Clips de la semaine #199

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Sans plus attendre voici notre 199ème sélection.

Moonkiddo – Silver Edge

Moonkiddo c’est la rencontre de Julien Omé et Véronique Lechat. Un projet indie folk comme on les aime à La Face B. Un premier album tout doux intitulé On A Silver Edge a vu le jour en mars dernier. Cette semaine, un premier clip vient de naître : Silver Edge.

Un objet dessiné et animé haut en couleurs impressionnant. Il compte pas moins de 1160 dessins colorisés par un peu plus d’une dizaine de mains – pour le plaisir, on va les citer toutes :
Christophe Calissoni, Kimiko Kitamura, Véronique Lechat, Lea Calissoni, Margherita Mangione, Stéphanie Misiak, Juliette Laurent, Jessica Buresi, Alice Nicolas, Jean-Brice Sénégas, Julien Omé, Elvire Gros, David Vong, Lila Vong, Nicolas Gaudart, Baptiste Maurissens, Margot Bardet, Chloé Mordant et Charlotte Mordant

Silver Edge propose un embarquement direct sur une plage aux couleurs vives en passant par une île incroyable et une forêt. Moonkiddo s’est entouré d’une jolie bande de copains pour s’offrir une chouette animation portée par une belle maîtrise du coup de crayon de couleur. La poésie et la rêverie ont répondu présentes au rendez-vous.

Sean – Couper des confettis

Sean a toujours mis un accent prononcé sur la réalisation visuelle, réelle seconde vie qu’il insuffle à ses morceaux, cela se marque encore plus sur ces derniers clips. A l’instar de Couper des confettis, une réalisation de Rayan Habhab et de l’artiste lui-même remplie de mystères.

Pendant qu’une ballerine virevolte avec des lames en prolongement de ses pieds, l’artiste la regarde faire impassible, tenant son chien en laisse.  Porté par un noir oppresant et un rougle sanglant, le clip dégage un certain malaise renforcé par les plans serrés insufflés par la caméra. 

Le clip n’est que le prolongement de la thématique qui balise le morceau, celle d’une relation à sens unique, où les lames de la danseuse taillade petit à petit le cœur de Sean. Mais ce dernier, armé d’un gant aiguisé d’argent comme Edward dans le film de Tim Burton, ne compte pas se laisser abattre et le prouve dans une seconde partie de morceau qui prend un accent revanchard. 

L’imagination du jeune artiste est parfaitement dosée pour donner un prolongement à son récit puissant sans en perdre le caractère narratif central, ce qui provoque une certaine envie de continuer à le voir se dévoiler de la sorte. 

Peet fit Artÿ — Motel 8

Embarquons avec l’excellent Peet vers son tout nouveau single : Motel 8. Il
emmène Artÿ en tant que copilote pour créer un morceau entraînant et
efficace, à l’image de son année 2023 totalement réussie.
Le Bruxellois nous emmène à bord d’une Golf 2 se transformant très vite en
cabriolet. À l’image de Foi, morceau provenant de son dernier projet Todo
Bien
, il s’enfonce un peu plus dans un côté groovy et funky de son univers
musical. Il propose une mélodie chantante, qu’il exploite parfaitement. Avec
sa voix grave atypique, la participation de Artÿ est presque logique. Il crée
une balance presque parfaite avec celle plus aérienne de Peet.
Le son donne des envies de prendre sa caisse, mettre le son à fond et de
partir vers le premier motel le plus proche. Après un album réussi et une
presque complète, Peet termine son année en beauté en dévoilant une
dernière pépite.

Loud ft Di-Meh — CHF

C’est une collaboration Québéco-Suisse que propose le talentueux Loud en invitant Di-Meh sur son dernier single, CHF. Un morceau qui réchauffe de par sa puissance en cette fin d’année. 

Ça va parler d’argent dans ce nouveau son puisque CHF renvoie clairement à la devise suisse. Une référence qui pourrait se comprendre par un certain changement de statut des deux rappeurs, ayant réalisé une année 2023 excellente. Sur une prod concoctée par Ajust, Realmind et Ruffsound, ils se renvoient la balle dans un passe-passe bien énervé. Pour le mettre en image, on retrouve un clip réalisé à l’ancienne par Didier Charette. On y découvre les deux rappeurs lâchant leur texte tantôt en voiture dans les rues de Paris, tantôt dans un parking. 
À quelques mois de son Olympia (02 février), Loud lâche ses dernières armes pour convaincre les dernières personnes de se rendre à un show qui s’annonce déjà bouillant.

