La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Embarquez avec nous pour l’épisode 58.
MAGENTA – Boum Bap
90 BPM, 4 temps réguliers et grosse basse … La Boom Bap a tout du style caractérisé, aux codes identifiés. Le choix du nouveau titre n’a rien d’un hasard, le groupe ayant comme envie, depuis son premier titre, de revenir à des styles musicaux qui ont fait bouger leur adolescence. Mais au delà de cette idée il y a aussi une idée plus vaporeuse : car parfois la régularité déraille, le quotidien se fait oppressant et on finit par réaliser que la route toute tracée sur laquelle on se retrouve est devenu un piège doré qui ne nous ressemble pas vraiment … Avec Boum Bap, Magenta change une lettre pour tout faire exploser. On retrouve le style du groupe, cette sincérité presque brutale, sans filtre, associée a des productions puissantes et dansante comme si le dancefloor était le dernier lieu sur lequel on pouvait relâcher la rage et la colère.
Mais Magenta c’est du son, mais aussi de l’image. Et comme toujours, le groupe passe aussi derrière la caméra pour livrer un clip soigné, qui suit une vie trop droite, trop lourde, qui oppresse … Alors on cherche une réponse, une évasion, une fuite à tout ça….
Le premier album de Magenta est prévu pour 2021 et on le conçoit clairement : Jacter sur les boum bap n’a jamais fait autant de bien.
Apollo Noir – Tue Les Tous
C’est un clip psychédélique et torturé que nous livre Rémi Sauzedde aka Apollo Noir, pour présenter son nouveau single Tue Les Tous. Ici, nous faisons face à un diaporama violent, où défilent une série d’images agressives pour les mirettes. On comprend bien pourquoi l’artiste laisse apparaître “I hope my mum won’t see this” à plusieurs reprises, le voyage ne se veut pas agréable. Ce clip nous plonge la tête dans un délire expérimental, où circule librement un tourbillon d’images post-internet, sans charte précise. Il n’en reste pas moins fascinant. Du crâne ou torse en plastique criblé de balles, en passant par des scènes contemplatives d’éléments naturels, pour finir sur une brochette de typographies stroboscopiques; Apollo Noir nous fait ici don d’un doux chaos graphique. Une affaire à suivre de près, avec un album à venir pour le 27 novembre.
Dominique A – Les éveillés
Il faut rester éveillé, rester vivant, pour ne pas s’effacer. C’est un peu ce que l’on peut retenir du nouveau titre de Dominique A. A travers ces images en papier qu’anime Jean-Noël Criton on ressent une atmosphère mystérieuse, voire inquiétante et étrange. Et ce n’est peut-être pas un hasard si la sortie Des éveillés soit le même jour qu’un nouvel album intitulé Vie Etrange. Comme si ces deux derniers se regardaient en miroir. Pour revenir au clip, les motifs répétitifs d’une boite à rythme, cher à l’artiste, donnent un aspect mécanique, froid; qui se mêle à des images d’une villes presque apocalyptiques aux arbres et immeubles tombant; et s’entremêlent à un texte sur la disparition : “Si tes yeux me quittent un instant, je disparais. Si je me retourne soudain, tu n’existes plus” Pourtant, il y a une partie du clip, plus sereine et apaisante où la ville laisse place à la forêt, aux animaux et où la nuit étoilée caresse le couple que l’on aperçoit. Tandis que Dominique A chante : “Il n’est pas question que l’amour, vienne à manquer. Si tu restes éveillée, je peux le faire” Comme si après tout, l’amour était nécessaire pour (sur)vivre : “Nous n’avons pas le droit de nous perdre de vue. Nous n’avons pas le choix, et tu le sais”
Primevère – The Flame
Toujours aussi fleuri, on retrouve l’univers de Romain Bénard ou Primevère pour les intimes avec ce nouveau clip de The Flame. Plage d’ouverture de son premier album éponyme, il s’agit là du deuxième morceau qui bénéficie d’un passage à l’image, orchestré par Tiffanie Plichon. On découvre donc une version animée du jeune chanteur que l’on voit progresser dans différents paysages, de la gauche vers la droite comme au travers de niveaux d’un jeu vidéo. Jusqu’à un épilogue qu’on ne révèlera pas, on se demande où il se dirige avec sa petite fleur dans la main, alors que la mélodie s’emballe peu à peu avec ses arrangements sublimes.
