ADN #873 : Edouard van Praet

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Edouard van Praet vient de dévoiler Mascarades, son nouvel album. À cette occasion, il nous raconte ses influences musicales.

Crédit : Forrest Flanders

The Doors – The Soft Parade


Il s’agit là d’une chanson qui m’a complètement bouleversé à mes 16 ans. Le fait d’avoir un condensé de genres et d’images différentes au sein d’une chanson de « seulement » 9 minutes, c’était révolutionnaire pour moi. Un voyage qui nous fait passer de cris liturgiques à des éléments de blues, jazz, funk etc. Ça m’a rendu d’une part complètement accro à la musique du groupe et au mouvement psyché des années 60-70, mais aussi rendu accro à l’exploration des différents styles au sein d’un même projet musical.

MGMT – Kids


J’aurais pu donner une autre chanson étant donné que je kiffe autant chaque album (avec une préférence pour le self-titled MGMT, que j’ai littéralement dû écouter plus d’une centaine de fois), mais je me suis arrêté sur cette chanson qui a été un succès mondial. La mélodie du refrain ne cessera de me filer des frissons nostalgiques. Mélanger rock n roll, expérimentation et pop moderne avec autant de justesse, c’est pas facile, et ils ont tapé en plein dans le mille.

Kids See Ghosts – Feel The Love


Quand j’étais en primaire, j’étais un fanatique de rap, jusqu’au moment où j’ai découvert le métal à mes 10 ans, éteignant progressivement ma curiosité pour le rap. Si je me rappelle bien Feel The Love est un peu le titre qui m’a fait replonger dedans. Cet album est juste tellement énervé et doux en même temps. De nouveau, mélanges de styles – pop et alternatif. C’est peut-être un des albums, comme le premier de Billie Eilish, qui m’a à nouveau replongé dans une écoute plus moderne de la musique.

David Bowie – Heroes


De nouveau, j’aurais pu m’arrêter sur un des tracks plus obscures de sa trilogie berlinoise que j’ai absolument saignée, mais j’ai préféré retourner aux choses essentielles, à un titre qui a marqué grand nombre de cœurs ainsi que le mien. Bowie, Eno, les synthétiseurs, les guitares dissonantes, ça fait vraiment bon ménage. Des sonorités qui m’ont fort influencé sur mon deuxième EP ainsi que pour le son du live band. Passer de l’ambiant, à la danse, au rock. Quel kiff !

Sega Bodega – Angel On My Shoulder


C’était compliqué pour moi de m’arrêter sur une chanson spécifique de cet album miraculeux Romeo, mais je pense que c’est celle-ci qui m’a séduit en premier. Mélange exquis d’électro, de (hyper)pop, de glitch, de « digitalness ». Franchement il y a un purisme lié à l’analog qui ne cesse de me crisper, et cet album ainsi que des tueries des années 2000 comme les albums de Britney Spears me rappellent qu’il s’agit juste d’un choix esthétique qui a tout autant sa valeur. Mon album « Mascarades » est une espèce de mélange de ça, de digital et d’analog que j’ai essayé de parsemer par ci par là tout au long du processus de production.

Vive La Fête – Noir Désir


C’est punk, c’est électro, c’est rock, c’est en français, c’est belge. Quand j’ai découvert le groupe Vive La Fête adolescent, j’ai tout simplement dévoré leurs tracks. Si ça exerçait une influence sur mon écriture et mon attitude dès le premier EP, leur influence sonore était possiblement un rien plus explicite à partir du deuxième ainsi que sur l’album. S’abandonner à la danse à coup de phrases simples mais ultra efficaces en français, c’est bien quelque chose que ce groupe ainsi que d’autres comme sexy sushi m’ont appris.

Underworld – Jumbo


Chanson qui mêle électro, voix suaves, paroles envoûtantes. Un groupe qui vient du rock/new-wave et qui a osé se réinventer plus tard. J’ai tendance à beaucoup aimer les groupes qui passent du rock à l’électro ou vice versa comme Primal Scream ou Daft Punk. J’ai eu la chance de les voir en concert et c’était comme une grande cérémonie quasi ecclésiastique alors qu’il y avait des sons doux mais aussi particulièrement violents. Groupe qui m’a aussi fort marqué durant la conception de l’album « Mascarades ».

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