Quand une histoire s’arrête, il existe deux réactions : aller de l’avant ou regarder l’autre s’éloigner de plus en plus vers l’horizon. Dans la seconde, quand les sentiments sont encore vivants, quand l’amour est toujours présent, l’être aimé est toujours présent, chaque endroit, chaque objet rappelle un souvenir de celui/celle qu’on a aimé. Ces apparations fantomatiques sont au cœur du nouveau clip de Seasonal Affective Disorder pour Dream, à découvrir en exclusivité sur La Face B.
Il y a quelque chose d’irréaliste qui se glisse sur notre regard quand la vidéo de Dream démarre. Une sensation, un peu étrange, nous prend : ce que nous regardons, ce qui diffuse devant nos yeux est un rêve, une exploration des pensées de quelqu’un, peut être une hallucination. Tout au long du clip, ce voile, ce filtre flou qui se pose sur les images renforce cette sensation. Le monde que nous explorons pendant 3 minutes ne nous appartient pas, il est presque impudique.
À travers cette vidéo, Gaurmiua nous parle de la vie, celle qui se délite et qui disparait. Quand l’amour s’éteint pour l’un, l’autre se retrouve seul et continue de voir l’aimé partout. Des souvenirs, des pensées, du bonheur ancien qui vibre dans les murs, les objets, jusqu’aux pores de la peau… elle finit même par habiter nos rêves lorsqu’elle ferme les yeux. On se retrouve dans ces souvenirs embrumés, cette solitude à deux, ces moments qui s’évaporent et qui deviennent flou alors qu’on voudrait les garder en nous pour toujours, ces instants du quotidien, ces danses et cet amour qu’on pensait invincible et qui n’appartiennent plus à personne. Au milieu de ces souvenirs évanescents, la réalisatrice alterne avec des plans de photographies, celle-ci sont nettes, claires et se rapportent au réel, figeant dans l’infini des instants de bonheur.
Cette vidéo reflètent à la perfection le morceau de Seasonal Affective Disorder. Toujours porté par une mélancolie douce et prenante, Dream nous raconte ce besoin de retrouver l’autre dans ces rêves puisque c’est en ces lieux flous qu’il vit désormais. Les paroles, déclamée de façon presque nonchalante, comme si plus rien n’avait d’importance, sont assez déchirantes. On plonge dans un autre aspect de la psyché d’un être déchiré, qui ne trouve du repos qu’à travers des médicaments nécessaires à son repos, dans lequel il finira fatalement par être hanté par ce qu’il cherche à fuir.
Malgré le calme et la douceur apparente, ce titre est déchirant et nous laisse avec le cœur dans le même état que les personnages que l’on voit vivre, les larmes aux bords des yeux et les fantômes de notre propre passé qui remontent fatalement à la surface.