Ben Mazué – Nulle part
Ben Mazué vient de sortir son quatrième et nouvel album Paradis, un album touchant où il raconte son exile à La Réunion mais aussi et surtout la rupture avec sa femme et le vécu de son nouveau schéma familial. L’album ayant été entièrement écrit sur l’île, les clips suivent le même chemin puisqu’ils ont tous été réalisés par Romain Philippon, un photographe rencontré sur l’île et avec qui l’artiste a partagé son aventure. Dans Nulle Part, Ben Mazué nous parle donc de cette rupture en nous disant que si même à La Réunion, ça ne fonctionne pas alors ça ne fonctionnera nulle part. Ce texte, c’est Ben mais c’est aussi moi, c’est aussi vous. On se projette dans les méandres de souvenirs de nos relations passées, où l’on s’acharnait à faire tenir une relation qui s’était en fait déjà essoufflée il y a bien longtemps. Romain Philippon filme ainsi sobrement l’artiste, au milieu de ce qui semble être une forêt, seul face à ses réflexions.
DJ ROC-J Feat ALP – POUDRE
Mountain Music et DJ Roc-J ont lancé La Base ALT 2112, un projet qui veut mettre en avant certaines jeunes pousses de la scène rap francophone. Le troisième invité est ALP qui livre le morceau « Poudre ». Le décor de ces sessions est simple et épuré. Une salle blanche immaculée dans laquelle se trouve DJ Roc-J derrière ses platines, rappelant l’une des multiples branches de la culture hip-hop : le scratching. Mais ici, l’atmosphère est tout autre, beaucoup plus sombre, plus oppressante. Et cela est en parti dû à l’attitude d’ALP et à son rap brut. A son arrivée sur le morceau, le studio prend plus la forme d’un four où la cocaïne se détaille que celui d’un studio d’enregistrement. Une ambiance sombre collant bien à l’instrumentale et au flow utilisé par l’artiste. ALP confirme ici qu’il excelle dans cet univers sombre et qu’il continuera à le montrer.
BOLIVARD – DONALD TRUMP
Grand habitué de nos colonnes, Bolivard tape encore une dans le mille avec son nouveau titre Donald Trump. Alors que les États-Unis ont normalement dit au-revoir (on reste prudent puisqu’ils ne cessent de nous surprendre) à leur 45ème président, l’artiste de chez Cookie Records s’est emparé du bonhomme pour en faire un morceau qui semble condensé tout son style : dansant, épique et qui n’hésite pas à verser par moment dans un côté plus inquiétant, le tout ponctué par des interventions absolument lunaire de ce bon Donald. Le tout est à la fois hilarant et hyper efficace.
Pour notre plus grand bonheur, il accompagne le tout d’un clip fait maison, tout en montage, dessins et références à la pop culture d’hier et d’aujourd’hui.
Comme d’habitude on ne résiste pas à Bolivard et on se laisse entrainer dans son univers délirant et dansant.
Sean – Le bon, la brute et le truand
Sean fait partie de ces rappeurs qui arrivent avec un univers défini. Que l’on aime ou non ce dernier lui s’exprime pleinement à travers sa mélancolie nocturne et son côté sombre qu’il met en exergue à travers une musique douce ou la mélodie règne en maîtresse. Et pourtant, il revient avec un morceau beaucoup plus colorée sur la forme, « Le bon, la brute et le truand« . Il y adopte un flow plus percutant, moins mélodieux qu’à l’ordinaire. Le visuel quant à lui reste plus sombre avec une dominante noire et verte tout le long du clip. Sean y apparaît pensif, arme à la main, une question semble l’obséder. Qui est la brute ? Qui est le truand ? et surtout, qui est le bon ? Il tente d’essayer d’y répondre dans ce clip mélangeant les codes du cinéma de gangster et les codes des clips de rap. En tout cas l’univers de sean y est respecté et continue à se dévoiler de plus en plus.
