(EXCLU) Balade sur La Plage de Seasonal Affective Disorder

Vous êtes-vous déjà promenés sur une plage l’hiver ? C’est quelque chose d’assez unique, une sensation désertique, comme si le monde n’existait plus, comme si le ciel, la mer et le sable dur et humide s’unifiaient en un no man’s land proche de l’apocalypse. Nous c’est une chose qu’on adore, une plage de Normandie sous un ciel d’hiver. C’est beau, triste et mélancolique à la fois. C’est un endroit qui invite à la contemplation et parfois aux larmes, qu’elles soient volontaires ou créées par le vent qui nous frappe le visage. Et si avant, ces balades se faisaient bercées par les remous de la houle et de notre capuche résistant au vent, cette promenade a désormais trouvé une bande son parfaite et de circonstance : La Plage.

Si vous ne le saviez pas, le Seasonal Affective Disorder est un symptôme dépressif qui frappe les gens en automne et en hiver, plus rarement au printemps et en été. C’est donc aussi le nom de ce groupe rouennais, dont l’acronyme donne SAD (ça ne s’invente pas). Si Rouen était jusqu’ici reconnue pour sa scène rock et souvent brutal, c’est du côté de la pop mélancolique que nous emmène Seasonal Affective Disorder, avec des influences qui nous rappellent fortement toutes les bandes originales de cinéma indépendant américain. Ainsi, impossible de ne pas penser aux premiers titres de The Submarines à l’écoute de La Plage.

Portée par une douceur étrange, une vibration tendre nous berce. La pop dans ce qu’elle a de plus simple et de plus beau mais comme une vague finit toujours par éclater sur les récifs, c’est à travers les paroles que notre âme se brise en éclat de larmes. La solitude, les sentiments à sens unique, le cœur trop lourd qui finit par se fissurer, en deux petites minutes à peine, S.A.D exprime tous les sentiments qui nous envahissent bien souvent dans nos escapades solitaires, quand on se confronte aux bonheurs des autres et qu’on a l’impression que celui-ci ne viendra jamais à nous. Alors on s’offre des représentations mentales de cette chaleur, on photographie les autres pour s’en rappeler de manière un peu floue.

La vidéo de Barbara Henri retranscrit à la perfection ces sensations étranges et dissonantes, entre quête perdue et images qui ne nous appartiennent pas ; la vidéo qui accompagne La Plage est subtile et tendre, jouant avec les collages et les photographies pour nous faire ressentir la délicatesse et la tristesse qui émanent en même temps de ce joli titre. C’est grave, nous demande-t-on au début de la chanson ? Non c’est juste beau et Quatre, le premier album de Seasonal Affective Disorder à paraître le 13 décembre chez Kids Are Lo-Fi Records s’annonce à l’avenant. On vous en parle bientôt, en attendant, on vous laisse profiter de La Plage.

Photos : Clément Giraud