DMS : « Je fonctionne fort à l’humain »

Evoluant autour d’artistes et de producteurs de plus en plus en vogue, DMS impose également sa patte à cette scène en pleine ébullition. Après plusieurs collaborations, il a sorti son premier projet avec Rideaux Bleus. L’occasion pour lui de lancer ses premières prises de paroles pour défendre ce projet. C’est à cette occasion qu’on a pris le temps d’en apprendre plus sur le Parisien et sa musique.

Hoda.ho.da

LFB : On se retrouve pour la sortie de tout premier projet, si je ne me trompe pas c’est aussi tes premières prises de parole. C’est un exercice qui tu appréhendes ?

DMS : J’appréhende ça assez bien, c’est un projet que j’ai préparé pendant deux ans donc je le connais par coeur et il n’y a pas de raison que ça se passe mal.

LFB : Pour les gens qui ne te connaitrait pas encore, comment te présenterais-tu et comment décrirais-tu ta musique ?

DMS : En vrai, c’est la même chose, je pense que c’est lié parce que ma musique est très personnelle et vraie. J’essaye de m’impliquer à fond dans ma musique et proposer quelque chose qui me représente vraiment et qui reflète qui je suis et ce que j’aime.

LFB : Tu m’as dit que tu connaissais le projet par coeur et que du coup tu appréhendais bien sa sortie, tu es toujours dans cet état d’esprit maintenant que le projet est sorti ?

DMS : Ouais totalement !

LFB : T’as été content des retours ?

DMS : Je ne dirais pas que je suis trop sur de moi non plus, ça reste un premier projet. On ne savait pas trop à quoi s’attendre et il y avait pas mal de flous autour de la sortie. Mais là, après la sortie, on a énormément de retours et de critiques constructives. Je n’ai pas vu beaucoup de mauvais retours, mais du peu que j’en ai vu, c’était assez constructif. Donc, c’est que du positif !

On me parle beaucoup de la qualité du projet, c’était important pour moi ! Si on me fait ce compliment-là, c’est qu’on a réussi notre pari qui était d’arriver avec un projet le plus qualitatif possible qui va bien vieillir dans le temps. Je sais qu’en le réécoutant dans 5 ou 10 ans, malgré qu’il aura, évidemment un peu vieilli et qu’il a évidemment des défauts j’en serais toujours fier, comme j’en suis fier aujourd’hui.

LFB : Qu’est ce qui t’as décidé à sortir ton premier projet à cette période ?

DMS : En vrai de vrai, c’est le cheminement logique, j’ai sorti beaucoup de singles et il fallait que je sorte le premier projet pour que les gens captent mon univers, ce qui est plus compliqué avec uniquement des singles. Là, il y a vraiment un projet cohérent, une première carte de visite qui présente aux auditeurs qui est DMS.


Je pense que j’avais besoin de temps pour le taffer et avoir le projet le plus abouti possible. En plus, il y aussi eu ma signature avec mon label Ciel qui m’a permis de bosser dans de meilleures conditions et de rémunérer les gens avec qui je travaille, ce qui est important pour moi. Grâce à ça, j’ai pu développer ma vision, ce qui était plus difficile sans argent. Tout ça a permis d’accélérer le processus, ça aurait peut-être pris plus de temps si on n’avait pas eu de signatures.


Après, en termes de timing, je ne me suis pas dit que ça devait absolument être maintenant, même si, en vrai, je voulais qu’il sorte en 2021. Ca aurait été relou de faire une année de plus sans projet avec que des singles. Au final, ça s’est fait assez naturellement, le projet a été fini au moment où il fallait le sortir, ce qu’on a fait et tout s’est bien goupillé.

LFB : Du coup, avant le projet tu avais dévoilé deux singles, Glacé et Pendentif avec Chanceko. En plus de ce dernier, il y a d’autres invités sur le projet. Tous sont des gars avec qui t’as l’habitude de travailler, c’était important pour toi de partager ce premier projet avec eux ?

DMS : En vrai, je pense que ça reflète aussi ma personnalité et comment j’aime travailler. J’aime beaucoup faire de la musique avec du monde.
Ce sont des mecs avec qui j’ai une vraie relation humaine et je les côtoie au quotidien, donc c’était logique qu’ils soient sur le projet.


Même au niveau des compositeurs, on peut voir qu’il y a souvent plusieurs personnes derrière les morceaux. Je trouve ça lourd, ça permet de mélanger les visions et d’aller plus loin dans la création.

LFB : Il y a aussi un engouement autour de toi et de ton entourage qui est apparu ces derniers temps. Est-ce que tu le ressent ?

DMS : Personnellement, je le ressens par rapport aux streams, qui sont plus importants, au fait qu’on parle plus de nous aussi. Après, en vrai de vrai, ça a jamais été calculé. Je pense même que ce sont les gens qui ont mis un terme de « new wave / next gen » sur nous.

On a des relations humaines saines, on s’apprécie tous et je pense que c’est ce côté naturel qui plait aussi aux gens. Si c’était joué ou qu’on était arrivé avec un concept de collectif pré-établis, je ne suis pas sur que ça aurait fonctionner.

LFB : Cet engouement, il a été assez rapide, est-ce que tu as vu un changement entre le début et la fin de l’année ?

