sohier / Chevalier est de retour et s’est encore bien amusé pour le clip du morceau le plus indus de l’opus – coucou la rime ! -. Dans ce nouvel épisode, on retrouve notre duo sculpteurs de sons à bord d’un van traqués par un espèce de services secrets tout droit sortis des films de sci-fi. Sur leur route, ils enchaînent les rencontres absurdes : un zombie, une ballerine, un motard cagoulé… Le voyage en absurdie est loin d’être terminé.

Côté pantone de couleurs, on retrouve le même esprit old school, avec la typo des jeux vidéo type Game Boy. Vintage, on adore !

bar italia – my little tony

Jeans taille basse et ceintures à œillets, t-shirts de groupes sous vestes blazer, cravates rouges et chemises noires : pas de doute, les années 90 sont de retour, et ses nombreux avatars rock avec. Parmi eux, les riffs alternatifs et faussement lofi de bar italia figurent en bonne place. Et la vidéo pour leur nouveau single my little tony incarne parfaitement cet esprit, où nonchalance et élégance se côtoient lors d’une soirée en appart’ londonien rempli de cool kids bien habillé.e.s de la scène artistique et indé anglaise. Le temps de quatre minutes, les plans filmés en caméra subjective nous donnent l’impression d’en faire pleinement partie. C’est tout le propre des chansons de bar italia, dont les paroles assez vagues pour permettre à chacun.e de s’identifier, assez intimes pour créer une histoire personnelle, résonnent toujours en nous (I wanna be where you are / It’s on the seat of your car / Keep playing with my receiving hand / ‘Cause you know you love the games).

Annoncé mystérieusement, hors des réseaux de promotion mainstream (habitude du groupe depuis ses débuts), my little tony préfigure leur nouvel album The Twits prévu le 3 novembre. Soit à peine six mois après Tracey Denim, concentré de tubes en quinze titres, tellement hype qu’on croirait parfois entendre des artistes jouer au groupe de rock (probablement la seule critique que je ferais à bar italia, mais pas des moindres). Attendez-vous à des paroles de ruptures adulescentes et des refrains parfaitement calibrés sur lesquels secouer la tête à l’unisson en live – comme à leur prochain concert au Pitchfork Paris Festival le 9 novembre, par exemple.

Olivia Rodrigo – get him back

La jeune talentueuse pop star ex-chanteuse de Disney from Los Angeles (ça fait beaucoup là, non ?) a sans aucun doute sorti le meilleur album de 2023. Elle sonne le glas du retour du rock rebel et fun du début des années 2000. Son dernier titre get him back dont le clip est sorti très récemment en est la parfaite illustration.

Dans cette vidéo tournée à 360°, Olivia Rodigo passe par toutes les idées sordides pour se venger d’un charmeur de serpent qui s’est comporté comme un connard envers elle. Il s’agit d’un hymne qui répond parfaitement à cette génération Z qui aura de quoi se défouler sur son dernier album GUTS. Au fait, on prend le pari : Olivia Rodrigo à Rock en Seine en 2024. 

Orchestral Manoeuvre in the Dark – Slow Train

En écoutant les premières notes de Slow Train, on se dit que Kylie Minogue est de retour. DU TOUT ! Dans un style dance 2000’s indémodable, les vétérans anglais de OMD reviennent avec un hit futuriste et glam pour le dancefloor. Ce morceau diablement redoutable sait mettre les accents pop électroniques là où ne les attend pas. Il y a une âme rebelle d’adolescents qui se libère au fil des secondes.

Le clip est d’une réalisation magnifique. Il a été réalisé par l’équipe de Cine1080Studio et représente des cyborgs aimant flotter dans leur espace multiverse. Mais n’oubliez pas, le titre est un avant-goût de Bauhaus Staircase, leur 14ème album qui sortira le 27 octobre prochain….en plus d’une interview réalisée cette semaine avec La Face B. ET OUAIS MON GARS. 

EKKSTACY ft. Trippie Redd – problems

Anthony : Il faut regarder ce clip deux fois. La première sans le son. On y voit nos artistes entourés de fesses rebondissantes mais semblant centrés sur leurs dires. Les coquins apprécieront. Évidemment, lors de la deuxième écoute, augmentez le volume pour mieux comprendre problems, titre du dernier EP de EKKSTACY, nommé E3. On se doutait un peu mais le bruit et la folie du premier album Misère disparaissent pour un moment plus calme et réfléchi. Clairement, la réussite et le bonheur s’opposent dans ce cadre luxuriant et éloigné de tout. Et la morale de l’histoire est que l’excès mène au vide..

Pierre : Ça y est, l’été est définitivement derrière nous, pour laisser place à l’automne. Une transition qui est la parfaite occasion pour consommer la collaboration entre EKKSTACY et Trippie Redd et surtout son clip décalé réalisé par Gilbert Trejo.