Serpent – Distant Call
Millimétré, précis et calibré. Serpent dévoile un premier titre et un premier clip autant fascinant et hypnotisant par son esthétique que sa musique.A la manière d’un Kubrick, Thibault Della Gaspera donne des allures de boîtes de nuit à un parking : le clair-obscur y est coloré, et rythmée par la musique. Tout est dans le détail et la précision que ce soit à travers les bords fumées du clip, le cadrage et les mouvement de caméra entre les plans suivant Lescop. Le chanteur semble chercher le combat et l’invitation à danser. Tout est aussi dans l’ambivalence entrer le punk et la danse, et le grunge et le groove. Il y a tant quelque chose de violent dans les guitares qui grésillent autant qu’elle groove que de dansant dans les percussions et les vibrations de la basse. Cette richesse musicale et cette tension ne serait sans rappeler le groupe Arcade Fire ou encore Talking Head. On pourrait presque entendre les Fa-Fa-Fa-Fa de David Byrne à travers les D-D-D-D de Lescop. Il y a toujours cet aspect sec à travers les paroles aux sonorités dentales : “I just hear distant call, it’s gone crazy and out of control.” On se s’étonnera donc pas que le téléphone sonne mais ne réponde pas car le groupe Serpent est peut être trop occupé à hypnotiser…
Nicolas Ly – Troisième Sous Sol
Cette semaine, Nicolas Ly nous dévoile son tout nouveau clip.
Instru minimaliste et prouesses vocales sont de mise pour Troisième Sous Sol. Dans ce nouveau titre, l’artiste se fait narrateur d’une période de souffrance, puis d’une libération après de nombreuses aventures, toutes plus constructives les unes que les autres.
L’esthétique du clip est indéniablement fidèle à celle du texte : ambiance sombre et couleurs saturées, exactement comme la mélodie de Troisième sous Sol. Kidnappé, en plein milieu du désert, Nicolas Ly perd ses repères et se questionne sur ce qui est vraiment à sa place.
En somme, Troisième Sous Sol prend le rôle d’un confessionnal pour le chanteur, qui offre à son public cette mélancolie mise en chanson, sur un air de saxophone qui n’a rien de banal.
CABADZI – Mélanco
Est ce que le monde d’après sera mieux que le monde d’avant ? On a clairement tendance à en doute tant les jours se succèdent et nous donnent l’impression de vivre dans une dystopie que même les meilleurs scénaristes et romanciers n’auraient pas pu imaginer… Le monde d’aujourd’hui nous force à porter un masque permanent, à transformer notre vie en un rêve merveilleux sur les réseaux, à faire croire aux autres que notre quotidien est plus brillant et merveilleux que le leur. La bienveillance s’éteint petit à petit et la violence devient un trait de caractère de plus en plus présent.
Cabadzi et nous entraine dans un univers qui porte le nom de leur futur album : Burrhus. Sorte de multinationale qui semble faussement nous vouloir du bien, elle sera le point central des clips à venir du duo pour présenter cet univers sombre qui semble dicter ce nouveau projet.
La preuve avec l’inquiétante Mélanco, qui porte en elle toute les vicissitudes du monde d’aujourd’hui ou la quête du bonheur se fait souvent en s’oubliant soi même et en écrasant les autres. Percutant et musicalement prenant, le groupe nous assène sur un flow presque neurasthénique tout ce qu’on préfère oublier et mettre de côté avant de réaliser que notre vie ne nous appartient plus vraiment. De quoi attendre la suite avec beaucoup d’impatience.
System Of A Down –Protect the Land
Cela faisait 15 ans que le groupe métal américain System Of A Down n’avait pas sorti un nouveau titre et malheureusement, il le sorte en 2020. Il faut avoir deux approches vis-à-vis de cette nouveauté. D’abord, l’indulgence puisque ce morceau nommé Protect the Land est à portée humanitaire afin de sensibiliser les fans sur la situation en Artsakh en Arménie suite aux confrontations avec l’Azerbaïdjan. Le groupe est d’autant plus touché personnellement par cette crise car le guitariste Daron Marakalian est né dans une famille d’origine arménienne. C’est pourquoi de nombreuses images de guerres défilent : soldats, villes détruites, tirs de missiles. Dans un contexte d’actualités riche (élections, pandémie, crise économique), il semble plus qu’important de voir des artistes engagés pour des causes qui risquent d’être oubliées. Ensuite, la deuxième approche pourrait être plus négative si on s’attarde sur la forme musicale molle et terne ainsi qu’un montage vidéo facile et peu convaincant. Mais le principal reste la sensibilisation à cet évènement afin que chacun reste mobilisé et soutienne les victimes arméniennes dans ce conflit.