Varsovie – Artefacts

Artefacts ou la chanson la plus goth du dernier opus en date du duo grenoblois Varsovie s’offre un clip et les images proviennent de Léa Lotz. Oui, oui ce nom doit vous dire quelque chose si vous nous lisez régulièrement. Spoil : il s’agit de Bleu Reine ! Et on adore cette collaboration graphique où les lumières crépitent et les paysages défilent à vive allure.

On délaisse le noir et blanc pour un genre de teinte sépia violacée hyper graineuse. Pendant tout le clip on suit une figure féminine – Naomi Delille de Glass Town – chez elle, dans un décor citadin ou dans les trains. Et comme souvent chez Varsovie, le pas est vif. Une tension mystérieuse est palpable. Que se passe-t-il chez Naomi ? Qui sonne dans la nuit ? Qu’est-ce qui la pousse à prendre le large ? Non, vous n’aurez pas la réponse.

Cavale – READYREADYREADY

Cavale nous revient avec READYREADYREADY, un morceau électro-pop plein de fougue dans lequel la musicienne aux multiples casquettes nous raconte le parcours semé d’embûches qui l’a mené où elle est aujourd’hui. La lyonnaise s’est toutefois relevée de ces épreuves qui marquent le chemin des artistes indépendant.e.s et elle ne manque pas de célébrer sa résilience et les fruits de son travail : elle offre ici un joli message d’espoir et nous rappelle qu’il n’est jamais trop tard pour réussir ce qu’on souhaite entreprendre. Ce titre chaud-bouillant est accompagné d’un clip (réalisé par Adrien Aujas) qui retrace une ascension remplie de détermination qui fait plaisir à voir. 

15 15FLAMES ABOVE

Dans Flames Above extrait de leur dernier EP Ataheva, le collectif 15 15 nous entraîne dans une nouvelle plongée au cœur de leur univers onirique. En immersion, les repères sensoriels se confondent. Les ondes sonores se propagent différemment. Le crépitement de nos flammes intérieures se mêle aux bouillonnements des bulles d’air qui s’en échappent. Transformant les chutes en élévation, la poussée d’Archimède modifie les lois de la gravité. Les lumières apparaissent changeantes au gré des vagues et des remous qu’elles génèrent. En s’éloignant de la surface, le jour se métamorphose et devient crépusculaire.

Dans Flames Above, cette confusion des sens – proche de la narcose – donne naissance à une quête intérieure ; une démarche presque mystique qui explore un territoire ténu entre illusion et réalité. Les souvenirs tapis au plus profond de nos mémoires, remontent à notre surface et prennent la place de l’instant que l’on vit. Ataheva dont est issu Flames Above, signifie en tahitien « nuage (ata) du deuil (heva) », un nuage qui recouvre les limites abstraites et fluctuantes qui se créent entre la vie et la mort. C’est dans cet entre-deux que nous mène 15 15.

Basile PalaceNoël sans elle

« La vie c’est pas compliqué, mais c’est facile de s’y perdre ». Le Noël sans elle de Basile Palace nous emporte avec sensibilité dans une ambiance de Noël imprégnée de mélancolie. Il suffit parfois de pas grand-chose, même juste quelques Playmobil, pour raviver des souvenirs que l’on pensait avoir dissimulés au plus profond de nous. Des blessures faites de deuils ou de séparations – pas tout à fait guéries et qui ne cicatriseront peut-être jamais – mais que l’on doit apprendre à apprivoiser. Une nostalgie inéluctable s’empare de nous lors de ces instants où la gaieté devrait triompher. Noël sans elle, est une comptine tendre, mi rappée mi chantée, qui au-delà de la tristesse porte en elle l’espoir de tout recommencer, enfin réunis tous ensemble.

Filmée par sa maman, la réalisatrice Camille Bordes-Resnais, la vidéo acquiert une autre dimension. Une mise en abîme des Noëls vécus ensemble, que l’on imagine remplis de joies, mais peut-être aussi parfois de peines. La mise en parallèle entre les scènes réelles et celles reconstituées à l’aide de figurines Playmobil apporte à la chanson, par effet miroir, une sensibilité sincère et intime, empreinte d’humilité. Un regard croisé – celui de l’enfant et celui des parents – qui nous touche considérablement, le ressenti actuel d’un passé. 

Shygirl – Thicc

On a beau être en décembre, on a bien l’impression que Shygirl vient de nous livrer un hit de l’été avec Thicc, morceau qui vient clôturer l’ère de Nymph, son dernier album. 

