Samuel Roux n’est pas un parfait inconnu. Croisé notamment chez les Bootchy Temple, 39th and The Nortons ou dans le projet vibrant de Jaromil Sabor, Handy Curse, son nom de scène, s’est décidé à dévoiler son propre récit. Le 1er octobre sortira Humdrum , sa première aventure en solo. Sans trahir un secret, l’album laissera une grande place aux arrangements soyeux et raffinés. Pour s’en rendre compte, Handy Curse délivre Mind Eye, une touchante carte de visite à découvrir en exclusivité sur La Face B.
Mind Eye est au premier abord un titre à la douce quiétude qui cache cependant tout un nuancier d’émotions. C’est en regardant son clip de présentation que nous abordons une œuvre faussement paisible. Des images tout juste issus d’une VHS montre un petit fantôme sous une apparence naïve. Avec sa couverture blanche, le pauvre spectre proche d’un casper, tente de se mouvoir dans un monde inhabité. Les rues paraissent bien silencieuses et les maisons sont vides.
Et pendant ce temps-là, Handy Curse laisse échapper sa mélopée. Il prend musicalement cet espace délaissé. On ne peut s’empêcher de suivre ce personnage si particulier. On le prendrait presque entre nos bras pour le consoler.
Le petit fantôme est rejoint par un(e) ami(e). Ils jouent, visitent une forêt, se promènent pour arriver en face d’un immense océan. Cette plage semble être un mur ensoleillé infranchissable. L’image voulue légèrement sautillante et les différentes ambiances décrites donnent un ton maussade. Une sensation étrange nous enlace. Désormais, la danse devient horrifique.
Samuel Roux avait-il besoin de nous désigner ses petits démons intérieurs? Le fantôme, transposition de ses turpitudes, continue alors sa route. Une certaine tristesse se dégage des derniers instants. En se quittant sur cette note aigre-douce, on se demande bien quel chemin son projet va-t-il prendre…réponse dans quelques jours.