Clémentine March – Elixir
Clémentine March transforme un titre lo-fi à la guitare sèche et en français à l’origine, en un single aérien psychédélique en langue anglaise. La musicienne multi-instrumentiste nouvellement signée sur Lost Map Records a fait appel à Toby Burroughs (du groupe POZI) pour produire le morceau, et est accompagnée de Phil MFU (Vanishing Twin) au Moog, Ursula Russell (Snapped Ankles) à la batterie et James Howard (Dana Gavanski, Blue House) à la basse et Dimitrios Ntontis (Blue House) aux synths. Le clip nous emmène dans l’est de Londres assister à une pêche miraculeuse dans la Tamise…
La version originale d’Elixir figure sur Le Continent, un album éclectique (son premier) sorti en janvier, que la musicienne française basée à Londres décrit comme « un chant d’adieu à mon pays natal ». L’artiste s’inscrit dans la lignée de musiciens français basés au Royaume Unis tels Stereolab ou Frànçois and the Atlas Mountains… Artiste à suivre…
Surfbort – Condom with no cum
Les Surfbort menés par l’atypique Dani Miller (qui a récemment été l’égérie d’une campagne pour Gucci Beauty) sortent un single au titre aussi subversif qu’hilarant et nous en font voir de toutes les couleurs, dans un clip déjanté tourné avant le confinement, nous rappelant les joies de la liberté sans concession. Le morceau écrit en 2014 à l’origine prend vie en 2020 et nous fait oublier pour un moment la situation ambiante dans un grand n’importe quoi débauché et rock n’ roll aux paroles « poétiques » complétement perchées : « Condom with no cum, flower with no sun »… Un retour à quand la vie pouvait encore être nonchalante… Si les chances d’apercevoir les quatre originaires de Brooklyn en live sont nulles en ce moment, on peut toujours aller jeter voir leurs profiles instagram pour prendre la température… @alienzareal @therealsurfbort.
Edgar Mauer – Lily Loves You
EDGAR MAUER fait de l’indie pop et sort cette semaine Lily Loves You un second single sous forme de balade rêveuse et aérienne. Une voix lancinante, celle de Maeve, compositrice et chanteuse, qui cite Kate Bush et London Grammar comme influences, et une instrumentation spatiale et légère mise en œuvre par Alan, l’autre moitié de EDGAR MAUER. Le morceau est accompagné d’une animation trippy et poétique réalisée aux pastels par Benoît Texier. On se laisse porter par leur son frais et léger. Groupe toulousain à suivre !
Nahir Ft Freeze Corleone – Moneygram
D’un côté Nahir, rookie dont la montée en puissance depuis cette année donne des vertiges. De l’autre, il n’est plus à présenter et est un des hommes de l’année dans le milieu du rap : Freeze Corleone. Les deux se sont donnés rendez-vous sur la nuit pour tourner Moneygram. Un clip correspondait à l’atmosphère sombre et violente se dégageant du morceau. On y retrouve Nahir en tortionnaire essayant de récupérer des informations à l’image d’un interrogatoire policier. Pendant ce temps là, Freeze Corleone est recherché par une milice armée digne des services de renseignements américains. Ils finiront par le trouver, déconcertant de sérénité comme quand il envoie son couplet. Armes braqués sur lui, Freeze ne semble avoir que son flow pour se défendre, mais il possède là une arme redoutable. Tout comme le clip, la connexion est de haut vol et annonce un futur resplendissant pour Nahir.
Beach Youth – Love Yourself
Il y a des jeux d’ombres et de lumières à mi-chemin entre la mer et le ciel – un bateau et des premières notes évanouies dans cet espace temps qui nous paraît bien lointain à présent. Puis c’est la légèreté qui nous prend dans le clip de Love Yourself passé une introduction languissante, nous invitant à prendre le temps. Beach Youth repasse ses diapositives de l’été 2020, un été pour se trouver et exister. Le ton y est espiègle, gai, en témoigne ces teintes roses tantôt saturées, tantôt éphémères, attribuées ici à l’image. Dans un style nouveau Adrien Melchior – déjà à l’origine du clip de Two Bedrooms – donne corps à ces sonorités estivales dont nous avons tou.te.s plus que jamais besoin. Une bien agréable « carte postale » en attendant l’album qui sortira début 2021.
