En décembre 2019, Okala nous offrait littéralement ses « premiers pas ». First Step, collection de quatre bijoux pop en anglais, était une entrée en matière parfaite dans l’imaginaire et la musique d’un garçon qui a puisé au fond de lui même pour nous offrir un premier ep introspectif et attachant. Malheureusement, et comme beaucoup de ses camarades, Baptiste a vu son histoire entamée par la pandémie qui nous frappe encore.
Malgré tout, le garçon a décidé de faire contre fortune bon cœur et alors qu’il était jusqu’ici bien mystérieux, Okala a décidé de prendre la lumière, celle des vitraux de la chapelle du Centre Culturel Léo Lagrange d’Amiens, pour nous livre une version merveilleuse en wurlitzer-voix de son Lion’s Den. Et c’est à découvrir en exclusivité sur La Face B.
Lorsqu’on avait discuté avec Okala (interview à retrouver par ici) il nous avait fait part d’une idée simple et limpide, que l’on partage avec lui : la musique peut changer le monde et par extension des vies. Celles de ceux qui la reçoivent mais aussi celles de ceux qui lui donne vie.
Derrière chaque morceau, derrière chaque histoire, se cache forcément une anecdote, un petit morceau d’existence de celui qui la crée. C’est encore plus vrai lorsqu’on le scrute la musique de l’Amiénois. La musique d’Okala est nourrit par les souvenirs, par ces moments évanescents qui ricochent sur le subconscient et y laisse une trace comme un écho infini qui finit toujours par revenir.
Cette idée prend encore plus corps à l’écoute de Lion’s Den. Si le morceau prend donc corps dans des souvenirs adolescents compliqués, Okala malaxe cette substance douloureuse pour mieux en tirer sa force poétique et universelle. En résulte un cri du cœur sincère, sorte de dialogue libérateur entre un homme et lui même, pour exorciser les démons et panser les plaies laisser par le regard d’une figure paternel oppressante et pas toujours bienveillante. Ce morceau touchera au cœur tous ceux qui se sont sentis dans la vie comme dans une « fosse aux lions » : les trop sensibles, les pas assez viriles, les introvertis, les « bizarres »… mais loin d’être un énième morceau plombant, Okala en fait une œuvre en apesanteur, comme pour montrer qu’il a pris de la hauteur et qu’il a fini par se libérer de ces chaînes afin de pouvoir devenir celui qu’il a toujours voulu être. Ainsi Lion’s Den devient une vraie note d’espoir, laissant percer la lumière dans un ciel de pluie.
Si le morceau studio vibrait de cette présence presque fantomatique et vaporeuse porté par une longue introduction électronique, Okala nous offre aujourd’hui une version totalement retravaillée à travers un Wurlitzer-voix du plus bel effet. Ce choix n’a rien d’anodin, il permet ainsi de redécouvrir la chanson dans sa version la plus « pure ». Sans oripeaux, il est ainsi impossible de tricher ou de se cacher. Okala évolue ainsi en pleine lumière dans une superbe version qui fait ressortir à la fois toutes les émotions et les intentions portées par la voix mais aussi de réaliser à quel point la structure musicale du morceau est belle.
Si on ajoute à ça le choix du lieux, une chapelle et ses vitraux magnifiques, la vidéo qui accompagne le titre offre un surplus d’émotion et un côté « religieux » qui permet d’accrocher encore plus à ce morceau précieux qui touchera tout ceux qui l’écouteront.