On connaît Shygirl pour ses paroles sensuelles et ses productions pop expérimentales et électroniques dont elle a su faire sa marque de fabrique, une signature qu’on a le plaisir de retrouver une nouvelle fois sur ce nouveau titre, sans jamais s’en lasser.

Teinté de rouge passion sur fond holographique, elle s’accompagne de l’irlandaise Cosha pour nous offrir une ambiance club aux résonances house des années 90, pour notre plus grand bonheur.

Mêlant insouciance et séduction, les ingrédients essentiels du club Shy sont réunis pour ravir ses fans.

Assez difficile de ne pas succomber à ce rythme entraînant ; la Londonienne maîtrise sa formule à la perfection.

Chilly Gonzales – Auld Langf Mynor

Revoilà l’incontournable fauteur de trouble, le rappeur-pianiste-producteur-rockeur venu du Canada, celui qui a décidé de devenir aussi incontournable au moment d’évoquer Noël que Mariah Carey, vous l’aurez bien sûr reconnu : Chilly Gonzales. Petit aparté au sein de sa tournée de présentation de son dernier album French Kiss, il prend le temps de remettre sur le devant de la scène le morceau de clôture de son album de Noël sorti il y a maintenant trois ans. Le tout avec une mise à l’image somptueuse, une animation à base de stop motion qui évoque aussi bien l’évolution personnelle que les multiples facettes du monde, de la vie, des gens. Le tout dans une mélancolie qui tranche forcément avec l’esprit des fêtes habituellement fait de carillons et de comédies romantiques où les personnages n’ont pas la morve au nez et la gorge qui gratte. Une belle façon également que les fêtes ne sont pas joyeuses pour tout le monde et que même si la période est propice au repos et à se changer les idées, n’oublions pas de prendre soin des plus fragiles.

Gabriel Auguste (ft. Valentino Vivace) – La notte

Quelques semaine après son retour remarqué, Gabriel Auguste revient nous chanter l’amour à l’italienne avec La notte. Accompagné de Valentino Vivace, le musicien reprend les éléments nécessaires à une bonne chanson italienne : beaucoup d’intention dans le chant, une ambiance cotonneuse et un soupçon de « ringardise » qui donne au morceau tout son charme.

Car oui, on tombe amoureux de ce morceau et de sa douceur désarmante, on le laisse nous porter et on se prend même à le reprendre dans un langage approximatif en faisant des grands gestes avec les bras, histoire de montrer au monde entier toutes les émotions qui débordent de notre petit cœur sensible.

Une nouvelle fois, en plus du morceau, Gabriel Auguste soigne aussi le côté visuel et nous entraîne dans un monde gigantesque où les être humains sont tout petit. Une représentation rêveuse dans laquelle on se plonge comme les personnages. Un monde où les hommes se voient pousser des ailes, où l’on se promène dans un désert rouge et où la solide est plus que présente.

Un petit bonbon qui fait du bien en attendant 2024 et l’arrivée de l’album.

AZURINE – LANDON

La fin d’année, c’est le moment idéal pour vous parler des projets qui jalonneront l’année 2024. Et à ce petit jeu, on met une petite pièce sur Azurine qui débarque cette semaine avec un premier morceau, le très bon Landon.

Azurine, c’est l’association de Boreal et de Bastien de The George Kaplan Conspiracy. Ensemble, ils créent une musique électronique évolutive qui joue autant sur les samples que sur l’utilisation d’instruments organiques avec comme but ultime de nous faire danser la tête dans les étoiles. Leur carte de visite, Landon, est un condensé de toutes ces idées, un morceau qui laisse le temps faire son œuvre, qui nous surprend couche après couche et qui nous entraîne dans un monde qui laisse totalement place à l’imagination.

Pour accompagner le morceau, le duo s’est amusé à collecter des images d’archive qui semblent correspondre à leur musique. On laisse donc les ondes et les scientifiques nous guider dans ce morceau aux allures presque psychédéliques.

Landon est la porte ouverte à un premier EP attendu prochainement, on guettera sa sortie avec impatience.

Lemon Rose – Set a man on fire

Vous reprendrez bien une petite dose de rock ? Les bordelais de Lemon Rose continue de teaser l’arrivée de leur EP et dévoilent cette semaine leur nouveau morceau, l’excellent Set a man on fire.

