Au début des années 2000, Disiz apparaît dans le monde de la musique, amateur de rap, c’est par ce domaine qu’il commence. Un milieu moins fourni qu’actuellement dans lequel il arrive au fil des années et des projets à s’imposer. 22 ans plus tard et après quatres ans sans albums, il signe un retour déjà marquant avec L’Amour.
Si au fil des albums, l’ouverture musicale de Disiz se faisait déjà ressentir, elle vient prendre une certaine dimension au sein de ce nouvel opus. Comme son nom l’indique, il a décidé de le dédier à une thématique universelle : celle de l’amour. Pourtant, c’est bien par sa sincérité et sa singularité que l’artiste délivre un projet rempli d’intimité.
Comme il l’explique, ce projet puise dans les quatres dernières années de sa vie, faites de hauts et de bas, il en fait la rétrospective sur L’Amour.
Avant de divulguer l’entièreté du projet, Disiz a offert à son public un prélude. A l’écoute des quatres titres contenus dans ce petit avant-goût, ses auditeurs ont pu capter la direction prise par l’artiste : celle d’un homme qui a connu une déception amoureuse. Comme tout être humain, cela la fragilisé, ce qu’il ne cache pas. Sans pudeur, il joue de sa plume pour coucher ses moments douloureux sur le papier. Pourtant, il est loin de basculer dans la déprime. Ses écrits sont nourris d’une certaine douceur tirant au fil du projet vers un optimisme certain, voire même un renouveau qui semble s’opérer dans la vie de l’artiste.
En débutant le projet avec Sublime, il commence le projet pleins de souvenirs, revenant sur les moments qui ont marqué cette relation, reconnaissant ses manquements avec la volonté de garder en mémoire les bons moments. Casino vient alors représenter les questionnements qui font suite au départ d’un être aimé et l’impasse dans laquelle il se trouve suite à ce départ.
“Toujours dans l’impasse, comme Pacino
Disiz – Casino
Comme à Vegas, à Deauville, j’sors du casino
Est-ce que je rêve ? Est-ce que je perds ? Qu’est-ce que je risque ? Est-ce que je l’aime ? Qu’est-ce que je perds si je la quitte ?”
Progressivement, il livre sans filtre la manière dont il a vécu cette situation et les divers stades qu’il a pu connaître comme sur le plus festif Weekend Lover avec Archibald Smith représentant le lâcher prise qui peut faire suite à une rupture. Imbibant les morceaux par ce trajet vécu, il dévoile un patchwork d’émotions aussi contradictoires que logiques, démontrant un être complexe mais surtout ne cachant pas sa sensibilité. Le tout est parfaitement amené par une ambiance musicale voguant entre mélodies aériennes et morceau plus percutant, n’hésitant pas à varier les ambiances au sein d’un même morceau à l’image de Klimt – Terminal 2 et de la collaboration avec Damso, Rencontre.
L’Amiénois confirme être un poids lourd de la musique francophone. Mais comme il le montre avec ce nouveau projet, il n’hésite pas à se réinventer avec des thématiques qu’il Sublime en compagnie d’une rythmique aussi envoûtante qu’efficace. Le rappeur emmène l’auditeur dans un Casino d’émotions, où le All iIn est presque inévitable et où il peut s’exprimer sur ce qu’il ressent sans préjugés.
En plus de cette ambiance musicale parfaitement amenée, la force du projet réside dans la manière qu’à Disiz de raconter son histoire. Fort de cette expérience, il vient livrer un condensé des mauvais comme des bons moments, effaçant la noirceur qui se retrouve souvent dans les albums faisant écho aux ruptures amoureuses au profit d’un soleil radieux. Bien entouré, il a pu mettre cela au profit de sa musique, accompagné par une équipe qui semble avoir écouté et respecté ses désirs. Pour conclure, cette phrase de l’introduction du projet ne peut que parfaitement résumé le projet :
“Je veux du sublime, du sublime
Disiz – Sublime
Du beau, du vrai, du pur, du sublime”