(EXCLU) Fishtalk dévoile Men Are Dead : un titre contestataire

Le quatuor originaire de Normandie, Fishtalk, s’apprête à sortir son nouvel EP, Out. Pour nous faire patienter, il nous offre en exclusivité son tout premier single, Men are dead. Un titre profondément contestataire sur fond d’empouvoirement et de déflagrations bruitistes.

Crédit photo : Carolina Moreno

Quelques mots, répétés en boucle et plaqués sur des accords de guitare qui nous emportent déjà ailleurs. It mixes / It gets old / It’s rotting / World compost. Quelques mots annonciateurs de la fin d’un monde, le nôtre. Celui du patriarcat, de la misogynie, de la transphobie et des violences sociétales. Premier extrait de l’EP Out, Men are dead symbolise la perte de nos croyances et célèbre l’effondrement de nos systèmes de pensées.

Le clip, réalisé par Apopt et Fishtalk s’appuie sur la photogrammétrie et l’animation 3D, nous plongeant instantanément au sein d’un univers cyborg, vers la fin de l’ancien monde, pour un futur dystopique. Le quatuor, engoncé dans une voiture qui irradie, se consume alors, avant de se désintégrer.

Mais avant de n’être plus que cendres, Fishtalk brille lors du dispositif des iNOUïS du printemps de Bourges en 2023. Jusqu’à en ressortir lauréat. Depuis l’intime Shutdown, premier EP enregistré dans leur colocation en 2021 à cette nouvelle sortie, les musicien.n.e.s ont grandi, prenant leurs distances avec un rock qui peut parfois manquer de demi-teintes et de nuances. Aux morceaux des débuts matinés de dream pop et de shoegaze, Fishtalk ajoute le bruitisme de Gilla Band et les ambiances synthétiques d’Arca. Sans déconstruire ou rejeter les sonorités qu’il a bâti, le groupe s’hybride jusqu’à revendiquer une identité fluide et queer, en constante mutation.

Identité mouvante qui se retrouve au sein de Men are dead. Ces trois mots répétés, de plus en plus fort. Jusqu’à ne devenir qu’un bruit. Une voix amplifiée et modifiée. Jusqu’à ne devenir qu’un cri. Celui de la libération. Et tandis qu’à l’écran tout se désagrège, des slogans apparaissent alors : ACCEPT HYBRIDIZATION ou encore DEMOLISH BINARY-THINKING. Empruntés à l’autrice de science-fiction Ïan Larue et inspirés par l’essai féministe Manifeste cyborg de Donna Haraway, ces flashs cérébraux semblent nous guider vers une nouvelle ère : celle des possibilités infinies et de l’acceptation de soi et des autres. Alors, peut-être qu’il faut partir de l’apocalypse, des insécurités et des inégalités pour bâtir un devenir solidaire et bienveillant.

Venez découvrir en live Fishtalk le 13 juin à La Flèche d’or (Paris) pour leur Release Party.

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