Les clips de la semaine #171- Partie 1

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer se yeux et ses oreilles. Sans attendre, voici la première partie de la 171ème sélection des clips de la semaine.

Kay The Prodigy – Crime Parfait / Abandonne Tù

Arrivée comme une tornade avec son projet Eastern Wind, la jeune et fougueuse Kay The Prodigy en remet une couche avec le clip de l’introduction de ce projet : Crime Parfait. Mais ce n’est pas tout, elle y glisse aussi une partie de celui d’Abandonne Tù, morceau inédit faisant partie de la version Deluxe de l’EP sortie vendredi. Le tout est réalisé par simux2000 et on y retrouve à nouveau Mezzo Millo à la production.

Son énergie désinvolte mise au profit de son côté espiègle ressort à merveille dans ce visuel. On l’y voit réfléchir aux meilleurs techniques pour faire tomber amoureux son crush. Loin des standards mielleux du genre, Kay The Prodigy a une recette bien plus épicée. De manière décomplexé elle expose son plan avec confiance et ce n’est pas pour rien que ce dernier fonctionne.
La suite se passe dans Abandonne Tù et elle se fait en sensualité. La production est bien plus chaude et expose le nouveau couple partageant des moments fusionnels ensemble. On en déduit donc que sur tous les terrains, la jeune rappeuse est une fine technicienne.

Puma Blue – Pretty

Jacob Allen, plus connu par ici sous le nom de Puma Blue, revient avec sa patte toujours aussi intense présenter ce premier clip, Pretty, préambule à l’album Holy Waters qui sera disponible le premier septembre.
L’artiste installé entre Londres et Atlanta continue dans ce second album de nous enivrer de son talent. Comme lors de In Praise Of  Shadow, Jacob nous offre un concentré de délicatesse et de poésie, une voix suave qui résonne dans la solitude d’une chambre où d’une ville.
Le clip se calque sur la mesure émotionnelle de la chanson, un noir et blanc dans l’architecture américaine réaffirme l’esprit de Puma Blue, à savoir le juste équilibre entre l’ombre et la lumière. Pretty trouve sa particularité dans une magnifique mélodie limpide et claire à la différence des titres que l’on connaissait jusqu’ici et qui prenaient des formes plus évolutives dans leurs constructions.
Ceci est peut être un indice sur l’identité de ce futur album. En France, nous serons les premiers à découvrir ce disque sur scène car sa tournée européenne commencera par la Maroquinerie à Paris le 9 Septembre. 

Mairo – nouvelle écriture

Parfois, il ne faut pas plus de deux minutes pour marquer les esprits et ça Mairo semble l’avoir bien compris avec la sortie de nouvelle écriture. En moins de 120 secondes il a su marquer les oreilles et les yeux avec un visuel et un titre d’une énergie folle.

Réalisé par METANOIA, le visuel reprend des codes du thriller noir. Effectivement c’est doté d’une panoplie d’armes que le rappeur suisse compte régler ses comptes le tout dans une atmosphère obscure et décalée. Cette dernière lui permet de jouer avec ses flows et surtout de montrer à quel point il peut être incisif. Une belle leçon de technique qui se conclut sur l’annonce d’une potentielle mixtape, les armes ne vont donc pas être rangée de si tôt…

Wakan Takan – The Sun

Dès les premières notes, on sent tant des influences outre-Atlantique, les Blacks Keys par exemple, qu’outre-Manche, avec Frank Carter and the Rattlesnakes

Pour autant, Wakan Tanka est bien un quatuor français, dont on peut écouter HEAT, leur dernier EP, sorti depuis un mois. Cette courte sortie a le mérite de poser les bases du groupe. Oscillant dans un univers rock stoner, avec quelques avancées électronique, Wakan Tanka joue fort les riffs accrocheurs, les refrains puissants et les envolées au chant. Un univers teinté de culture amérindienne (d’où le nom) qu’on n’a pas vraiment l’habitude de voir de notre côté de l’océan. Pour les fans du style, il y a de quoi rajouter cette nouvelle sortie a votre bibliothèque, en en attendant d’autres. 

Après Dance of Death, une deuxième chanson de l’EP a le droit a son clip. Pour The Sun, l’accent est mis sur la photographie, jouant sur les couleurs, le jour et la nuit, cette vidéo, plutôt bien réalisée, nous donne encore plus l’envie des beaux jours. 

Bob Marlich & Jwles – Charléty

Le zin et le père voilà un duo qui fait du bien au rap français. Sous leurs airs décalés, il y a ici une des meilleures propositions inspirées par l’underground américain. En faisant respirer leurs carrières respectives avec un mini EP de trois titres : Histoire Vraie les deux artistes s’amusent mais restent toujours aussi efficace. Bien épaulé par Blasé à la production, ils plongent dans une atmosphère sombre sur Charléty. Cette dernière prend encore plus sens avec le noir et blanc utilisé par Fraser Thorne, réalisateur du clip. Ce dernier a même quelque chose d’hitchcockien avec ses oiseaux noirs volant en groupe au-dessus de tes artistes exposant pleins d’attitudes leur fine écriture sur les toits d’une zone désaffectée. L’alchimie entre les deux hommes égayent le tout pour un rendu encore une fois qualitatif.

