Parmi les hérauts d’antan de chez Howlin Banana Records, il y a ANNA. Le quatuor distille depuis maintenant plus de 10 ans une indie pop aussi foutraque que réjouissante. Alors qu’ils ont récemment annoncé l’arrivée d’un nouvel album, ANNA effectue un retour solitaire cette semaine avec un nouveau single, Words, à découvrir en exclusivité ce matin. Des mots, du glitch et une plongée dans un pop qui explose pour laisser apparaitre toutes ses composantes.
Vous avez déjà regardé la vidéo d’un fruit qui explose au ralenti ? C’est une chose assez fascinante, on vous l’assure, de regarde l’aliment être impacter pour se disperser en morceaux, dévoilant dans un gigantesque éclat tout ce qui le compose.
Si on vous raconte ça ce n’est pas par hasard, mais tout simplement parce que c’est l’effet musical que nous a fait Words, le nouveau morceau de ANNA. À l’écoute du morceau, on commence par bitcrushers, distorsion irritante mais pas forcément désagréable qui annonce le mouvement de construction/déconstruction du morceau.
Dans cet espèce de chaos sonore s’éveille la musique d’ANNA. Dans cette introduction abrasive apparait le réel, la mélodie et la voix. C’est une annonce, une mise en garde : vous qui venez ici, laissez vous surprendre, laissez la musique prendre le pas sur vos attentes.
Avec Words, ANNA fait exploser les carcans d’une indie-pop devenue trop sage. Si le groupe s’y retrouve toujours, il y appose des couches synthétiques, des envolées lyriques et psychédéliques, il bidouille, s’amuse et provoque l’adhésion.
ANNA
C’est de la nostalgie-sourire aux lèvres, un morceau dans lequel il fait bon vivre et où l’on se sent bien. On se promène entre les ambiances, les textures et les sonorités, toujours à l’affût du petit détail qui nous entraine ailleurs.
Si ANNA maîtrise les gammes de sa grammaire musicale, le groupe n’a pas appelé son morceau Words sans raison. Car oui, les mots ont leur importance, ils racontent, de manière poétique, le besoin de lâcher prise, d’exprimer les choses, les émotions et de trouver du plaisir, encore une fois.
Pour accompagner le morceau, Martin Vidy, guitariste et chanteur du groupe, s’amuse avec les glitchs. Sur un fond bleu (idéal pour ce genre d’expérimentations) qui n’est pas sans rappeler le premier album de Weezer, on regarde le groupe apparaitre puis disparaitre, se transformer, se déformer, vibrer et exister.
Une vidéo qui colle au morceau, offrant un vrai parti pris artistique, radical et ébouriffant, qui fait baver les couleurs et ressource nos petits coeurs. Du glitch et des mots; ANNA est de retour pour notre plus grand plaisir, comme ils le disent si bien « you own what’s fun« .