Clips de la semaine #197 – partie 2

Le retour de Metro Verlaine ! Attendu impatiemment, voilà leur premier single de sorti, Birthday Party. Le duo mixte d’Évreux nous proposera en debut d’année prochaine son troisième album. Celui-ci se veut résolument post punk, mais un post punk dansant. Un post punk rose bonbon, alliant la froideur du style et la douceur du goût. Si ce troisième album reste dans la droite lignée de leur deux précédents opus, celui-là risque de propulser le duo sur un autre univers. 

De cet avant-propos qu’est Birthday Party, on a un aperçu plus que convaincant de leur prochaine sortie. Chant français, petit synthé cold wave, le tout pour danser ou chanter la ligne de chant plutôt catchy, on n’en demande pas plus.

Le groupe se met en scène dans son clip, lui aussi teinté de cette fraîcheur de bonbon, pour une mise en image réussie. 

Métro Verlaine fait partie de cette nouvelle vague française qui commence à faire grand bruit, et, au vu de ce qu’iels proposent, ce n’est pas terminé. Vivement la suite, et on hâte de voir tout ça en live.

Après avoir croisé le fer avec Lesram, Osirus Jack continue de s’expandre en collaborant avec un autre fin découpeur : Gips. Un nouveau tour de force qui met en avant les grandes qualités des deux rappeurs qui étonnamment se complètent à merveille. 

Pour préparer un bon mélange homogène de rap brut, il faut être de sacré chefs, ce que met en avant le clip de ce morceau, inspiré par le titre Cookies Kush et mis en image par Hustler Game. Depuis une cuisine aux allures de traphouse (là où l’on prépare la cocaïne, ndlr), les deux rappeurs vont se mettre derrière les fourneaux pour préparer des cookies comme si c’était de la drogue. 

De la conception à l’emballage en passant par la livraison, tout est minutieusement préparé. Comme quoi il n’y a pas que dans le rap que ces deux artisans semblent exceller. Si on relance volontiers le morceau, on conseille de ne pas abuser des cookies et de leurs vertus thérapeutiques…

La semaine dernière sortait Echo in the fields, un EP signé de la voix cristalline de David Caspar. Celui-ci se clôturait par l’envoutant You Fade Away. Ce même morceau qui, une semaine après la sortie du projet, se voit prendre une nouvelle vie, bien plus intime avec une Bedroom Session filmé en VHS par Leslie Bournot. 

L’artiste, assis sur le rebord de son lit, sa guitare branchée à l’ampli et un micro positionné devant lui, commence à gratter ses cordes. Tout de suite, les premières notes couplées au grain de l’image propre à ce style de caméra viennent faire vibrer la nostalgie de l’auditeur. Sans même prendre la parole il a réussi a dégagé une vraie richesse émotionnelle qui ne fera que de gagner en ampleur au fil du morceau. Après trente secondes, il fait résonner sa voix. 

Elle se balade au gré de la composition, accompagnant avec douceur et fébrilité l’auditeur dans ce voyage aussi mélancolique qu’apaisant. 

Après avoir collaboré avec le producteur Tenma sur son projet Draga, Gemen s’entoure cette fois de Tsukii pour les quatres titres de son dernier projet 4PEAT sorti ce vendredi. Un format court dans lequel il ne cache pas son amour pour le basket-ball et ce, des titres à la cover en passant par le clip qui accompagne cette sortie et qui reprend les deux derniers morceaux : Money 4 Fun et Scottie & MJ (en référence aux joueurs Scottie Pippen et Michael Jordan, ndlr). 

Sous la caméra du réalisateur Théophile Chauffrut, le rappeur reste toujours aussi incisif avec son flow glacial et son écriture tranchante. Entre mélancolie et égo-trip, le jeune rappeur fait le grand écart comme Michael Jordan en plein dunk et tout comme lui, il ne loupe pas le panier en signant deux titres efficaces. 

En seconde partie de clip, la froideur laisse sa place à la couleur et montre le rappeur sur le terrain en train de multiplier les shoots. Ce n’est encore que l’entraînement mais il semble déjà plus que prêt à faire son entrée sur le terrain. It’s game time !!

Des êtres masqués flûtistes nous font pénétrer dans l’univers onirique d’Antoine Assayas pour sa chanson Dans la nuit. Dans un monde un peu plus réaliste, le chanteur entonne sa chanson depuis une cabine téléphonique. Mais très vite, les divinités d’un genre nouveau le rattrapent. Autour de lui, la forêt où danse une femme qui visualise les hommes comme en infrarouge.

Thomas de la Taille donne corps à un univers parsemé d’étrangetés propres à la nuit. Le rêve et le cauchemar s’entremêlent. Antoine Assayas nous avait déjà fait le coup des masques dans son clip d’En silence en en portant un lui-même à plusieurs visages. Antoine Assayas porte dans le cœur les voyages, celui au cœur de la bizarrerie nocturne nous plait bien.