RCO – Stonefield
Stonefield, c’est le deuxième extrait de leur futur album que la formation du Rising Cloud Orchestra nous délivre avec un clip pour l’occasion. A l’image, un mix de couleurs, de textures et de formes et un visage, celui du chanteur, dont les traits s’évaporent au son presque grinçant et saturé des improvisations de la formation. L’ambiance de la vidéo est dérangeante, un protagoniste se filme dans ce fameux champ de pierre puis disparaît étrangement, ne laissant derrière lui que des nuées de petites pierres qui s’effondrent inlassablement. Les plans se marient parfaitement au son le folk et jazz du groupe, et cette ambiance mystique nous laisse un goût presque amer mais surtout addictif, on ne demande donc qu’à en voir plus…
Wit. – Canyon Diablo
Bonne surprise, Wit. nous délivre un nouveau clip pour son morceau Canyon Diablo tiré de son EP No Future sorti en juillet dernier. Comme d’habitude avec l’artiste on en prend plein les yeux avec un clip épileptique ou les couleurs, les textures et les flashs nous transportent directement dans son univers si particulier. C’est dans le monde de la nuit, à cheval entre ride dans les rues à la lumière des néons et à la fenêtre d’un gamos qui parcourt les rues à toute vitesse que l’artiste nous donne rendez vous. Les plans hypnotiques du clip qui sont le résultat d’une réalisation de YKREKA et d’un montage léché et enjoué d’effets spéciaux de CUISTEH, Jonas brise et SOREK. On retrouve ainsi Wit. qui surplombe une ville en proie à la destruction et des plans post apocalyptiques dans lesquels l’artiste nous délivre son texte notamment aux côté d’un squelette d’avion encore sous les flammes. Encore une fois l’artiste sait comment attirer l’oeil et l’attention de ces auditeurs, une prouesse auditive et visuelle qui nous rend addict à son travail, on en redemande !
Dogs for friends – Make It Your Own
Vous le savez, les quatre angevins font parti de nos artistes préférés au sein de la Face B, et c’est tout naturellement qu’on partage aujourd’hui leur nouveau clip pour Make It your Own, dernier morceau avant la sortie de leur nouvel EP I’ll Pet U 4ever qui sortira dans pas moins d’une semaine, le 13 Novembre très exactement.
Dans ce clip on découvre le personnage énigmatique de La Gouvernante, une Drag Queen à l’esprit mélancolique. Entre plan serrés sur son visage qui jette des regards si profonds qu’on se noierait dedans pour toucher les abysses de son âme et une performance enivrante dans laquelle elle nous transporte dans une sphère onirique. C’est la réalisation de Nina Faustine Touches et Robin Alliel qui permet ce mariage parfait entre la musique douce et languissante du groupe et la performance hypnotique de La Gouvernante.
Comme bien souvent avec les Dogs for friends, c’est tout simplement magnifique et on a hâte d’en voir plus (ps: c’est pour très bientôt)
The Pirouettes – Encore un peu d’amour / Ciel Radieux
Si il y a bien une chose que l’on apprécie chez The Pirouettes c’est la manière dont ils utilisent leur vécu et leurs expériences personnelles, en tant que duo pour créer.
C’est ainsi qu’on retrouve deux morceaux, chacun d’eux interprétés par Léo d’un côté et Vicky de l’autre. On comprend de suite la trame de ces deux morceaux qui sont le reflet d’une rupture qui marque le duo dans son art comme dans la vie.
La première partie de la vidéo concerne surtout Léo qui évolue dans un décor lumineux qui rappelle des clips de RnB des années 2000, dans ce morceau Léo explique qu’il lui reste un peu d’amour pour celle qui partage l’affiche avec lui et c’est une idée qui est confortée par la voix de Vicky, fond qui accompagne le morceau sur toute sa durée.
