DeLaurentis nous présente sa soeur-numérique : Unica

Voilà un moment que La Face B suit de près le périple musical de DeLaurentis, qui avait déjà captivé nos sens par des prestations lives et des clips aussi maîtrisés qu’envoûtants. C’est donc avec une grande joie que l’on accueille enfin son premier album, ou comme elle le dit, sa sœur-numérique : Unica.

DeLaurentis ©Natasha Morley

C’était il y a un peu moins d’un an, en novembre 2020 que DeLaurentis nous annonçait l’album Unica avec le clip Life. Un premier morceau déjà prometteur, qui nous plongeait sans peine dans l’univers de l’artiste. Un tableau futuriste, où le corps se confronte à la machine, un monde parallèle onirique avec ses propres règles. Tableau que la musicienne gardera tout du long avec par la suite le voyage graphique Pegasus, et plus récemment le brillant Unica’s Cloud.


La première chose qui nous marque à travers ses œuvres est l’attention toute particulière qu’attache DeLaurentis tant au son qu’à l’image. Même la session live de Life à la salle Pleyel nous offrait un cadre chargé d’émotion, à la mise en scène poignante. Plus qu’une simple version live d’un morceau dans une salle louée. Effectivement partout où elle passe, l’artiste semble se re approprier le lieu, et y graver son univers au fer rouge. A travers de ses autres clips, on reste dans les thématiques du rêve, de l’organique, de la machine, notre relation avec elle au travers des mouvements ou de la chair. En somme un univers visuel et sonore en parfaite symbiose, des morceaux hors du temps, singuliers, mais qui se répondent malgré tout, offrant cet opus insolite.

La force de ce premier album, au-delà de la cohérence et la qualité de l’image avec le son, est le bouquet de mélodies qu’on y trouve. Chaque morceau nous berce à sa manière, avec des airs cristallins, d’une rare finesse tout en restant puissant. Le tout étant soutenu par la douceur du timbre de DeLaurentis et une orchestration travaillée. Be a Woman en est un très bon exemple, avec une simple introduction au piano, très rapidement accompagnée des cordes et sons synthés puis de la voix, nous offrant sans prévenir des vagues mélancoliques enivrantes.

Car oui, si la voix de l’artiste reste un atout majeur sur cet album, c’est toute l’ambiance électronique autour qui lui souffle cette chaleur de vie. Si DeLaurentis parle de sa sœur-numérique, on le comprend aisément tant cet album semble vouloir prendre vie, et s’émanciper comme un être à part. La fin de l’opus avec Pulsion 2021 et Extra Life est un véritable feu d’artifice de créativité sonore, aux mélodies aériennes et mystérieuses, nous offrant un cadre idéal et douillet d’écoute.

L’artiste réussit brillamment ce projet, en illustrant l’harmonie qu’elle a avec ses machines. Une union où chacune est complémentaire de l’autre, où on finit par ne plus les différencier. Unica devient un être conscient, à part. C’est toujours un plaisir de découvrir ce type d’objet, qui prouve que les limites de l’électronique sont encore loin d’avoir été complètement explorées.