En 2019, le nombre de femmes programmées en festival est de 14%(1). Un constat inégalitaire, qui se fait moteur d’initiatives comme le festival Les Femmes s’en mêlent. Depuis maintenant 25 ans, l’événement tient cette ligne directrice de ne faire jouer que des artistes féminines. Du 14 au 26 novembre, la capitale et sa banlieue accueilleront de multiples chanteuses, musiciennes, mais aussi des acteurs militants autour de tables rondes, d’ateliers et de conférences.
Reprendre sa place
Par l’évocation de cette phrase : “les femmes s’en mêlent” on comprend l’idée que les femmes interviennent, reprennent leur place dans un milieu masculin. Notamment, le milieu musical, où le genre masculin domine, de nombreux chiffres et témoignages le prouvent. Cette idée de reconquérir un espace dans lequel les femmes sont déplacées sur le bas-côté et minorisées est transversale aux luttes féministes contemporaines. Le MLF disait dans les années 1970 : “Dans un premier temps, il est important de se regrouper entre femmes, et de savoir pourquoi on n’a pu ni faire ni dire (…) C’est une chose que les hommes admettent difficilement, de savoir qu’il y a un endroit où il y a des femmes et qu’eux ne peuvent pas y rentrer, alors que jusqu’à présent c’était plutôt l’inverse. Ils sont obligés d’avoir une réaction, ils se sentent agressés. Ils sont obligés de voir qu’on existe quelque part d’une façon autonome.” (2)
Les femmes s’en mêlent (LFSM) est un festival, mais avant tout une association, qui suit cette pensée dans l’optique d’ancrer cet espace égalitaire dans la pérennité. Le festival LFSM est l’un des multiples dispositifs mis en place par l’organisation, qui, par ailleurs, organise des concerts et participe à la programmation d’autres festivals, comme Women Metronum Academy Festival. Parmi les autres dispositifs, on retrouve Les femmes s’engagent. Il s’agit d’une série d’événements allant de la projection, de l’atelier, au débat, ou encore la conférence et la rencontre. Tous s’articulent autour des revendications suivantes : insérer davantage les femmes dans les réseaux du milieu musical, soutenir et encourager leurs projets, sensibiliser l’opinion publique à l’égalité hommes-femmes, ou encore prévenir et lutter contre les violences sexistes et sexuelles.
Pour cette édition anniversaire, le programme est chargé ! Et cela s’entend, lorsque l’on sait que LSFM se déroule sur 15 jours dans plusieurs villes (Paris, Chelles, Guyancourt, Ivry-sur-seine, Magny-le-Hongre, Brétigny-sur-Orge), avec une dizaines d’artistes, parmi lesquelles on vous propose de découvrir nos coups de coeur.
Derya Yıldırım & Grup Şimşek
Lorsque l’on pense aux grooves psychédéliques d’Anatolie, le groupe Altin Gün nous vient immédiatement en tête. Mais un jeune groupe tend à se faire une place : menée par l’artiste turque Derya Yıldırım, voici la formation Derya Yıldırım & Grup Şimşek. Le groupe reprend également des classiques de la chanson turque. Cependant, le style est plus planant, transportant voire par moments, plus proche de la tradition que ne le sont leurs homologues néerlandais.
Liraz
A l’heure où l’Iran chante de rage “Zan Zendegi Azadi”, les chants féministes de Liraz résonnent avec encore plus de puissance.
Israélienne d’origine iranienne, Liraz commence à enregistrer clandestinement ses morceaux à distance avec des musiciens de Téhéran. Des textes intimes et puissants qui appellent à la résistance, la légèreté et la liberté des femmes contre l’oppression masculine. Avec son titre Zan Bezan, l’artiste invite les femmes, en particulier iraniennes, à reprendre vie par la danse.
Morjane Ténéré
Si le prénom « Morjane » semble dérivé du persan “Marjane” qui signifie “corail” et renvoie à des continents marins, le nom “Ténéré”, lui, signifie en touareg “désert”.
C’est dans cet espace aux confins de la mer et du sable que naît le projet de Morjane Ténéré. La musique y est organique, douce, onirique, spirituelle et chargée de mémoires ancestrales.
Des mémoires qui trouvent leurs racines dans des ailleurs allant d’Afrique du Nord, de l’Ouest, de l’Inde ou des racines anciennes des Amériques.
Lorsque l’on pense aux grooves psychédéliques d’Anatolie, le groupe Altin Gün nous vient immédiatement en tête. Mais un jeune groupe tend à se faire une place : menée par l’artiste turque Derya Yıldırım, voici la formation Derya Yıldırım & Grup Şimşek. Le groupe reprend également des classiques de la chanson turque. Cependant, le style est plus planant, transportant voire par moments, plus proche de la tradition que ne le sont leurs homologues néerlandais.
Liraz
A l’heure où l’Iran chante de rage “Zan Zendegi Azadi”, les chants féministes de Liraz résonnent avec encore plus de puissance.
Israélienne d’origine iranienne, Liraz commence à enregistrer clandestinement ses morceaux à distance avec des musiciens de Téhéran. Des textes intimes et puissants qui appellent à la résistance, la légèreté et la liberté des femmes contre l’oppression masculine. Avec son titre Zan Bezan, l’artiste invite les femmes, en particulier iraniennes, à reprendre vie par la danse.
Morjane Ténéré
Si le prénom « Morjane » semble dérivé du persan “Marjane” qui signifie “corail” et renvoie à des continents marins, le nom “Ténéré”, lui, signifie en touareg “désert”.
C’est dans cet espace aux confins de la mer et du sable que naît le projet de Morjane Ténéré. La musique y est organique, douce, onirique, spirituelle et chargée de mémoires ancestrales.
Des mémoires qui trouvent leurs racines dans des ailleurs allant d’Afrique du Nord, de l’Ouest, de l’Inde ou des racines anciennes des Amériques.
Contrebande
Lors du festival, il y aura une formation exclusive. Créé pour l’occasion, le groupe Contrebande rassemble plusieurs musciennes autour de Christine Lidon, ancienne membre du groupe de rock Les Bandits.
Elle décrit le projet comme : « Des musiciennes, autrices, compositrices de 9 à 80 ans, traversent la scène du Petit Bain comme elles ont traversé ma vie. » Comme une manière de balayer les clichés sur l’âge que doit avoir ou non une artiste.
Mademoiselle K
Puisque l’on parle de rock, l’une des figures féminines majeures du rock français est Mademoiselle K.
Après plusieurs années d’absence, l’artiste fait son grand retour avec quelques dates, dont sa participation au festival Les Femmes s’en mêlent.
Avec son nouvel album, Mademoiselle K nous parle de doutes, d’apaisement, de désirs et de belles rencontres qui s’entremêlent .
Carte blanche à Chloé
Autre registre cette fois-ci, côté electro, la DJ Chloé et fondatrice du label Lumière noire aura une carte blanche à son nom.
Au programme, seront invités : Surgeons Girl, LW2, Calara 3000, ou encore Sofia Kourtesis
D’autres évènements sont au programme du festival, comme des ateliers coaching, des tables rondes, des rencontres et des conférences.
(1) Observatoire des inégalités 2021
(2) Affaires Sensible, France Inter. « Le MLF : Chronique d’une lutte féministe.