Avec Toute première fois, La Face B met en lumière les premiers titres d’artistes qui feront à coup sûr demain. Ce soir, on ne vous parle pas d’un oiseau de mauvaise augure, ni même d’un chien méchant, mais bien de Ditter, un duo d’abeilles qui n’a pas fini de bourdonner dans vos oreilles.
Petite piqûre de rappel : pour les habitués de La Face B, vous avez déjà forcément entendu parler de DITTER. En effet, en mars 2022, Rosy Bee et Franky Maddog donnaient un de leur premier concerts lors d’une de nos soirées à l’International. À l’époque déjà, on s’était pris leur musique hybride en plein dans la tronche, un vrai plaisir foutraque, qui oscillait entre les genres et les langues pour notre plus grand plaisir.
Car au grand jeu de la cohérence, ces deux-là ont préféré la folie douce, celle qui permet les outrances, les variations, et qui rend leur musique explosive et addictive, même sans sortie. La preuve avec leur récente participation aux auditions des iNOUïS du Printemps de Bourges, où ils ont fait forte impression.
Mais comment canaliser cette énergie ? Comment transformer ce jeu avec le public en morceau figé dans le marbre ? Et bien, DITTER nous offre des premiers éléments de réponse cette semaine avec vibrato bz bz blop, un premier morceau dans lequel on retrouve toute la fougue, l’humour et la jolie ironie qui les fait vivre.
Parce que pendant cette petite minute vingt, on passe par tout un tas d’émotions assez différentes. Il y a, à la première écoute, la douceur de la voix de Rosy Bee et la basse de Franky Maddog qui nous ouvrent les portes d’un univers minimaliste qui pourrait ressembler à s’y méprendre à une comptine pour enfant, notamment dans les jeux sonores des bruits d’abeilles et de certains bruitages… équivoques.
Car c’est là que le piratage en règle entre en ordre de marche. Tels des petits enfants mal élevés fiers de leur blague, DITTER parlent en réalité de sexualité et surtout, de plaisir solitaire. Ici, l’histoire d’amour se vit dans le fantasme, de jour comme de nuit, et les abeilles vibrent avec des piles pour que les fleurs se butinent seules, laissant exploser dans leur estomac des papillons de plaisir bienvenus.
Pour enfoncer le clou, la formidable Rosa Rocca-Serra balance une petite pastille animée bien plus influencée par Happy Tree Friends que par Disney. De la couleur forcément, des images enfantines qui se transforment peu à peu en délire, en n’occultant à aucun moment les sous-entendus et certaines excrétions bienvenues lors de ces aventures solitaires. Car comme le dit si bien Rosy Bee » I don’t need anyone » .
Alors à votre tour, laissez-vous aller aux sons de ce vibrato bz bz blop, on vous assure que vous ne le regretterez pas.