Et autant dire que ça fait un bien fou, cette manière de faire du rock avec juste l’envie de faire des bonnes mélodies, de donner le sourire et de nous faire remuer le popotin. Une musique qui assume clairement son héritage et qui se la joue sans prétention, c’est assez rare pour être remarqué. Impossible donc de ne pas se laisser séduire par Set a man on fire et sa rythmique imparable, ses chœurs géniaux et sa tendresse nostalgique au combien communicative.

Pour l’accompagner,Ulysse Dufourse la joue reporter de guerre du rock et nous entraîné avec lui dans les coulisses de Lemon Rose, entre concerts, répétitions et moments de convivialité. Une espèce de normalité bienvenue se dégage du tout et ce n’est pas pour nous déplaire.

Une belle manière de patienter jusqu’à The Bean, l’EP de Lemon Rose attendu pour février 2024.

Silly Boy Blue – Stay Tonight

La créativité semble être intarissable chez les hypersensibles, les petits cœurs fragiles, les émotifs non anonymes. Alors que son second album a à peine six mois, Silly Boy Blue vient nous tirer à nouveau les larmes avec un nouveau titre, Stay Tonight.

Un morceau qui laisse de côté l’énergie pour se concentrer sur l’émotion brute, celle qui nous percute l’âme et nous retourne totalement. Si on retrouve des éléments mélodiques de sa musique, le morceau se veut aussi introspectif que le thème qu’il traite, se vivant comme une épopée intérieure et intime, portée par des cordes discrètes et des percussions presque tendres.

Car une nouvelle fois, c’est son cœur que Silly Boy Blue nous offre. Stay Tonight c’est les adieux qu’on veut faire traîner, ce moment qui sent la fin mais qu’on ne veut pas assumer, les émotions qui s’éteignent mais dont on protège la petite flamme qui vacille encore un peu histoire de la sauver de l’extinction. C’est une nouvelle fois un texte sensible et sincère, une larme séchée transformée en chanson par Ana.

Pour l’accompagner, la musicienne réalise une vidéo où le temps défile mais où les corps refusent de se séparer, pour tenter de se sauver de l’inéducable. On regarde alors le temps qui passe, les gens qui défilent et ces deux amants qui restent malgré tout serrés l’un contre l’autre.

Le collage de FranceMonts et merveilles 

Cette semaine est sorti le dernier clip du groupe Le collage de France, intitulé Monts et merveilles. Si ce groupe ne te parle pas encore, on t’en fait une courte présentation ! Le collage de France, oui il y a certainement une réf à cette très ancienne institution du « Collège de France ». C’est un projet mené par Rémi Antoni aussi prénommé Orouni, beaucoup de musiciens, un goût pour les mots, et l’envie de proposer de la pop française et poétique. 

Du soleil et une grande inspiration … Monts et merveilles est un son lent et aux sonorités folk, qui fait du bien si on est en manque de grands horizons. On suit Orouni en montagne, dans un voyage solitaire et apaisant, une ascension vers un but incertain. Il découvre le monde par le filtre de drôles de lunettes, de minces fenêtres. Et si tout était une question de regard ? Mélodieux et entraînant, on se laisse porter par les mots, tout en s’accrochant à l’intrigue, à cette quête mystérieuse. 

Franky Gogo – Mess It Up

Franky Gogo enterre 2023 au rythme enivrant de son dernier morceau, Mess it Up. Après avoir électrisé les ondes avec son explosif YEAH! quelques mois auparavant, l’artiste virtuose de la pop queer revient pour nous plonger dans un monde mystique.

Le nouveau single nous transporte dans un voyage sensoriel à travers les méandres d’un château fantôme, une forêt glaciale et une nuit étreinte par le brouillard. Franky Gogo, génie de la mise en scène, offre un spectacle visuel ensorcelant avec un clip chorégraphié à la perfection. La danse devient l’expression d’une poésie cinématographique, on pense tantôt au Cluedo, tantôt à ces vieilles légendes de famille. Une chose est sûre, rien n’est laissé au hasard !

Les regards frissonnants nous guident à travers cet univers protéiforme, créant une atmosphère mystique et captivante. 

Mess it Up n’est pas simplement un single, c’est une invitation à plonger dans l’inconnu, à se perdre dans la magie de l’instant. Le morceau, entêtant et enivrant, devient le fil conducteur d’une expérience où l’auditeur.ice est invité.e à danser, frissonner, chanter, et finalement, à vivre à travers la musique.

Mad Foxes – Hurricanes

Mad Foxes nous dévoilait cette semaine un nouvel extrait de leur prochain album, Inner Battles, qui sortira le 02 février prochain. Pour nous aider à patienter donc, le trio nantais nous offre Hurricanes, un nouveau single duquel déferle un post-punk nébuleux et bien sûr un très joli clip pour mettre tout cela en image.