Les deux artistes connus pour leur côté emo se voient projetés, sous le soleil, dans une grande demeure à l’exubérance non dissimulée. Pourtant, toute cette luxure ne semble pas sortir les deux artistes de la profonde mélancolie dans laquelle ils baignent. Cette dernière émane des douces guitares de la composition et de leurs phrasés lancinants. Ce qui crée un décalage entre le visuel et la musique.

De plus, ces deux artistes n’ont jamais caché leur liens plus ou moins étroits avec le milieu du rap et n’hésitent pas à en reprendre les codes visuels dans ce clip. Il en devient, par conséquent, presque drôle de les voir chantonner leur mélancolie entre des strippeuses en train de twerker.

FØR – Swan

Le duo français continue de mettre en avant son premier album Tender Seas sorti au début de l’année. Cette fois-ci, c’est le morceau Swan qui bénéficie  d’un coup de projecteur mérité par l’intermédiaire d’un clip bien original. En effet, l’idée était de réunir huit personnes sur le tournage dont elles ignorent tout. On découvre ainsi chacun lire une (même ?) lettre avec des plans centrés sur leur visage. Les lectures transmettent une concentration forte qui se transforme en émotions bouleversantes. Qu’ont-ils lus ? Qu’ont-ils apprécié ? Peu importe, chacun se remémore en image ces écrits pour un vent de bien être libérateur sur les voix réconfortantes de Nico et Anna Louise.

NEPITA – On n’a pas tout vu

Qui a déjà tout vu ? Qui a déjà tout fait, tout entendu et tout raconté ? À priori, personne, ou bien les présomptueux ayant l’audace de l’affirmer. NEPITA se pose la question et en profite pour disserter à ce propos à travers son dernier morceau : On n’a pas tout vu.

Entre choc des générations, questionnement personnel, l’artiste profite de cette nouvelle sortie pour vider son sac. Sur le ton d’un titre doux et plein de candeur aux aspects intimistes. La vidéo elle aussi prend un axe suivant la lignée de son support musical. 

L’acteur du clip rend la vidéo presque indubitable du morceau. L’un va avec l’autre. La jeunesse et la lisseur du visage de ce dernier rend d’autant plus beau. On peut notamment penser au paradoxe établi entre les générations. La dualité entre jeunesse et vieillesse.

Viji – Karaoke

Nous voilà plongés dans les rues nocturnes de Londres. À travers les yeux de Viji, nous passons notre chemin devant une personne qui n’a visiblement pas la phobie des insectes, pour ensuite nous aventurer dans un cimetière où les nonnes semblent tout sauf conventionnelles. Rien de cela ne semble la déstabiliser pour autant, créant une atmosphère qui évoque les films d’horreur de série B des années 90. Tout ceci est capturé en 16 mm, avec des plans qui rappellent le style de Wong Kar Wai, un cinéaste asiatique dont Viji s’était déjà inspirée pour son clip Feel It.


Karaoke est le quatrième et dernier extrait de son premier album, So Vanilla, que nous découvrirons le 27 octobre auquel le refrain de ce nouveau titre fait écho quand elle se demande « Why you so vanilla now ? ». Pourtant, celle qui est née sous le nom de Vanilla Jenner est loin d’être banale, douce et passe-partout à l’image de l’arôme de Madagascar. Viji, ce qu’elle aime, c’est jouer avec des esthétiques sanguinolentes et presque absurdes, mêlant des scènes mignonnes et étranges, qui servent une musique aux sonorités de guitare puisées dans les influences rock et indie sleaze des années 90 et 2000.

070 Shake – Black Dress

Pour celleux qui ont eu l’occasion de la voir en festival cet été, cette mélodie entêtante vous semblera familière. La native du New Jersey fait son retour en beauté avec Black Dress, premier single d’un futur projet qu’on attends avec impatience, dont les détails nous sont encore mystérieux. 

Pour Dani, l’amour est un sentiment sacré, et lorsqu’elle aime, elle fait de sa partenaire le centre de son univers. Black Dress la replonge dans les souvenirs d’un amour passé, une personne qui la comprenait mieux que quiconque. C’est un sentiment doux-amer qui fait écho à des thèmes explorés dans des morceaux précédents tels que Skin and Bones, Blue Velvet et Wine & Spirits de son dernier projet.

Sa collaboration avec des habitués de son équipe, Dave Hamelin et Johan Lennox, pourrait expliquer en partie pourquoi ce nouveau titre semble s’inscrire dans la continuité directe de YOU CAN’T KILL ME. On retrouve ce type de production élaborée, mêlant guitares et synthés, tout en gardant une légèreté qui crée une atmosphère à la fois vaporeuse et ensorcelante dans laquelle se fond sa voix, ce qui rend son univers musical si unique.

