Aujourd’hui, La Face B a l’honneur de vous présenter le premier clip du quatuor rock Coal Noir. Venu tout droit d’une scène féminine remuante et riche de qualité, ce jeune groupe parisien se lance enfin dans le grand bain en présentant son premier single Who Can Say? (Session Bruit d’Avril). Présentation et décryptage.
On les avait déjà repéré lors d’une nuit d’été au Pop Up du Label en juillet 2023. À l’époque, elles ouvraient pour Berling Berlin et Sheitan and the Pussy Magnets. Leur style était bien identifiable : des mélodies lancinantes qui tourbillonnent dans un amas de post-punk énergique. Et dans le lot des titres présentés, il y avait déjà Who Can Say? dédié à « tous les connards« . Rien de mieux qu’une telle offensive pour affirmer son identité. Coal Noir a donc choisi ce morceau pour marquer le point de départ de son aventure. Baignée par l’âme rebelle d’un groupe tel t.A.T.u. et les cantabiles post-punk de Fontaines D.C., le groupe se situe dans une nouvelle génération d’artistes fusionnant les références du rock du début du millénaire à celle d’aujourd’hui.
Le clip, réalise par Vincent Filou, retrace différentes péripéties que l’on a souvent rencontrées lors de nos escapades noctures : le vol, l’agression sexuelle, le GHB ou encore l’alcoolisme. D’abord, tous ces événements se réunissent en un bloc ce qui rend l’atmosphère pesante dans l’antre du Truskel (Paris 2e) où a été effectué le tournage. Des clichés sont ainsi pris pour fustiger ces méfaits. On se sent témoin et impuissant face à ces actes. Dans ce désordre, le visage désemparé de Léa recule face à la caméra. Cette scène n’est pas sans rappeler Olivia Rodrigo dans son clip vampire.
Le quatuor propose alors une fin positive à l’ensemble de ces situations destinées à l’échec. Il ne présente pas seulement un constat mille fois décrit qui peut être vu comme du simple voyeurisme. Au contraire, la bande propose une solution : agir. Chacun d’entre nous peut être acteur de bonnes actions s’il est emprunt de bienveillance auprès de tous.
Pour en arriver là, les cris multiples de Léa sur le refrain résonnent comme un chant de résistance porté par les coups soutenus et tonitruants et de Chana à la batterie. Cependant, la voix plus douce de Margaux vient apporter une harmonie vocale plus céleste en guise de protestation. Les riffs de guitare erratique de James et la basse nous rappellent la meilleure période sombre de Pixies avec Doolittle.
Who Can Say? est donc une étape importante pour un groupe qui enchaîne déjà les salles rock de la capitale (La Mécanique Ondulatoire, Supersonic, Pop Up du Label, La Java, L’Internationale). Elle marque surtout le début d’une ère nouvelle marquée de projets. Ce premier track produit par Fred Lefranc du studio Bruit d’Avril (Grandmas’Ashes, OETE, Baden Baden) se retrouve dans la compilation du producteur sortie il y a peu. Il figurera sans aucun doute également dans leur premier EP dont la sortie devrait arrivée avant la fin de l’année. En attendant, Coal Noir profitera de la fête de la musique le 21 juin pour se promouvoir au Chaton Indépendant et le lendemain à la soirée Rock’n’Troque organisée par les Fierce Faces et Kesstutroc à Saint-Denis. Et pour terminer, ils seront présents le 28 août à l’Anticlub.