Retour sur la venue du trio de jazz mené par Delvon Lamarr au Grand Mix de Tourcoing dans le cadre de l’association Tourcoing Jazz qui a l’habitude de faire venir les plus grands noms de cette scène si particulière dans nos salles du Nord. En ce dimanche soir, le trio Américain vient faire planer son groove après l’ouverture de Margaux Liénard et Julien Biget. On vous raconte.
Crédit Photos : Martin Sojka
C’est toujours particulier les concerts du dimanche soir. C’est plus tôt, c’est plus familial et ça nous fait composer avec le traditionnel blues du dimanche. Alors plutôt que de se morfondre, prenons la direction de l’une de nos salles préférées pour profiter d’une vague de groove et de bonnes ondes. À peine le temps de se commander un verre, que le duo d’ouverture commence. Julien Biget à la guitare, Margaux Liénard au violon, les deux chantant à tour de rôle, on découvre une folk celtique légère et émouvante. Entre compositions originales et reprises comme The House of the Rising Sun, on passe trente minutes tout à fait agréables à s’étirer progressivement les chevilles.
Après une courte pause, trois musiciens nous venant tout droit de la côté Ouest, le légendaire Delvon Lamarr accompagné de deux accolytes assez inhabituels si on en croit l’organiste. Le batteur vient de rejoindre la troupe et le guitariste est venu en dépannage suite à la blessure du titulaire du poste. Cependant, sans le savoir, il aurait été impossible de s’en rendre compte tant l’alchimie entre les trois est naturelle. C’est donc parti pour des séquences descendant rarement en dessous des quinze minutes, où le trio enchaîne sans forcer ses classiques et quelques reprises à l’instar du très célèbre Move On Up repris du généreux Curtis Mayfield et qui se transforme à l’occasion en prière collective aux Dieux de la Soul et du Groove. Les têtes se lâchent, les genoux se détendent, qui a dit qu’un public de Jazz était forcément ennuyeux ? On sent que le trio se déplace peu de ce côté de l’Atlantique est que le rendez-vous avait été coché de longue date par les afficionados venus généralement en famille.
Enfin, comment ne pas aborder la spécificité du Delvon Lamarr Trio ? Ce fameux orgue Hammond, remis au goût du jour et magnifié sous les doigts (et les pieds !) du virtuose, qu’on ne voit plus de nos jours et c’est bien triste. En se rapprochant de la scène, on peut apprécier le jeu de jambes du maestro (la basse est jouée par le biais de touches situées au niveau de l’organiste). Bref, ça groove de la tête au pied et ça fait du bien au blues du dimanche soir.