Changement d’ambiance pour la partie de Ciel Radieux, cette fois-ci Vicky est seule, dans un décor qui n’est plus celui d’un studio, on est sur la côte, elle est sur la plage, mélancolique et nous livre ce morceau qui prend sens avec les images de vagues, de ciel, et les gros plans sur les yeux perdus de la chanteuse, car en effet, rien n’est plus bleu qu’un ciel radieux…
Catastrophe – Danse tes morts, Pt. 2
Ce serait une terrible erreur pour nous de ne pas inclure notre sextet préféré dans notre sélection hebdomadaire. Quand une notification nous appelle à découvrir un nouveau clip de Catastrophe, on sait à l’avance que le plaisir sera réel et que la bouffée d’air frais sera grande. Il y a une semaine, le groupe nous annonçait dévoiler une vidéo chaque mardi et le premier morceau à avoir reçu cet honneur s’avère être Danse tes morts, Pt. 2, joie immense donc ! Avec ce clip, Catastrophe nous invite à nous éloigner du brouhaha des villes, de notre routine devenue pesante pour ne faire qu’un avec un environnement sain, où tout est infiniment grand et l’invitation au lâcher prise omniprésente. Sur un long plan séquence de près de quatre minutes, on les observe d’un regard timide déjà, pour ensuite n’avoir qu’une envie : traverser l’écran et être de la partie, mêler nos corps aux leurs, danser jusqu’à plus pouvoir et oublier nos tracas quotidiens. Alors merci Catastrophe, encore une fois.
P.R2B – Le film à l’envers
Être rongé par les regrets ? Hors de question pour P.R2B. Quand bien même les relations sentimentales sont difficiles à rattraper lorsqu’elles sont vouées à l’échec, il y a toujours cette envie de se dire que tout est possible. Pour son morceau Le film à l’envers, c’est Pauline que nous retrouvons à la réal de ce clip qui frôle la perfection. Ce dernier convoque plusieurs personnages, tous demandant le pardon, l’amour, une deuxième chance d’atteindre un idéal que trop espéré. Les influences cinématographiques de l’artiste sont également plus qu’évidentes, que ce soit avec De Palma mais aussi et surtout Coppola et son gigantesque One from the heart. Un énième sans faute pour l’artiste qui aura, une fois de plus, réussi à nous charmer sans problème.
KLON – West
Si on ne sait que trop peu à quoi ressemblera l’avenir, on sait avec certitude que KLON fait partie de ces groupes au futur radieux. En juillet dernier sortait leur premier single Noise, qui signait leur entrée parmi ces projets prometteurs de la scène musicale française. Cette semaine, ils nous ont dévoilé le mélancolique West, accompagné de visuels à couper le souffle et signés Valentin Pinarch. West c’est cette invitation constante à quitter le gris pour le bleu, préférer le beau à ce malheureux qui nous contraint en permanence, à opter pour cette tendance à l’émerveillement de l’esprit plutôt que son emprisonnement. Seconde grande réussite pour les grands rêveurs de KLON et leur fureur de vivre intemporelle donc.
Wugo – Drag Me To The Sun
Qu’est-ce qui peut arrêter les plus perspicaces et déterminés d’entre nous ? Si même une année aussi tumultueuse que 2020 n’y arrive pas ? Peu de chose à vrai dire. Avec son dernier single, Drag Me To The Sun, Wugo met en avant cette quête perpétuelle que les plus obstinés ne connaissent que trop bien, cette quête d’espoir, à la recherche du faisceau lumineux qui nous conduirait vers des jours meilleurs. Pour son clip, c’est Maxime Bernarsconi que l’on retrouve derrière ces animations minimalistes certes, mais efficaces. L’attention est portée sur cette lumière que l’on se doit de poursuivre sans relâche même quand les obstacles se présentent à nous. Des visuels qui ne feront pas d’ombre à ce morceau que l’on aurait pu discrètement caler dans un album du grand quatuor versaillais Phoenix. Thomas Mars si tu nous lis, on attend le featuring incessamment sous peu, merci.
RIP LE DINO – Reality
Prenez vos écouteurs, allongez-vous sur le sol et laissez vous transporter par la douceur du tout premier single de RIP LE DINO. Filmé avec les moyens du bord (un IPhone 8) dans le joli décor des Landes, Reality nous séduit par son authenticité et sa fraîcheur instantanée. Ses notes ensoleillées suffisent à nous ramener à nos plus beaux jours d’été, où le sable chaud nous caresse la peau et notre esprit oscille entre rêve et réalité. Tout semble alors possible, comme faire apparaître un dinosaure gonflable sur la plage par simple magie !
Nouveau sur la scène, ce jeune duo prometteur prépare un album qui verra le jour en juin 2021 sur Le Cèpe Records. On a hâte d’en découvrir davantage.