SBRBS – Heavy Hearted 

SBRBS, à prononcer Suburbs, a de ce rock anglais ce qu’on aime écouter. Ce côté pop, qu’on retrouve chez Royal Blood, autre groupe du style où la basse prend une place prédominante (aussi, à part une batterie, y’a que ça). Chez notre groupe bien français, de Bretagne, la basse et la batterie se marient à une guitare qui ne prend pas le pas sur le reste. Autre similitude, le trio, mixte, chante en anglais. Le groupe existe déjà depuis quelques années, et, à coup de singles et EP a su faire son bruit. Une nouvelle étape vient d’être franchie avec The Devil You Know, sorti il y a moins d’un mois chez Neon Citronnade. 11 titres, qui, en quarante minutes, asseoient un peu plus le groupe dans ce style de gros rock non moins dénué d’accents pop. 

Un single, éponyme, a vu sa chanson clippée. Un clip d’ailleurs excellent, et très bien réalisé. Mais c’est une deuxième vidéo qui vient de sortir, celle de Heavy Hearted. A l’inverse de la première, celle-ci ne se joue pas avec le groupe, mais lors d’un entraînement de foot américain. Faisant résonnance avec la vidéo L’eau Ca Mouille, de Peniche, on voit se succéder différents plans de jeu et de pompon girls, en pleine nuit. Vraiment cool, et qui transpose plutôt bien les gros riffs du groupe, un vrai kiff !

The Breakfast Club – Swim Deep 

Parfois, il suffit de peu de chose pour que notre imaginaire nous emporte loin. Suivant une longue descente vers les abysses – un fond peint en guise de ciel, des étoffes pour les flots, un fond de teint prenant la couleur des profondeurs – Swim Deep joue avec la fascination que l’on éprouve pour les abîmes, confondant nos craintes avec nos aspirations. La ligne musicale se construit par couches successives – une bass drum s’harmonise à nos battements d’un cœur, les nappes de synthétiseur nous immergent dans les flots sonores, les notes d’une guitare pétillent comme les bulles qui tournoient en remontant vers la surface – crée une atmosphère propice à renforcer l’émotion portée par la voix de Léonie

Entre appréhension et sérénité, The Breakfast Club nous plonge avec Swim Deep dans un état proche de la narcose, l’ivresse des profondeurs, à perdre nos repères et ne plus savoir si nous sommes ou pas dans cette boule à neige.

Après une très jolie première partie de Jonathan Bree au TrabendoThe Breakfast Club poursuit sa tournée. Laissez-vous porter.

Voyou – Huis Clos

On triche un peu pour vous parler d’un clip qu’on n’avait pas pris le temps de présenter la semaine dernière. L’oubli est désormais corrigé, place à Voyou avec Huis Clos. Un morceau tiré de son dernier album Les Royaumes Minuscules qu’on vous présentera la semaine prochaine de façon plus complète.

Ici, on découvre une balade qui nous met dans la peau d’un être visiblement réduit à sa captivité et qui rêve d’immensité avec sans doute une métaphore amoureuse à la clé.
Côté musique, on retrouve le groove luxuriant du chanteur originaire de Lille et une belle illustration de l’évolution du garçon avec des arrangements beaucoup plus riches que sur ses précédentes productions.
On apprécie beaucoup ces changements et la mise à l’image, très cartoonesque comme le reste de l’imagerie de cet opus, à base de montages parfois sans trop de sens mais qui illustrent les rêveries du protagoniste que l’on évoquait un peu plus haut.

Bref, ça groove, c’est mignon et c’est tout ce qu’on aime.

CLAIR – La Joie

Lorsque Clair se métamorphose en fée pour exaucer nos vœux, les aveugles recouvrent la vue, les saucisses chipolatas se multiplient (pour les pains, modestement, c’est déjà fait), les saxophones retrouvent leurs souffles et les empoignades se transforment en étreintes. C’est l’effet Clair. Le monde serait beaucoup plus simple et voluptueux s’il était rythmé par les mélodies jazzy/funky de ses chansons. 

Son premier album La Maison Magique est paru début avril (à écouter de suite si cela n’est pas déjà fait !) et elle le fêtera le 11 mai au Café de la Danse pour un concert effréné qui devrait être mémorable. On retrouvera, avec régal, Mou en première partie. Ils avaient déjà partagé la scène du Pop-Up du Label en janvier dernier. 

D’ici là, on vous laisse avec, en tête, la mélodie de La Joie. Elle vous offrira les prémices d’un été que l’on attend avec impatience. Et puis c’est bien connu : Tout est dans la tête !

Sabuu – GUY MÔQUET

Sabuu dévoile son premier projet solo PARTIR SUFFIRA, 4 titres bluffants par leur cohérence, dans lesquels Sabuu impose un style singulier, riche en lyrics et en émotions fortes. GUY MÔQUET, premier extrait visuel du projet, touche dans le mille. Avec peu de mots et des placements précis, Sabuu nous emporte dans une des périodes les plus sombres de sa vie. Le clip, réalisé par Jules Hamdadou, nous plonge dans son univers pour appuyer chacune des émotions qu’il traverse. Seul sur le quai du métro, Sabuu semble pris dans une solitude maladive qu’il traverse à contre-temps.