Aujourd’hui, les Normands de Beach Youth ont glissé une carte postale à travers les jours de nos cocons. Devant, des images qui paraissent trop lointaines nous arrachent un sourire. L’arrière fait plutôt briller les yeux : on y découvre les maux d’A Changed Man. Et, bien que nous luttions encore en apnée aux fins fonds de temps toujours incertains, les garçons nous invitent à nous demander quelles sont couleurs qu’ont pris nos cœurs.
On ne vous les présente plus. Bien sûr, Beach Youth, c’est le groupe qu’on préfère écouter pour profiter d’un bain de soleil d’intérieur quand on est aveuglés par les nuages; et pour enfin ranimer l’été au cours de l’hiver. Après deux EPs plus que mémorables (Singles et Second) et un changement de line-up, le quatuor normand sortira finalement son premier album intitulé Postcard le 16 avril prochain chez Shelflife Records et Music From The Masses. Plus qu’une invitation au voyage, son nom évoque souvenirs et influences. Et il est validé par Stephen Pastel.
Si d’abord, ils avaient réchauffé la rentrée grâce à Love Yourself et les bribes d’une estivale insouciance bien loin derrière nous, c’est désormais le choc des températures que livre Beach Youth avec A Changed Man. En effet, cette première carte postale nous conduit tout droit vers le Pôle Sud, au beau milieu des manchots amassés les uns contre les autres – un sacré symbole pour les amateur.trice.s de pop music.
Teintées aux pastels par leur acolyte esthète Adrien Melchior, ces images – jusqu’alors jamais diffusées – du grand froid accompagnent un morceau qui laisse la part belle au silence et à ses doutes. A Changed Man évoque ainsi les ruminations des amoureux séparés par les kilomètres et par les mots. Parce que l’amour, si sincèrement exposé dans la musique de Beach Youth, c’est aussi tout ça. Ici, les habituelles guitares sautillantes se sont effacées pour laisser place à une unique rythmique, soutenant d’un léger écho le chant soucieux d’Etienne lors des couplets. Ce n’est cependant sûrement pas la vague à l’âme qui submergera Beach Youth.
Et quand alors vient le refrain, l’espoir renaît entre les flots provoqués par l’entrée en scène de la batterie, de la basse, et d’une dernière guitare pressée. Rien n’est jamais perdu, et les Normands nous encouragent à voir plus loin que le bout de notre nez, jusqu’à l’Antarctique s’il le faut.
Parce que la totalité des morceaux de Postcard signeront leur carte postale, Beach Youth et Adrien Melchior vous proposent de leur envoyer vos plus beaux souvenirs aux quatre coins du monde. On a hâte.