
Une bonne chanson pop, c’est une douceur de plus ou moins trois minutes qui alors qu’elle défile, nous fait tout oublier et nous entraine avec elle. On a tous besoin de morceaux qui nous font du bien, on a tous besoin d’histoires remplies de douceur qui nous permettent d’échapper à notre quotidien. Car si on a tous envie que notre vie ressemble à un film, la réalité revient souvent frapper à la porte et nous rappeler que tout n’est pas aussi rose que l’affiche de la dernière comédie romantique américaine proposée par netflix.
Alors comment faire pour échapper à tout cela ? Il suffit de rêver, et de rêver son quotidien avec amour et humour pour en offrir une version, certes irréelle, mais au moins acceptable. Cette idée, Laura Lefebvre l’a bien comprise et nous offre avec Baby ce genre de petit bonbon pop que nos oreilles malaxent à l’infini pour en faire une bulle protectrice et nous permet de sourire même quand les larmes coulent.
Avec ce nouveau titre, la québecoise navigue ainsi dans un océan doux amer, nous contant une quête amoureuse pas toujours faite de succès, parfois un peu à contre-temps, comme elle nous le dit si bien à un moment avec cette phrase aussi imagée que remplit d’une bonne dose d’amertume : » l’amour c’est une fête mais j’arrive toujours trop tard« .
Mais ce qu’on retient malgré tout, c’est le besoin de continuer, de ne pas baiser la tête ou le regard, de foncer pour croiser enfin le coup de foudre qui nous fait dire « l’amour c’est le jour où je t’ai vu au cinéma« .
Laura Lefebvre enroule alors son histoire dans un emballage pop, oscillant tranquillement entre des teintes proches de Mac deMarco et des nappes synthétiques plus aériennes qui accentuent l’ambiance onirique et tendre qu’elle porte avec sa voix charmeuse qu’elle accompagne de chœurs doux et chaleureux.
Visuellement, Laura Lefebvre fait confiance à Alexandre Pelletier et accentue cette sensation de rêve éveillé et de monde parallèle. Entre un monde où les couleurs les plus vives ressortent, où la réalité se pare d’un voile qui rend le monde un peu plus f(l)ou, et des échappées animées que ne renieraient pas ce bon Adam Green, la vidéo de Baby nous entraine dans un monde où rien n’a vraiment d’importance et où l’on préfère rire du malheur plutôt que de s’appesantir dessus. Et à une époque où l’anxiogène est le maitre mot du monde, on se glisse définitivement avec bonheur dans ce moment hors du temps qu’on se passe en boucle, jusqu’à finir par se convaincre qu’en effet, tout n’est pas si grave.