Avec un équilibre parfaitement maîtrisé entre groove flottant et ambiance massive, Hurricanes fait partie de ces titres qui nous font alternativement dandiner des épaules en tapant du pied et secouer la tête en avant. Une ligne de basse furieuse nous emporte dans son groove fluide tandis que la guitare s’affaire à tendre et détendre l’atmosphère. On retrouve des harmonies vocales qui donnent une grande profondeur au titre.

Le clip, entièrement réalisé par Georges Millet, prend la forme d’un dessin animé aux couleurs vives et aux animations métamorphes. “Un monde de chats dans lequel le chat principal continue de vivre malgré sa conscience qui lui crie de sortir du déni, de regarder autour de lui pour voir que le monde part en sucette. Un clip satire de la société humaine, incarnée par des chats, qui eux finiront toujours par retomber sur leurs pattes.

Mad Foxes n’ont de cesse de nous prouver qu’ils ont la carrure pour faire partie des pontes d’un genre musical en pleine nouvelle expansion. On attend Inner Battles avec beaucoup d’impatience.

Guillaume Poncelet – Mycelium

Et puis, les mots ne viennent pas. Ce n’est pas faute d’essayer ; mais chaque élan, entravé. L’écrit étrique l’inarrêtable, Mycelium

Et ce discours qui ne peut rien n’est pas une faute. Pas une défaite. Parce qu’où la sensation surpasse le langage, alors seulement, alors peut-être, musique se fait. Le terrain où nous entraînent Nabil Senhajiet et Guillaume Poncelet va au-delà d’une poétique du réel. Silence on tourne, pendant 12 ans, et. Du débordement sensoriel, des visions d’une vie qui se tisse, demeurera la mélancolie puissante d’une communauté d’expériences. Ce que c’est que d’être au monde ; et dans ce vertige de spectateur de l’existence, bercer qui peut l’être, puisqu’à notre tour déjà, l’on est bercés de nos souvenirs. Aux larmes.

Laurie Xhaard – J’ai dansé avec les ombres

Laurie Xhaard traîne nos pas déliés dans le sillage vénéneux de sa supplique. Avec J’ai dansé avec les ombres, la folk douce-amère de la jeune française s’illustre d’une chorégraphie cathartique. Guidée par la talentueuse Violaine Khal, sous l’oeil de Mat’Lindrec & Romain Prouveur, la chanteuse libère anges et démons et fait de cet espace de la danse un lieu de tiraillement. À la conjuration : explosion, sensualité, liberté. On aime.

Ciao Clément – Film suédois

La dialectique poétique de Ciao Clément s’affine. Martin Schrepel à l’image livre un univers visuel entre second degré et Nouvelle Vague, au diapason du flegme énigmatique du jeune auteur-compositeur. Son indie-pop évanescente, découverte au gré de ses nombreuses dates dans de belles salles parisiennes dès 2022, semble avoir trouvé un rythme de croisière… Et on embarque avec plaisir, destination romance. Car si les arpèges et la prod’ méritent l’écoute, c’est bien la jubilatoire prestation de la flamboyante Lili Chomat en amoureuse façon Lost in Translation qui donne tout son sel au clip. Un Film suédois sans sous-titre, et sans faute.

Sampha – Can’t Go Back 

Pour le titre Can’t Go Back, l’artiste Sampha livre une vidéo toute en poésie. Noir sur blanc, VFX, éclats de lumière ; le clip est une forme de voyage métaphorique. « Une machine à remonter le temps » entend-on en fond. Le paysage s’assombrit et s’illumine dans un mécanisme continu. Parfois le clip emprunte à la photographie de mode et dresse des portraits figés et magnétiques. De quoi nous replonger avec délicatesse dans Lahai, album de Sampha sorti le 20 octobre dernier. 

Romy – She’s On My Mind

Le club est devenu le terrain de jeu favori de Romy avec son premier album solo Mid Air, et ce n’est certainement pas le titre She’s On My Mind qui va déroger à cette règle. Comme dans les clips de The xx, on retrouve des représentations légitimes et limpides de scènes de vie quotidienne d’une bande d’ami•es. Les images questionnent le rapport à l’amour / amitié, en prenant notamment l’actrice Maisie Williams comme protagoniste principale. Le club est ici lieu de rassemblement fédérateur, où l’amour trouve la place nécessaire pour éclore au milieu des sourires et des destins qui se tissent.