Devenu en peu de temps une des figures incontournables du monde de la musique, Damso se faisait attendre depuis Lithopédion. Après un report pour raison familiale, le bruxellois a enfin libéré QALF. Comme chaque sortie de l’artiste celle-ci a vu nombres de théories surgirent, un départ canon sur Spotify mais aussi une polarisation du public sur le contenu. Qui Aime Like et Follow, c’est l’adage de ce projet diversifié, s’affranchissant définitivement des codes du rap.
Né au Congo, puis arrivé sur Bruxelles, la vie de Damso a été rythmée par plusieurs événements qui ont forgés la personne qu’il est devenu. Cette forme finale du bruxellois semble être atteinte sur ce dernier projet. Le titre, montre la plénitude atteinte par l’artiste. QALF, montre que Damso sait que sa musique ne plait pas à tout le monde. Mais il s’en inquiète peu, puisque la partie de son public aimant ce qu’il fait lui permet de vivre. Une vie qu’il dévoue de plus en plus à ses racines africaines. Comme en témoigne le documentaire de Booska-P accompagnant la sortie du projet. Une thématique qui se retrouve également dans QALF.
Une thématique représentée assez explicitement par l’instrumentale afro de Fais ça bien qui se voit même gratifié d’un couplet de la légende congolaise Fally Ipupa. D’ailleurs, la majorité du projet sera produit avec une grande touche africaine. Ce qui n’empêche pas Damso de rester sombre (nwaar), comme le montre MEVTR, qui ouvre le projet. Dans ce titre, il évoque aussi le futur de son fils. La famille reste importante pour le bruxellois qui dédie une partie de Deux Toiles De Mer à sa progéniture. Rose Marthe’s Love est quant à lui pour sa mère. Après avoir parlé de ses origines et de sa famille, l’artiste ne pouvait pas oublier la ville qui l’a accueillie, la ville dans laquelle il a galéré avant de rencontrer le succès, BXL ZOO. Il le fait accompagné par Hamza avec qui le feeling passe toujours aussi bien. Le track est énergétique et fait office de banger sur le projet. Une autre bruxelloise se retrouve sur le tracklisting, Lous and The Yakuza sur Coeur en Miette. Une balade introspective dans le passé de Damso teinté par une instrumentale ultra musicale.
Musicalement, le bruxellois s’affranchit de plus en plus du rap pour aller vers des sonorités tantôt plus électronique sur Pour l’argent mais aussi plus pop sur 911 ou Sentimental qui sont de magnifique ôde à l’amour rappelant certains classiques de variété française par la légèreté de l’instrumentale mais aussi par le backs rajoutant une certaine atmosphère aux titres. Mais Damso garde son côté sombre sur D’ja Roulé. Il n’oublie pas de clôturer en beauté avec le mélodique Intro. Un dernier titre qui laisse la porte ouverte à de nombreuses théories : un double album, une suite, un lien entre tous les précédents projets. Mais un dernier titre qui cloture surtout un projet où c’est la musique qui prime.
Avec ce projet, le géant bruxellois s’émancipe clairement du rap. Il montre toute sa palette musicale qui peut partir très loin mais toujours dans une justesse frôlant la perfection technique. Dans ce projet, Damso rend hommage a beaucoup d’éléments qui ont fait de lui l’artiste et la personne qu’il est devenu. Des éléments qu’il n’hésite pas de remercier à la fin de son projet avant que ces mêmes éléments lui permettent de recharger ses batteries. C’est donc face à un artiste comblé et épanoui que le public à affaire dans QALF.