Après Quiet Bundle sorti en septembre en collaboration avec Blumi, Hannah Miette sort cette semaine Let Me Know, une chanson tout en apesanteur avec la participation de Rozi Plain (dont nous avons écouté le magnifique album, Prize, en boucle cette année). 

Hannah Miette est le nom d’artiste du batteur français Alain Chatin, qui lance son propre project morceau par morceau avec pour commencer, ces deux superbes collaborations. 

Let Me Know est accompagné d’un clip en noir et blanc réalisé par Anne-Laure Etienne et Emmanuel Chevilliat où lenteur et vitesse se rencontrent avec virtuosité, et à l’image du morceau, ralentie le temps. 

Nous avons hâte d’en découvrir plus sur ce projet qui reste encore très mystérieux.

Parmi les retours les plus remarqués de cette année musicale riche, il y a évidemment celui de MGMT.

Il y a quelques semaines, l’iconique duo américain composé d’Andrew VanWyngarden et de Ben Goldwasser, sortait Mother Nature, ballade folk menée principalement par une guitare acoustique et quelques accords d’harmonica ici et là. Un premier teasing fort plaisant, cela va sans dire.

Un peu plus tôt dans la semaine, c’est au tour de Bubblegum Dog de dévoiler un nouveau fragment de leur cinquième album studio, Loss of Life, prévu pour le 23 février prochain.

Ce single fait ainsi office d’hommage au rock alternatif d’une décennie passée qui n’est autre que celle des années 90. Visuellement, le groupe ne déroge jamais à leur règle psychédélique de toujours, et on les retrouve ainsi pendant près de 5min, dans un clip aux allures irrationnelles.

Les images, signées Julia Vickerman (Le Monde magique de Reggie), présentent une esthétique mi juvénile, mi pop, mi DIY, le tout dans un univers où les deux compères endossent quelques rôles de rock star oubliées. C’est loufoque mais éminemment satisfaisant.

l s’est écoulé six années depuis son premier album Cannibale. Calypso Valois annonce vraisemblablement un retour à la chanson avec un nouveau single : Danse pour moi. Le jeune réalisateur Nicolas Medy lui a confectionné un clip aux couleurs froides – un bleu presque lynchéen dans les premiers plans – très inspiré de l’univers poétique et lubrique de la nuit. Un imaginaire déjà très exploité par le garçon dans de précédentes collaborations.

L’écran se scinde en deux. Puis revient à un plan unique. Gros plan sur le regard de la chanteuse. Et sur ce qu’elle regarde. La voilà dans ce qui pourrait s’apparenter à un peep show aux lumières on ne peut plus tamisées. Se succèdent deux créatures du monde de la nuit qui répondent à l’injonction de la chanteuse pop. Pour ce qui est du morceau, on s’inscrit dans la pop française des années 80. L’influence familiale ? Assurément. Et à La Face B on adore.

Pour Rome, le garçon nous entrainait avec lui dans un footing. Il n’y avait pas 36 solutions pour La colline, il fallait vraiment la visualiser. Alors il l’a fait. Non, pas la colline du crack à Paris. C’est la banlieue de Barcelone rocailleuse qui se fera hôte de son curieux projet de semence d’enfants.

Benoit évolue dans un décor solaire où sa solitude se verra trompée par une présence fantomatique. Dans sa session de travail sous la chaleur espagnole, le garçon finit par trouver la clé d’un coffre contenant bien de mystérieux objets le ramenant progressivement à la ville où il se laisse porter par une chorégraphie.

N’est-ce pas sous le cagnard qu’on prend le risque de perdre la tête ? La réalisatrice Clara Bricard a pris le risque mais a pensé un clip original jouant agréablement sur la métaphore de la chanson de Galo DC. Le garçon est à retrouver le 8 décembre prochain au Point Ephémère !

Les plus documentés savent déjà que Chelsea Wolfe annonce son grand retour en février prochain avec un nouvel album :  She Reaches Out to She Reaches to She (Loma Vista Recordings). Après Dusk et Whisper in the echo chamber, nouveau single et nouveau clip : Tunnel lights. Avec ce nouveau single, l’américaine tutoie l’univers très riche d’une islandaise bien connue sur le globe, j’ai nommé Björk.

Et si on pourrait justement se croire sur ses terres, c’est un embarquement pour la vallée colombienne. Ce n’est pas parce qu’on est en Colombie que ça se réchauffe, non non.

La brume envahit l’espace et une étrange nuée d’oiseaux ponctue les plans de nature et sur l’enchanteresse ténébreuse. Le réalisateur George Gallardo Kattah lui offre un objet filmique particulièrement contemplatif de la nature colombienne mais aussi très énigmatique, pur et sombre. Ne sont-ce pas là des mots révélateurs quand on parle de Chelsea Wolfe ? Faut croire que si.