Après Hollydays, Élise Preys revient en solo avec un EP titré « Ça va » avec cinq morceaux comme cinq ambiances différentes. Élise Preys se laisse ici aller à ses envies et tant mieux, car son EP est tout aussi bien capable de convoquer la nostalgie des années 2000 que la nouveauté actuelle de la scène française.
La Face B : Bonjour Élise, est-ce que tu pourrais te présenter ? J’ai lu que tu avais fait du mannequinat avant la musique, du coup je suis un peu intriguée par ton parcours.
Élise Preys : En fait après le lycée, je suis rentrée à la fac mais ça n’a pas trop marché. J’ai fait des petits boulots et je me suis inscrite dans une formation. Et si tu veux pendant cette formation, je me suis faite démarcher par une agence. Le soir même j’étais dans les bureaux, on m’a dit enfile cette paire de talons, j’ai défilé et voilà. J’étais curieuse de voir comment cette industrie fonctionnait donc j’ai pris le job. Un ou deux ans après j’ai commencé Hollydays et je jonglais entre les deux en même temps. Après, en 2014, j’ai décidé d’arrêter le mannequinat.
LFB : Est-ce que tu faisais déjà du chant avant ?
Élise Preys : Oui ! En fait quand j’étais petite je chantais tout le temps. C’est surtout ma grand-mère qui a décelé cette capacité. Là où j’habitais, il n’y avait pas de chorale ou de cours. Jusqu’au jour où, au centre culturel de Domont, ils ont ouvert une classe. On devait être trois enfants de 5 ou 6 ans seulement (rires). Après, ça s’est agrandi, d’autres cours ont ouvert dans d’autres villes. J’ai continué jusqu’à mon bac puis j’ai dû arrêter pour bosser et j’ai repris plus tard.
LFB : Avant de te produire en solo, tu faisais partie de Hollydays avec Sébastien Delage. Est-ce que le fait de te produire en solo te permet plus de choses ?
Élise Preys : Ce n’est ni plus facile ni plus simple mais on va dire que ça m’évite de faire des compromis. C’est plus fluide, je peux faire les choses quand ça me chante. Mauvais jeu de mot mais c’est ça (rires). En étant seule, il n’y a que moi à gérer en quelque sorte !
LFB : Sur cet EP, on sent que tu laisses plus de place à la technicité vocale que dans Hollydays. C’était important pour toi ?
Élise Preys : Alors ça me fait très plaisir que tu l’ai remarqué ! Je n’ai jamais prétendu être une grande chanteuse, de savoir faire des vocalises, d’avoir un grand coffre etc. Je pense qu’il faut surtout connaître ses capacités. Par exemple moi j’aime viber, et dans Hollydays on était plus axé pop et variété donc la vibe, ça collait pas trop. Du coup là j’ose plus, j’aime bien tester ma voix. La vibe, plus je peux en mettre, plus ça me plaît ! Des fois on me dit qu’il y en a un peu trop d’ailleurs (rires) !
LFB : Ta musique est très éclectique et on est surpris à chaque chanson. Quelles sont tes inspirations ? Comment tu composes ta musique ?
Élise Preys : Il y a beaucoup de thèmes différents sur cet EP. Mais j’avais envie qu’ils aient tous un lien. C’est un travail de longue haleine et je me suis surtout demandée quel était le premier message que je voulais envoyer avec cet EP. 1000 étaient des rêves, c’est une chanson un peu ado, là c’est Puff Daddy et Whitney Houston qui ressortent. J’avais envie de mettre du scratch dessus carrément ! Je voulais faire une vraie transition avec Hollydays. Ensuite on a quelque chose plus pop, plus mélodieux, de la vraie chanson française en référence à Jean-Jacques Goldman ou Laurent Voulzy tu vois, là où le texte primait plus.
J’utilise aussi ma voix de tête. Bonne et mauvaise idée parce que quand je dois chanter en live c’est un enfer (rires). Caillou Calmant, je l’ai composé avec Etienne Bally et Marc-Antoine Perrio. Elle est très étrange mais je l’aime bien. Elle est plus libre. Ma voix elle a vrillé j’ai rien compris (rires). Je l’ai composée après avoir vu un documentaire sur Whitney Houston et le soir même j’ai écrit. J’ai voulu créer cet EP comme si c’étaient différentes pièces de ma maison avec différentes ambiances en fait.
LFB : En parlant de Caillou calmant, c’est une référence aux addictions n’est-ce pas ? Question qui me trotte dans la tête et qui m’empêche de dormir la nuit. C’était voulu la référence au générique d’Urgences ou c’est complètement inconscient ?
Élise Preys : Urgences ? J’ai pas du tout fait gaffe ! Tu parles de la partie faite au synthé ?
LFB : Oui ça m’a frappé dès la première écoute ! Ma mère regardait sans arrêt.
Élise Preys : Je vois qu’on a les mêmes mamans ! En même temps avec George Clooney… ! Mais c’est marrant que tu me parles de ça parce que ce moment-là avec le synthé, on l’avait pas dans la compo de base. Avec Pierre Antoine, qui a produit tous les titres de l’EP, et Marc-Antoine Perrio, on était en studio. Un ami est passé, ils ont tripé sur la petite molette du clavier et ça a donné ça.
C’était plus un heureux accident qu’autre chose ! Maintenant que tu le dis, je vois de quoi tu parles (rires). Mais ce sont des petits moments comme ça qui rendent le tout génial. Après on en a fait qu’une en studio. Les autres, je les ai enregistrés chez moi. J’habite dans une rue assez bruyante et lors de mes prises de voix on entend les gens qui hurlent, des klaxons… Dans 1000 étaient des rêves on m’a fait comprendre que y’avait de la vie dans mes prises quoi !
LFB : Est-ce que tu travailles déjà sur un autre projet ou tu prends le temps de souffler un peu ?
Élise Preys : Avec les deux dernières années qu’on a eu j’ai beaucoup de matières on va dire ! 1000 étaient des rêves est née du premier confinement. Il y a certaines choses que j’ai depuis longtemps. Ça va, elle date d’octobre 2019 par exemple. J’ai beaucoup de matière mais je me calme un petit peu on va dire, j’essaie de me recentrer. Composer et écrire c’est « facile » si on peut dire, mais c’est le côté prod où je vais prendre le temps de bien m’entourer.
Là je me dis que j’ai le temps de laisser vivre cet EP, ça ne sert à rien de se presser. Mais je ne peux pas m’empêcher de réfléchir déjà à la suite donc finalement… on peut dire que je fais les deux en même temps !
LFB : Et bien Élise je te souhaite une bonne continuation alors. Je vais te suivre de près maintenant !
Élise Preys : Merci je suis très contente d’avoir pu faire cet interview, j’aime beaucoup votre média. Merci encore !