DMS : En vrai, à chaque nouvelle sortie les chiffres sont meilleurs, il y a plus de vues, de commentaires, de partages, d’abonnés,… Je pense que c’est normal, en fournissant aux gens de la nouvelle musique, les gens apprennent continuellement à mieux te connaitre. C’est une avancée logique, en sortant plus de musiques, on touche plus de gens.

Hoda Hoda

LFB : Comme tu l’as dit, vous aimez travailler ensemble. C’est important pour toi d’avoir cet aspect « collectif » ?

DMS : En fait, au début, ça s’est fait via les lieux dans lesquels on bossait, donc chez 99. Il a eu énormément d’impacts et d’importances sur la création de cette scène. Quand t’allais au studio, tu pouvais tomber sur Khali ou Chanceko qui venaient faire un mix ou sur Sonbest qui était en train d’enregistrer son projet.

Puis quand tu as des mecs qui sont forts et qu’au milieu de ça il y a 99, qui te conseille sur avec qui tu pourrais travailler, ça ouvre la porte aux collaborations. Surtout qu’on est super ouvert d’esprit et qu’on aime partager notre musique.

Donc, tout s’est fait super naturellement, c’est que de l’humain et du kiff !

Maintenant, il y a le studio de Swim The Dog, Avlanche et c’est pareil on s’y retrouve tous, même pour autre chose que de la musique. Je vais te dire n’importe quoi, mais si, par exemple, demain j’ai envie de voir les potos, je vais au studio et je les retrouve pour passer un bon moment. On a une vraie relation au-delà de la musique.

LFB : En dehors de ce cercle, sur le projet tu collabores aussi avec Le Motif, comment s’est faite cette connexion ?

DMS : Il y a deux ans plus ou moins, il m’a partagé dans sa story, parce qu’Elias un compositeur avec qui je travaille lui a fait écouter un de mes morceaux quand ils étaient et session et il a aimé. Après on s’est connecté. J’ai d’abord commencé à voir Junior Alaprod parce qu’on était pas loin l’un de l’autre, un jour, il m’a appelé pour me dire qu’il allait en session avec Le Motif et j’y suis allé avec Guapo du Soleil et D1gri (deux compositeurs, ndlr) qui habite pas loin est passé aussi. C’est comme ça qu’on a fait Particulière.
Encore une fois, c’est une connexion naturelle. Je fonctionne fort à l’humain.

LFB : Pour rentrer un peu plus dans le projet, on peut y entendre un étalage de plusieurs sonorités différentes qui feraient office de « carte de visite » pour présenter ce que tu maîtrises. Est-ce que c’est une volonté de ta part ?

DMS : Encore une fois, je pense que ça a été vraiment naturel. Sur ce projet, je voulais faire ce que j’aimais réellement et je n’ai pas réfléchi ça pour qu’il y ait absolument un son trap ou drill par exemple. J’ai juste fait la musique que j’aimais en essayant de garder une cohérence. Je trouve que ça marche, même s’il y a des sonorités différentes, le tout est cohérent.

Je n’ai pas envie de me cantonner à un seul style. Si j’ai plusieurs inspirations, si quand j’écoute une instrumentale la première topline qui me vient, c’est quelque chose de plus ouvert, de plus pop, je vais dans cette direction. Je n’ai pas envie de me priver de faire des choses. Tant que le résultant à la fin est bon, j’y vais.

LFB : Au niveau des thématiques, il y a en a une qui balise le projet, c’est celle de tes rapports aux relations amoureuses. Peux-tu nous en dire un peu plus là dessus ?

DMS : C’est un thème que je trouve inspirant, qui en plus est un thème universel. C’est un peu lié à mon lifestyle aussi, je raconte ma vie et ce que j’aime faire et évidemment les relations amoureuses peuvent rentrer là-dedans.

LFB : On a pu voir Khali performer sur la scène de la Boule Noire, Malo a aussi donné un show. Est-ce que toi aussi la scène c’est quelque chose que tu attends ?

DMS : Quand on a sorti Bad Luv, on a eu la chance que le morceau marche bien. Du coup, on a pu faire quelques scènes avec Chanceko et 99. J’ai performé aussi avec les frérots à la Fête de la Musique et J9ueve m’a invité à sa Boule Noire. J’ai trop aimé, je trouve ça cool de ouf.

Après, je pense qu’il ne faut pas non plus bruler les étapes. C’est mon premier projet, il faut laisser le temps aux gens de bien le prendre.
Si je fais de la scène, c’est aussi pour défendre quelque chose, donc il faut que le public capte ce que je vienne défendre. En tout cas, sur du long terme, c’est quelque chose que je vise et que je veux à tout prix faire.

Je kiffe l’aspect création, être au studio, mais je fais ça aussi pour partager ma musique et il n’y a rien de mieux que de la partager avec les gens qui apprécient ce que tu proposes. Donc, évidemment que ça me fait rêver de faire des scènes et qu’on va tout donner pour le faire.

Il faut aussi rester réaliste, je ne vais pas faire une scène juste pour faire une scène. Il faut que ça soit quelque chose de cool, qui me plaise aussi, qu’on ramène un minimum de monde. On va regarder un peu comment faire pour que ça soit le mieux possible.

LFB : Pour terminer, qu’est-ce que je peux te souhaiter pour la suite ?

DMS : De continuer de bosser avec la même équipe qui est incroyable : des instrumentales, au mix en passant par les visuels et encore pleins d’autres choses, ils assurent.

Puis, que le projet évolue bien, que les avis continuent d’être aussi bon et que ça ne fasse que de croitre.