Pour illustrer son récit, on la découvre perchée dans un arbre, suspendue à son parachute, au-dessus de l’épave en feu d’un petit avion qui vient de s’écraser dans un champ en Bulgarie. Seule survivante, la vidéo prend une tournure surnaturelle quand on s’aperçoit qu’elle contrôle désormais les éléments !

atom in waves – stranger

Cela faisait bientôt un an que nous n’avions pas eu de nouvelles d’atom in waves. Le musicien lillois est de retour cette semaine, et en anglais, avec un nouveau morceau intitulé stranger.

Étranger au monde, étranger à lui même, ce nouveau morceau est une plongée remplie de noirceur dans la psyché du musicien. Une montée hypnotique qui voit sa voix grave nous raconter l’histoire d’un garçon qui se perd, qui voit le monde autour de lui lui paraitre de plus en plus étrange, loin de ce qu’il est et de ce qu’il ressent. Le tout est porté par une production musicale qui se base sur une batterie qui monde en puissance et autorise la liberté autour d’elle.

Comme pour jouer le jeu de la double libération, Thomas Brunbrouck de son nom au civil contre-carre l’histoire de son morceau à travers son clip. Après avoir posé des mots sur ses maux, il a le recul nécessaire pour réaliser qu’on n’est jamais vraiment seul et qu’il faut prendre soin des gens qui nous entourent et nous aiment.

C’est ce qu’il fait à travers ce clip lumineux, dans lequel il met en avant les gens qui nous entourent et qui nous permettent, même sans le savoir, de ne jamais complétement sombrer.

On attend désormais avec impatience la suite de ses aventures, en espérant que cela ne lui prenne pas une nouvelle fois un an 😉

Lescop – Radio

Lescop signe son retour, après un passage en groupe avec Serpent, et c’est dans un tube très 80s qu’il nous accueille dans son univers. Radio assume une continuité sonore mi désuète mi éternelle, entre pop et new wave, des rythmes francs marqués par des synthés et une boite à rythme incisive, on pense à Mathématique Moderne et Daho, mais c’est bien sa singularité qui dénote du reste et fait de ce titre un petit bijou de la rentrée. Pourquoi ? Le clip sublime le texte, dans une ambiance froide, chirurgicale du décor, chromie bleue jarmuschienne, qui relève l’état d’âme du chagrin d’amour.

Le montage est comme une deuxième écriture, parfois sec, parfois lent, parfois fondu, parfois nébuleux, chaque plan est comme une trace, un témoignage de ce que le cœur et le corps ressent dans la déflagration de la désillusion amoureuse. Des gros plans, comme pour signifier qu’il n’y a rien qui compte, le reste n’existe plus, seule la tête est là, surpensante, des chutes, nul besoin de sous texte, un chaos lent à l’image, métaphore du cœur qui remue dans tous les sens.

BOLIVARD – TOUT LE MONDE (VERSION 80s)

Tout le Monde de Bolivard réveille l’effervescence clipesque et musicale, avec une vidéo totalement singulière, le mot n’est pas galvaudé. À travers ce clip réalisé en stop motion, l’artiste parvient à capturer une énigme profonde de notre époque – la quête de singularité au milieu de l’océan d’individus tous désireux de se démarquer. Mais comment peut-on révéler sa propre banalité dans une ère qui prône l’extra-spécificité à tout prix ?

Le clip de Tout le Monde s’ouvre sur une scène de deux petites voitures qui s’apprêtent à participer à une course. Cependant, il ne s’agit pas d’une course ordinaire. C’est une course aux likes, à la reconnaissance, à la notoriété, une concurrence pharamineuse pour être le plus singulier possible. Ambiance électrique sourde, lenteur assumée soulignée par les photos animées. Démonstration du contraste entre la quête effrénée de singularité dans le monde digital et la réalité de notre existence banale. Les paroles de la chanson, décalées mais pas déconnantes, servent de miroir à la perception troublée d’une génération désabusée. Bolivard nous invite à réfléchir sur la notion de « tous pareils » dans un monde qui prône l’unicité.

Stuck in the sound – Le Soleil

Hypnotique, envoûtant, entêtant, les qualificatifs ne manquent pas résumer l’atmosphère du nouveau morceau de Stuck In The Sound : Le Soleil. Comme un rappel de la fin de l’été, le groupe nous propose un titre dansant, mordant comme le feu du mois d’Août sur une plage bondée et dont on ressent encore la chaleur une fois la nuit venue. Ça fait le plus grand bien, alors que l’automne est arrivé avec sa pluie et ses gros sabots. Côté image, on découvre une magnifique animation surréaliste qui renforce le côté onirique et chaleureux de la chanson. Tout ça se termine comme une longue journée estivale, avec un sommeil difficile à trouver dans une fournaise de vacances.