Après nous avoir emporté, transporté, avec son premier album Crimson King, l’artiste Chasseur marque son retour. Il sort alors son deuxième opus, intitulé Je vous attends. Sans attendre, Chasseur nous offre le clip du titre éponyme.
Ce titre évoque l’attente amoureuse. Le musicien nous parle d’une attente comme un moment en dehors du temps qui séparerait deux êtres voués à se retrouver et à se compléter. Ainsi comme pour rappeler l’aspect interminable de cette quête, Chasseur a choisi une musique aux motifs répétitifs. Il y a un aspect très mécanique dans l’instrumentalisation. Les sonorités sont à la fois organique, et électronique donnant une musique très vibrante mais pourtant assez froide. Venant réchauffer cet aspect, la voix chaude et grave du chanteur vient déclamer le texte. Dans le morceau Je vous attends, on y reconnaît des airs de Bashung, dont Chasseur nous avait livrer un témoignage (à lire juste ici)
Je vous attends, Pour revenir à nous, Je manque de vous. Pourtant sans vous connaître…
– Chasseur, « Je vous attends »
Pour revenir aux paroles, bien que ces dernières soient assez minimalistes, on leur reconnait une grande force émotionnelle. Chasseur parvient à raconter l’attente de son âme sœur dans toute sa complexité et toute sa sensibilité. Comme une évidence, le musicien nous parle d’un amour, de son autre qui serait voué à nous retrouver, pour que l’on puisse atteindre sa propre complétude. Pouvoir être fort comme une montagne, « Pareils à des collines. » Une autre partie de nous, que seule l’âme pourrait reconnaître : « Pourtant sans vous connaître ». Enfin, au travers de Je vous attends, l’auteur évoque ce paradoxe de fuir cet amour, cette autre partie de soi. Comme pour échapper à des choses, des sentiments, qui nous dépasseraient. Que seule une fuite (temporaire) ne pourrait apaiser. Il chante alors : « L’indicible envie de me fuir. »
Pour retranscrire tout cela, le réalisateur Xavier Champagnac a choisi un tableau aux couleurs chaudes, avec des teintes brunâtres. On se sent alors à la place de cette âme sœur, impuissante, à la fois si loin et si proche, derrière une vitre à observer les saisons couler sur le chanteur.