ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent.À l’occasion de la sortie de Silent Park, leur tout premier EP, on part aujourd’hui à la découverte des influences de DÉVORE.
Seefeel – Polyfusion
Si je commence – longuement – par Seefeel, c’est qu’il s’agit d’un groupe essentiel pour moi. Je l’ai connu au travers d’une rencontre fondatrice dans mon parcours et ma culture musicale.
Ce groupe m’a tout de suite fasciné et à influencé durablement mon rapport à la musique. J’aurais pu choisir n’importe quel morceau de l’album Quique mais j’adore Polyfusion ! Avec ces longues plages de guitares distordues jusqu’à en perdre l’essence même de l’instrument tant cela se rapproche des synthés – c’était le premier groupe « à guitares » signé sur Warp Records à l’époque -, et la voix céleste de Sarah Peacock qui arrive seulement au bout de 2:15 d’ambient où se mêlent shoegaze, rock électronique et dub.
C’est presque troublant aujourd’hui, dans une ère où il faut qu’une chanson gagne ton attention en moins de dix secondes, d’écouter ce morceau tant il casse les codes et ne ressemble à aucun autre. Seefeel est de ces groupes insaisissables, impalpables, et c’est ce qui le rend aussi génial.
Saint-Etienne – Only Love Can Break Your Heart
En plus d’être un morceau à part – dans la mesure où personnellement je ne trouve pas l’album Foxbase Alpha très intéressant – il fait partie de ces rares reprises qui sont presque plus excitantes que l’originale, tant sa réappropriation est réussie, sincère et personnelle. Initialement composée et interprétée par Neil Young en 1970, je trouve la reprise de cette chanson invincible ! Une rythmique très 90’, la voix claire de Sarah Cracknell et ce piano entraînant : De quoi danser sans jamais s’arrêter.
Geneva Jacuzzi – Love Caboose
Love Caboose incarne de mon point de vue l’essence même de l’esprit D.I.Y. La mélodie, l’ambiance, tout me saisit instantanément. C’est un morceau paradoxal, à la fois bordélique et pourtant parfaitement cadré. Quand je l’écoute j’ai cette sensation de pouvoir chanter ou siffler l’intégralité des instruments ! C’est assez addictif et une fois de plus, ça donne envie de danser.
Josef K – Sorry for Laughing (Crepuscule Single Version)
Deux versions de ce même morceau existent mais il s’agit là de celle présente sur l’album Young and Stupid. Cette chanson, c’est un peu la métaphore d’une autoroute à mes yeux. On y retrouve ce mouvement perpétuel, ça avance tout seul et ça donne envie de rouler pendant des heures en l’écoutant – enfin j’imagine, je n’ai pas le permis. Elle contient cette essence commune à beaucoup de groupes d’art rock qui m’ont influencé au fil du temps, j’y reconnais un peu de Talking Heads, de B-52’s, ou encore de Bowie.
Squid – Swing (In A Dream)
Ce morceau me suit depuis sa sortie. J’y retourne tout le temps. Pour sa progression mais aussi pour sa composition habile et son élégance. Sa signature rythmique est inhabituelle dans la pop actuelle puisqu’elle est en sept temps plutôt qu’en quatre et malgré cela, le morceau parvient à rester très accessible. Un peu comme a pu le faire Radiohead sur pas mal de leurs tubes. Il y a une recherche d’un groove différent et c’est un état d’esprit qui m’inspire aujourd’hui.