Gabriels – The Blind
Gabriels dévoile dans ce clip un extrait du prochain EP à venir le 4 décembre, « Love and Hate in a different Time ».
L’auditeur aura droit à 4 minutes d’une musique calme et smooth, se retrouvera plongé dans la double mise en abyme mais surtout…ne cessera jamais de s’interroger. Puisque cette chanson, d’après le groupe, « est une chanson à propos de pourquoi les gens ne voient pas une vérité qui se trouve juste devant eux » (Gabriels, sur la description YouTube de la chanson).
En effet, ce clip est bercé d’émotion bien que l’intrigue se voit bloquée dans l’écran d’un téléviseur cathodique. On en ressent toute l’introspection possible, tout l’enfermement mental (d’où la pertinence du symbole de la télévision), toutes les angoisses profondes et les amertumes humaines.
Ce sentiment de vouloir briser cette constante cécité à la recherche de la vérité émane des paroles et de chaque plan. Une chanson poignante, dont le mystère se dénoue au fil des plans.
MOTTRON – Walk Away
Il y a des artistes qui donnent un sens particulier au clip de la semaine. Des artistes qui donnent du sens à cette sélection hebdomadaire. Sans conteste, Mottron fait parti de ceux la. On vous avait parlé récemment de sa quadrilogie de clip, qui devenait un véritable court métrage visuel et musicale aussi inquiétant qu’onirique.
Alors qu’il a dévoilé récemment dévoilé son très beau GIANTS, Mottron poursuit cette œuvre musicale ou le son et l’image se mêlent sans cette avec son nouveau titre : Walk Away.
Musicalement, le français continue se combat émotionnel entre les machines et la voix, un morceau en apesanteur qui joue sur différentes couches en mouvement constant.
Pour la réalisation, il s’offre une invitée de marque puisque c’est Charlotte Le Bon qui passe derrière la caméra mais aussi à l’écriture de cette œuvre. Et cette une véritable expérience qui nous est offert, un voyage étrange du côté dérangé d’Alice au Pays des Merveilles, un univers prenant et sanglant où l’on y rencontre des être étranges qui révèlent leur monstruosité une fois le miroir traversé. Brillant et singulier, un véritable coup de maitre.
Amazone – Lycanthrope
Et puisqu’on est au pays des rêves, autant continuer d’y errer afin d’y retrouver les nantais d’Amazone. Alors qu’on vous avait présenter en avant première leur nouvelle effort , Épisodes, le quatuor a décidé de célébrer ça avec une vidéo pour leur titre Lyncathrope, voyage sonore qui nous raconte la chasse sans fin d’un ennemi mythologique qui finalement se révèle être caché à l’intérieur de nous.
À l’image du morceau , Louis Vabres nous offre un clip psychédélique et onirique, porté par la dualité presque schizophrénique de Marcienne Verbraeken, à la fois douce et dangereuse, proie et chasseur, victime et bourreau … Un clip sanglant, violent et métaphorique qui nous rappelle qu’il faut parfois attention aux reflets qu’on renvoie et que la vie est souvent un combat que l’on mène contre soi même.
Aliocha – C’est tout, c’est rien
On va finir la semaine en douceur avec le nouveau titre de Aliocha. Auparavant plus porté vers l’anglais, le jeune homme débarque cette semaine avec un premier titre en français : C’est tout, c’est rien.
Et honnêtement, il est difficile de ne pas se laisser apper par la beauté et la puerté de ce titre qui nous réchauffe le coeur. Portée par une voix sublime et des arrangements d’abord discret puis de plus en plus prenant, le titre nous raconte l’amour simple, presque irréel , qui peut nous envahir au point que la réalité ne semble plus vraiment avoir d’importance.
Aussi derrière la caméra, Aliocha s’autorise un joli exervice de style, puisque la première partie du clip est tournée en « reverse », dans un plan fixe face à un miroir. L’illusion est vraiment parfaite puisqu’on ne réalise l’effet qu’une fois que la caméra, à l’image de la musique, part en mouvement à la poursuite de cette danseuse qui danse dans les jolis salons de l’Opéra Garnier alors qu’Aliocha reste lui stoïque, perdu dans ses pensées et ses rêveries. Comme quoi la simplicité est souvent le meilleur chemin pour atteindre l’âme et les vraies émotions.