(Exclu) : Adrien Pallot nous envoûte avec 45.8616634, 6.3701834

Après nous avoir délivré en 2019 son premier album Variations, Adrien Pallot est de retour comme en Mai dernier pour nous faire vivre une expérience hors du temps. Il nous livre en exclusivité sur La Face B son titre 45.8616634, 6.3701834 accompagné d’une vidéo en plan séquence et d’un poème magnifique. Attention, préparez vous à plonger dans l’infini.

Adrien Pallot

Adrien Pallot nous offre aujourd’hui une expérience, un morceau long d’une heure face aux sommets des Hautes-Alpes, le tout sublimé par un poème où le manque et la contemplation nous frappent.
Ce spectacle qui nous est offert se dévoile au devant d’une scène naturelle et toujours plus enchanteresse.
C’est le début d’un voyage, la brume recouvre tout, c’est le rideau d’un théâtre exquis qui s’est abaissé et vient envelopper avec grâce la cime des mélèzes; arbres figés mais profondément mouvants. Ce sont eux qui dessinent les traits du paysage, une ligne d’un vert sombre discontinue qui parsème ces géants enneigés.

On ne distingue qu’eux au premier plan, comme la mise en bouche de ce que l’artiste et la nature vont nous réserver. On se laisse transpercer par la boucle hypnotique du morceau qui résonne dans notre être tout entier, puis c’est la lumière qui vient percer les nuages.
L’azur se libère et nous impose son immensité, les pics enneigés caressent le vide. Le paysage demeure le même mais dévoile à chaque seconde ses particularités.

A l’image du morceau et de cette boucle qui progresse sans jamais réellement bouger, ces montagnes sont pénétrantes. C’est l’immuabilité du spectacle visuel et sonore qui nous absorbe. Chacun des éléments du paysage passent par nous, et nous passons par eux, comme une projection incontrôlable qui frise la connexion.

C’est la percée du soleil qui vient nous faire découvrir une nouvelle fois cette scène en perpétuel changement.
Ce sont des touches aigües aux airs presque stridents qui accompagnent l’ascension, matérialisation des rayons du soleil qui petit à petit s’impose avec intensité. C’est une lumière criarde qui vient bientôt inonder tout le décor et plonger le paysage comme le morceau dans un trop plein.
Un trop plein de lumière, de pensées, de sons. Un trop plein dans l’infiniment vide, des vagues de sensations qui laissent place aux frissons.

Au fil du morceau, on découvre la grâce des mots de Benoît David qui font écho à ce que nos yeux et nos oreilles sont en train d’expérimenter. L’attraction, une fascination incontrôlée et cette lumière qui abreuve nos souvenirs et s’imprègne dans nos pores. Les vers du poète sonnent comme une évidence et nous retournons avec conviction à cette absorption presque volontaire, happés par la splendeur de l’ensemble.

Enfin, le brouillard, acteur important de ce spectacle absorbant, vient prendre cette teinte dorée qui scintille au creux des vallons avant de se disperser subtilement le long des courbes.

Cette vidéo en plan séquence réalisée par Edouard Lebrun est sans aucun doute l’illustration parfaite de ce que représente 45.8616634, 6.3701834.
Une pièce qui évolue et progresse par petites touches parsemées çà et là et qui pavent le chemin de nos pensées. C’est un voyage infini dans l’immobile, une « aventure personnelle ».
L’éclosion et l’explosion de pensées diffuses qui trouvent un relai majestueux dans la musique et le décor.
C’est avec une certaine perplexité face à ce moment hors du temps qu’on réalise à quel point c’est beau, presque trop, de se plonger dans l’infini.

Qui de mieux que Benoît David pour résumer et conclure cette expérience :

Dès le premier instant j’ai su que je serais absorbé, avant même de savoir par quoi.

Benoît David

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